Ghaza : L’Algérie appelle à des actions concrètes
L’Algérie a appelé hier par le biais du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, à intensifier la pression sur l’entité sioniste afin de forcer l’arrêt de l’agression contre la Bande de Ghaza. En plus d’avoir appelé à des sanctions contre l’occupation, Ahmed Attaf a appelé à une action unifiée plus forte des pays membres de l’OCI et de ne plus se contenter de condamnations. Il met d’ailleurs les pays qui ont normalisé leurs relations avec l’entité sioniste à rompre leurs relations diplomatiques, culturelles, économiques, commerciales, miliaires et sécuritaires avec l’occupant.
L’Algérie s’indigne de l’inaction qui permet à l’entité sioniste d’échapper aux sanctions qui s’imposent et de rendre des comptes sur les atrocités qu’elle commet contre les civils, à Ghaza, mais aussi en Cisjordanie occupée, où la colonisation s’accélère depuis le 7 octobre. Une inaction d’autant révoltante lorsqu’elle concerne des pays arabes et musulmans. Hier, lors de son intervention à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique, tenue à Djeddah en Arabie saoudite, le chef de la diplomatie algérienne a ouvertement critiqué l’insuffisance de la réponse à l’agression israélienne contre les Palestiniens et appelé à des actions concrètes. Il a dans ce sens mis le doigt sur le projet de résolution soumis hier lors de la réunion de l’OCI, dénué, précise-t-il, de mesures sérieuses. « Le projet de résolution qui nous est soumis, de toutes ces mesures sérieuses, empêchant notre réunion d’atteindre ses objectifs, tout en perdant son essence et son sens », a déploré Ahmed Attaf, alors que l’évolution de la situation à Ghaza appelle à des mesures fortes et à l’unification des positions. Il a ainsi appelé à des sanctions concrètes contre l’occupation sioniste, de même qu’il a exhorté les pays qui ont normalisé leurs relations avec l’entité sioniste à rompre leurs relations avec cette dernière.
Le ministre des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger a affirmé que « la conjoncture actuelle délicate nous dicte d’unifier nos positions collectives et de les appuyer avec des mesures et des initiatives pour répondre aux cris de détresse de nos frères palestiniens et mettre fin à l’injustice, à la souffrance et aux affres dus à une agression barbare qui viole tous les principes et règles politiques, juridiques et de Morale, une agression dont la barbarie échappe à toute description ». « Il est temps de comprendre que les condamnations et l’indignation ne suffisent pas, à eux seuls, à faire cesser le génocide et l’extermination systémiques dont Ghaza est le théâtre », a-t-il martelé, appelant à « mener une action efficace sur tous les plans en vue d’intensifier la pression » sur l’occupation sioniste et mettre un terme à sa tyrannie et à sa barbarie ». « Il aurait été plus censé que l’ère de reddition des comptes commence pour l’occupant sioniste colonialiste qui devait être jugé et châtié, ici, de par notre engagement et par nos actes », a martelé M. Attaf qui a ajouté qu »‘il aurait, également, été attendu et espéré que nous soutenions, sans hésitation et sans équivoque, la rupture des relations diplomatiques, culturelles, économiques, commerciales, miliaires et sécuritaires », avec l’occupant sioniste, comme l’avait demandé l’Union africaine (UA), il y a quelques jours. Pour M. Attaf, la 2e demande consiste en » la consolidation des étapes prises devant les instances judiciaires internationales et leur soutien avec des démarches supplémentaires devant l’Assemblée générale (AG) des Nations Unies, en vue de décider de mesures punitives fermes qui mettent un terme définitif aux népotisme, aux exceptions et aux indus privilèges » dont a toujours bénéficié l’occupant sioniste de façon exclusive. Quant à la troisième et dernière exigence, ajoute M. Attaf, « il s’agit d’oeuvrer à préserver la solution à deux Etats en élargissant la base des reconnaissances officielles de l’Etat de Palestine et en poursuivant sans délai la revendication de sa qualité de membre à part entière à l’ONU ». Au terme de son allocution, le ministre a soutenu qu’il s’agissait « d’objectifs qui s’imposent en urgence aujourd’hui, et ce sont là les priorités que l’Algérie défend au Conseil de sécurité avec dévouement et engagement envers nos frères palestiniens et leur cause qui est la notre et celle de la nation musulmane tout entière ».
85% de la Bande de Ghaza détruite
Lors de cette réunion, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Maliki, a souligné que « sous nos yeux, et à travers des retransmissions en direct, l’occupation a détruit plus de 85% de la bande de Ghaza, tuant des enfants par des bombardements et la faim, et privant les blessés et les malades de leurs droits les plus élémentaires au traitement ». Al-Maliki a ajouté que « le massacre de la farine (du 29 février) fait partie intégrante de la guerre génocidaire (…) et prouve à la communauté internationale (…) qu’il n’y a pas d’alternative à un cessez-le-feu immédiat comme seul moyen de protéger et porter secours aux civils ». Al-Maliki a déclaré que l’entité sioniste a imposé « une série de faits catastrophiques à 2,3 millions de Palestiniens à Ghaza, y compris l’utilisation de sa politique de famine comme moyen de guerre, qui a coûté la vie à 20 enfants à cause de la faim ces derniers jours ». Il a ajouté : « La guerre de génocide contre le peuple palestinien ne constitue pas seulement une crise pour le peuple palestinien et la nation musulmane, mais plutôt pour l’humanité dans son ensemble. Si ces plans destructeurs sont autorisés, leurs conséquences seront désastreuses pour le monde entier ». Notons quele bilan de l’agression lancée le 7 octobre dernier par l’armée de l’occupation sioniste contre la bande de Ghaza est passé mardi à 30 631 martyrs et 72 043 blessés, en majorité des femmes et des enfants, a annoncé, hier, le ministère palestinien de la Santé. Le ministère a également fait état, dans un communiqué repris par l’agence de presse Wafa, de 97 martyrs enregistrés au cours des dernières 24 heures dans de nouvelles agressions sionistes dans le territoire palestinien assiégé. La situation humanitaire s’aggrave aussi de jour en jour. -l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a souligné que la situation a depuis atteint un point critique à Ghaza, où la population connaît des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire (due à l’agression sioniste en cours) et un risque élevé de famine. Selon cette
De son côté, le directeur de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a averti contre les plans sionistes de démantèlement de l’agence.
« Démanteler l’UNRWA est irréfléchi. En le faisant, nous sacrifierons une génération entière d’enfants, semant les graines de la haine, du ressentiment et d’un futur conflit », a déclaré Philippe Lazzarini, estimant « naïf » de penser que la disparition de l’Agence pourrait se produire sans menacer la paix et la sécurité mondiales. Lazzarini a en outre dénoncé une « campagne délibérée et concertée pour saper » les opérations de l’UNRWA, dans le but ultime d’y « mettre un terme ». « Une partie de cette campagne inclut d’inonder les donateurs avec de la mésinformation destinée à nourrir la méfiance et ternir la réputation de l’Agence », a-t-il dit lors d’une session tenue par l’AG de l’ONU consacrée à l’UNRWA.
Evoquant par ailleurs la suspension par certains pays de leurs financements à l’Agence déjà sous-financée, Philippe Lazzarini, a mis en garde: « Laissez-moi vous dire ce qui est en jeu si aucune mesure significative n’est prise pour corriger (ce) cap catastrophique (…) A court terme, la réponse humanitaire à Ghaza s’effondrera totalement ». Il a également déclaré qu’il n’avait pas encore reçu de « preuves tangibles » confirmant des allégations de l’entité Sioniste sur des liens présumés entre 12 de ses employés et le mouvement de résistance palestinien, Hamas.
Lyes Saidi