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Manifestations contre l’agression sioniste à Ghaza : La protesta gagne les campus européens

La protestation contre l’agression génocidaire sioniste en cours dans la bande de Ghaza s’élargit au sein des universités. Alors que des mouvements de solidarité avec le peuple palestinien sont organisés depuis quelques jours dans plusieurs universités américaines, partant de l’université Columbia à New York, le mouvement touche désormais les campus européens. Un mouvement qui reflète le soutien que gagne la cause palestinienne, mais qui questionne aussi sur les états des libertés et de la liberté d’expression en Occident au moment où ces manifestations sont violemment réprimées, des militants sont arrêtés et font l’objet d’un véritable harcèlement judiciaire.

En France par exemple, un certain nombre d’étudiants ont manifesté à l’intérieur du bâtiment de l’université de Sciences Po dans la capitale Paris pour dénoncer les violations de l’occupation contre le peuple palestinien, en scandant des slogans pro-palestiniens, et en hissant le drapeau palestinien sur les fenêtres et au-dessus de l’entrée du bâtiment. Certains de ces manifestants ont déployé le keffieh noir et blanc qui est devenu un symbole de solidarité avec Ghaza. De plus, les manifestants ont demandé à l’administration de l’université de « condamner » les actions de l’entité sioniste dans l’enclave palestinienne qui fait face à des massacres sauvages depuis le 7 octobre 2023. Par ailleurs, dans la capitale allemande, Berlin, la police a enlevé les tentes installées par les manifestants devant le Parlement, a forcés ces derniers à s’éloigner et a fermé la zone environnante pour empêcher d’autres manifestations d’avoir lieu. Les activistes ont installé le camp le 8 avril, lorsque la Cour internationale de justice (CIJ) a commencé à examiner une plainte du Nicaragua contre l’Allemagne, pour avoir fourni une aide militaire à l’entité sioniste.

La bataille d’Alger inspire

En Grande-Bretagne, chaque samedi, des manifestations de soutien à Ghaza ont lieu, à Londres et dans d’autres villes, ou des dizaines de personnes descendent dans la rue pour exprimer leur solidarité avec le peuple palestinien. Matt Beach, directeur du Centre politique britannique de l’Université de Hull, a déclaré dans un communiqué de presse que l’une des raisons pour lesquelles les manifestations violentes sur les campus britanniques ont diminué, par rapport à ce qui se passe aux Etats-Unis, « est que la majorité des manifestations en Grande-Bretagne sont pro-palestiniennes et se déroulent tous les samedis ». Des dizaines d’étudiants de l’Université de Londres ont manifesté en solidarité avec Ghaza, emboitant le pas à leurs collègues étudiants américains. Aux Etats-Unis, de Los Angeles à Atlanta, d’Austin à Boston, en passant par Chicago, le mouvement d’étudiants américains solidaire avec la cause palestinienne s’est généralisé après être parti il y a plus d’une semaine de l’Université Columbia à New York, pour toucher les universités les plus prestigieuses au monde, telles Harvard, Yale, Brown le MIT ou encore Princeton. Des centaines d’étudiants ont installé des tentes sur leurs campus, pour dénoncer le soutien militaire des Etats-Unis à l’entité sioniste et la catastrophe humanitaire dans la bande de Ghaza.

Dans certaines de ces universités, la dimension de la lutte du peuple palestinien contre l’occupation est mise en avant. La résistance du peuple algérien conte le colonialisme français est d’ailleurs une source d’inspiration pour ces étudiants. Ainsi, a l’Université Stanford, les étudiants regroupés dans un campement ont organisé une projection du film la Bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo qui revient sur le combat pour l’indépendance de l’Algérie.  

La liberté d’expression au révélateur

A l’Université Columbia d’où est parti le mouvement qui a d’ailleurs été violemment réprimé par la police de New York, le Conseil de l’Université a voté en faveur d’une résolution appelant à une enquête sur l’administration de l’université, qui fait appel à la police. Le journal américain The New York Times a rapporté, samedi à l’aube, que la décision a été approuvée par une majorité de 62 voix, 14 contre et 3 abstentions. La décision accuse l’administration universitaire d’avoir violé les protocoles établis, d’avoir porté atteinte à la liberté académique et d’avoir violé les droits à une procédure régulière des étudiants et des professeurs, selon la même source. Cette répression a déclenché un mouvement plus large et questionne sur le respect des libertés et de la liberté d’expression aux USA et plus largement en Occident au regard des moyens mobilisés pour réprimer et censurer toute parole pro-palestinienne. Dans ce contexte, deux élus américains ont les étudiants protestataires à l’Université Columbia. Alexandria Ocasio-Cortez, une députée au franc-parler représentant certaines parties des arrondissements new-yorkais du Bronx et du Queens, a critiqué mercredi la décision de l’université de mettre des étudiants aux arrêts. « Non seulement Columbia a pris l’horrible décision de mobiliser le NYPD (police de New York, ndlr) contre ses propres étudiants, mais les unités déployées ont la réputation d’être des plus violentes au sein de la force. Le NYPD avait promis à la ville qu’il ne déploierait pas SRG (police du Groupe de réponse stratégique, ndlr) aux manifestations. Alors pourquoi ces unités antiterroristes sont-elles ici ? », elle a écrit dans un post sur X. Par ailleurs, la représentante Bonnie Watson Coleman a déclaré dans la même journée du mercredi qu’elle était « profondément alarmée par la violence contre les manifestants pacifiques et par les arrestations ». « Si les universités sont des lieux d’apprentissage et de croissance, la responsabilité de chacun d’être actif dans la vie civique doit faire partie de cette éducation. Autrement, les leçons enseignées en classe sont simplement théoriques », a-t-elle déclaré dans un communiqué. L’ONU a également fait part de sérieuses préoccupations.

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme Jeremy Laurence a exprimé, dans une déclaration à l’agence de presse Anadolu  son inquiétude face à l’arrestation de centaines d’étudiants lors de manifestations de soutien à la Palestine, dans plusieurs universités américaines.Soulignant que le droit à la liberté d’expression et de réunion est fondamental, Laurence a déclaré : « toute personne a le droit de manifester pacifiquement et ceci ne devrait pas être empêché ».

Notons que le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza s’est alourdi hier à 34.388 martyrs et 77.437 blessés depuis le 7 octobre dernier. Selon les autorités sanitaires palestiniennes, l’armée d’occupation sioniste a commis 4 massacres au cours des dernières 24 heures dans la bande de Ghaza, faisant 32 martyrs et 69 blessés.

Par ailleurs, au moins huit Palestiniens ont été tués et 30 autres blessés, samedi, dans des frappes israéliennes contre le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de Gaza, selon l’agence de presse palestinienne Wafa.

Lyes Saïdi

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