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Haitham Al-Ghais, Secrétaire général de l’Opep : La disparition du pétrole serait « une catastrophe »

Les appels à abandonner complètement le pétrole et à se fier entièrement aux énergies renouvelables ont été qualifiés d’ »irréalistes » par le secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, Haitham Al-Ghais. Il a d’ailleurs averti contre une éventuelle disparition du pétrole, soulignant que serait une catastrophe pour de nombreux services vitaux pour la vie quotidienne, les systèmes alimentaires et de santé et même pour le développement des énergie renouvelables elles-mêmes.

Dans un message publié sur le site web de l’organisation, intitulé « si le pétrole disparaissait demain », le secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole Haithem Al Gheith a averti contre une éventuelle disparition du pétrole, soulignant que serait une catastrophe pour de nombreux services vitaux pour la vie quotidienne, les systèmes alimentaires et de santé et même pour le développement des énergie renouvelables elles-mêmes. Mettant en évidence le rôle prépondérant du pétrole dans l’économie mais aussi dans la vie quotidienne, le SG de l’Opep, a souligné que « si le pétrole disparaissait demain, la production alimentaire serait dévastée. De nombreux véhicules nécessaires à l’agriculture – tracteurs, faucheuses, moissonneuses-batteuses, enrubanneuses, pulvérisateurs et semoirs – cesseraient de fonctionner ». De plus, écrit-t-il, « les emballages nécessaires au stockage et à la conservation des aliments ne seraient pas disponibles. Il est important de noter que le coke, un sous-produit du raffinage du pétrole, est utilisé comme matière première dans la fabrication d’engrais synthétiques, qui jouent un rôle primordial dans l’augmentation des rendements des cultures. Par conséquent, des pénuries des produits alimentaires s’ensuivraient ». Pour le secrétaire général de l’Opep « si le pétrole disparaissait demain, cela serait une catastrophe générale pour les services de santé. Le personnel manquerait de mobilité et la chaine d’approvisionnent serait bloquée. Au-delà du transport, le pétrole constitue une matière première incontournable pour les produits pharmaceutiques, les plastiques et les fournitures médicales ». Le pétrole constitue aussi un élément essentiel dans la synthèse chimique qui crée l’aspirine comme avec le benzène. Ce dernier est converti en phénol, qui à son tour est transformé en acide salicylique. Celui-ci est ensuite transformé en acide acétylsalicylique, que le monde connaît sous le nom d’aspirine, a-t-il fait valoir, affirmant qu’il est « difficile d’imaginer un hôpital moderne sans cette gamme de produits essentiels dérivés du pétrole ». Transport tous modes confondus, bâtiment, routes, détergents, produits énergétiques et équipements utilisés dans la recherche médicale sont autant de secteurs et produits qui, sans le pétrole ou ses dérivés, seraient tout simplement compromis, avec comme conséquence la perte de millions d’emplois, l’épuisement des recettes fiscales, le recul de la croissance économique et le sort des personnes en situation de précarité énergétique s’aggraverait. Le SG de l’Opep a aussi mis en évidence l’impact d’une disparition du pétrole sur le développement des énergies vertes, et a affirmé que  « si le pétrole disparaissait demain, l’industrie des énergies renouvelables serait impactée. La fibre de verre, la résine ou le plastique nécessaires à la construction de la plupart des éoliennes disparaîtraient ». Aussi, a-t-il ajouté « l’éthylène utilisé dans la production de panneaux solaires disparaîtrait également. La plupart des engins miniers gros camions, foreuses rotatives et perceuses, nécessaires pour extraire les minéraux critiques sur lesquels dépendent la production de centrales solaires photovoltaïques, de parcs éoliens et de véhicules électriques, deviendraient immobiles ». Dans le cas d’un tel scénario, des millions d’emplois seraient perdus, les recettes fiscales seraient épuisées, la production industrielle serait freinée, la croissance économique reculerait et le sort des personnes en situation de précarité énergétique s’aggraverait, a-t-il encore mis en garde.

Le SG de l’Opep a également battu en brèche les arguments climatiques qui sous-tendent les appels à un abandon rapide et total des énergies fossiles, le pétrole en tête.

Haïtham Al Ghaïs a estimé que « bien évidemment, tout le monde veut voir les émissions de gaz à effet de serre réduites ». « L’Opep estime que les solutions technologiques et les améliorations d’efficacité peuvent jouer un rôle vital. L’industrie pétrolière est déjà proactive à cet égard », a-t-il rappelé. « Il est crucial que nous appréhendions tous les innombrables avantages que le pétrole, et les produits pétroliers qui en découlent, continuent à fournir à notre civilisation », a écrit le secrétaire général de l’organisation pétrolière, affirmant que « nous devons être prudents de ne pas mettre le présent en danger sous prétexte de sauver le futur », au regard de la place qu’occupe le pétrole. D’ailleurs dans un entretien accordé à l’Agence de presse koweïtiennele SG de l’Opep a souligné hier que le pétrole, qui représente actuellement 31 % du mix énergétique mondial, reste « l’élément vital de la vie moderne » et devrait maintenir son rôle crucial sur les marchés internationaux pendant des décennies à venir. De plus, il a mis en avant les avantages du pétrole en termes d’extraction, de raffinage et de transport. Ces caractéristiques ont consolidé le statut pivot du pétrole depuis sa découverte et sa contribution vitale continue à l’économie mondiale, a expliqué le secrétaire général.

Il est utile de rappeler que l’OCDE par le biais de l’Agence internationale de l’énergie mène, tambours battants, une campagne pour l’abandon des énergies fossiles pour les remplacer par le renouvelable et par le nucléaire notamment une campagne menée en amont et en aval de la dernière conférence des parties pour le climat Cop 28 tenue en novembre à Dubai. L’AIE a d’ailleurs parié sur un pic de la demande pétrolière dès 2030 et lancé un appel pour l’abandon des investissements dans les énergies fossiles. Des prévisions que l’Opep a d’ailleurs qualifiées d’irréalistes et d’irresponsables car mettant en danger la sécurité énergétique mondiales à long terme. L’Opep table d’ailleurs sur une demande de pétrole en hausse constante et qui devrait atteindre 116 millions de barils/jour à l’horizon 2045.

Sabrina Aziouez

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