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Formation professionnelle : Grève illimité à Annaba

Les enseignants, les formateurs et les employés du centre de formation professionnelle de Kouba à Annab ont engagé une grève ouverte, avons-nous constaté sur place. Au motif de cette action, selon les grévistes une série de doléances. Celles-ci se rapportent entre autres à « l’abus de pouvoir, non-respect du règlement du centre et menaces verbales à l’encontre des enseignants, des formateurs et les employés ». Au-delà, les grévistes dénoncent « les agressions agressions physique, perpétrées par le directeur sur, au moins deux employés du centre », nous dit-on, pour ne citer que ces situations conflictuelles composant la liste de doléances et les plaintes introduites à l’encontre du directeur du centre, précédemment adjoint technique et pédagogique (ATP). Nos interlocuteurs ont déploré le climat envenimé au sein duquel évolue le personnel enseignant et formateur ainsi que les employés de l’administration entre autres. Ce climat s’est répercuté sur le cursus de formation pour les stagiaires du centre qui se sont retrouvés otage d’un engrenage qui risque de compromettre leur formation professionnelle pour cette année. Selon les mêmes interlocuteurs, « Depuis l’arrivée de l’ATP en 2021 à la tête de ce centre, tout a changé ». « Bien que nous avons tenté de supporter et de survivre même dans ce climat électrique, mais rien n’y fait », nous dit-on. Le directeur qui fait objet d’une farouche opposition ne semble pas être déranger pour autant. « Toutes les actions entreprises à son encontre n’ont à priori pas abouties », nous dit-on. « Les recours, les plaintes et les rapports déposés au niveau du ministère de tutelle, à la wilaya d’Annaba, ainsi qu’à la sûreté de wilaya et même au niveau du procureur de la république, relevant du tribunal d’Annaba, mais rien n’a été entrepris », se sont exclamés nos interlocuteurs. Les grévistes ne savent plus où donner de la tête surtout que nombre des enseignants a drastiquement baissé, passant de 30 à 10 formateurs résidents. Selon l’un d’entre les grévistes enseignant de son état, « en 2022, il a été agressé dans une salle d’examen affirmant ses propos avec des documents de dépôt de plainte devant les services de sécurité et devant le procureur de la République ». Or, aucune suite n’a été donnée a déploré l’enseignant ainsi qu’un formateur. Ce dernier qui se dit ‘’avoir été attaqué dans un couloir, et violemment agressé’’ . Toutes les plaintes sans restées sans suite, nous dit-on. Outre l’agression, « le formateur s’est vu retirer ses fonctions de surveillance », ont fait savoir d’autres interlocuteurs. Ces derniers qui ont révélé que ‘’la chef de service par intérim du centre, aurait été agressée en présence du directeur de wilaya de la Formation professionnelle’’. « Cet incident a fait l’objet d’un rapport transmis à la tutelle, mais est resté sans suite », a –t-on déploré. Pendant cette période, le centre s’est retrouvé sans directeur, jusqu’en décembre 2023, où un directeur a été désigné. Tenant compte de la situation houleuse prévalant dans le centre, le responsable a décidé de l’application des textes de lois qui s’imposent à l’encontre de l’ATP en pareil cas. Ces lois qui régissent la fonction publique se rapportent à la faute de quatrième degré. D’où une procédure disciplinaire a été entamée en février dernier. Or, avant l’aboutissement de la procédure, c’est le nouveau directeur du centre qui a été destitué de ses fonctions, avec effet immédiat. L’ATP a été désigné ordonnateur du centre, alors qu’il n’en a pas les qualifications. Cette nouvelle a été la goutte qui a fait déborder le vase. D’où cette décision de grève illimitée, comme suite attendue à ce qui semble un cafouillage. De notre part, nous avons tenté de joindre l’ATP en vain. Les grévistes se sont dit déterminés à aller au bout de leur action. Ils sont même prêts à radicaliser si la situation persistait encore. Au terme de leurs revendications, les protestataires interpellent le ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnel. «Lui seul est habilité à prendre les mesures nécessaires pour remettre de l’ordre dans tout le secteur dans la wilaya d’Annaba », estiment-ils.

S. Chahine

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