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Crise au Soudan : Le PAM appelle à un accès sans entrave aux agences humanitaires

Le Soudan compte 18 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë et environ 3,8 millions d’enfants soudanais de moins de 5 ans souffrent de malnutrition.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies a prévenu que la crise au Soudan envoie une onde de choc dans la région, appelant à accorder un accès sans entrave aux agences humanitaires. « L’impact de ce conflit s’étend sur trois pays – le Soudan, le Soudan du Sud et le Tchad – et a créé la plus grande crise de déplacement au monde. Près d’un an après le début de la guerre, nous ne voyons aucun signe indiquant que le nombre de familles fuyant à travers les frontières va ralentir », indique le PAM. »Les enfants et les femmes qui traversent la frontière vers le Soudan du Sud ou le Tchad, ont faim et arrivent sans ressources », a déclaré Michael Dunford, directeur régional du PAM pour l’Afrique de l’Est, depuis la ville frontalière sud-soudanaise de Renk, qui compte environ un demi-million de personnes fuyant la guerre au Soudan.

Le Soudan compte 18 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë et environ 3,8 millions d’enfants soudanais de moins de 5 ans souffrent de malnutrition, selon le PAM. La plupart sont piégés dans des zones de combats actifs où l’agence onusienne et d’autres organisations humanitaires ont du mal à maintenir un accès constant. Ceux qui parviennent à s’échapper fuient vers des pays comme le Soudan du Sud ou le Tchad, aggravant ainsi la situation humanitaire déjà désastreuse dans ces deux pays.Les tendances observées par le PAM indiquent qu' »environ 4% des enfants de moins de 5 ans qui traversent la frontière avec le Soudan du Sud souffrent de malnutrition à leur arrivée ». »A moins que ce conflit ne soit résolu, qu’un accès sans entrave ne soit accordé aux agences humanitaires et que des fonds ne soient reçus, cette crise ne fera qu’empirer », a mis en garde Dunford. »Nous devons être en mesure de fournir un soutien aux familles au Soudan pour éviter que la plus grande crise de déplacement au monde ne se transforme en une catastrophe alimentaire à l’approche de la période de soudure », a-t-il plaidé.Face à la hausse de la faim et de la malnutrition, le PAM a dû donner la priorité aux ressources limitées destinées aux nouveaux arrivants, dont beaucoup traversent la frontière sans rien avoir à débourser. Cela signifie que les réfugiés préexistants ne reçoivent plus d’aide, alors qu’ils ne sont pas nécessairement en meilleure forme que ceux qui arrivent aujourd’hui, souligne l’agence onusienne. Les besoins alimentaires et nutritionnels au Soudan, au Soudan du Sud et au Tchad sont tels qu’une catastrophe alimentaire dévastatrice se profile à l’horizon, ajoute-elle. L’aide humanitaire est vitale et pourtant le PAM est confronté à un déficit de financement de près de 300 millions de dollars pour les six prochains mois, conclut le programme de l’ONU.

R.I.

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