Charniers à Ghaza : Le Conseil de sécurité demande des enquêtes immédiates
Les découvertes de charniers se multiplient dans les hôpitaux de Ghaza, tandis que les attaques visant les établissements de santé et les camps de réfugiés en leur sein s’amplifient en faisant de nouvelles victimes, des enfants, notamment. C’est dans ce contexte que le Conseil de sécurité a appelé à des enquêtes immédiates, indépendantes, approfondies sur ces charniers
Les débats au Conseil de sécurité sur les charniers découverts à Ghaza, tenus à la demande de l’Algérie, ont abouti à un consensus sur la nécessité d’ouvrir une enquête sur ces charniers qui suscitent de réelles inquiétudes. Les membres du Conseil de sécurité ont ainsi adopté vendredi, à l’unanimité, un communiqué de presse proposé par l’Algérie, appelant à des enquêtes immédiates, indépendantes, approfondies, transparentes et impartiales, pour déterminer les circonstances derrière les charniers qui continuent d’être découverts dans la bande de Ghaza, montrant le tableau vrai et laid de la machine à tuer de l’entité sioniste. Rappelons dans ce contexte que l’Algérie a convoqué mardi dernier, un débat à huis clos du Conseil de sécurité sur les charniers à Ghaza. Les membres du Conseil se sont déclarés profondément préoccupés par les informations faisant état de la découverte de charniers dans les hôpitaux Nasser et Chifa de Ghaza et ses alentours, où plusieurs centaines de corps, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, étaient enterrés. Les membres du Conseil ont également souligné l’importance de permettre aux enquêteurs d’accéder sans entrave à tous les sites de charniers à Ghaza. Ce consensus met en évidence l’ampleur du ressentiment qui règne au sein de la communauté internationale face à la persistance de l’occupant dans ses crimes et le manque de confiance dans les enquêtes menées par les autorités d’occupation. A cet égard, les membres du Conseil ont souligné l’importance que ceux qui violent le droit international répondent de leurs actes et ont demandé à toutes les parties de s’acquitter strictement des obligations qui leur incombent en vertu du droit international, y compris le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, en particulier en ce qui concerne la protection des civils. Face à cette tragédie vécue par les familles des victimes et des personnes disparues, les membres du Conseil ont noté, une fois de plus, qu’il importait de permettre aux familles de savoir ce qu’il était advenu de leurs proches disparus et où ils se trouvaient, conformément aux dispositions du droit international humanitaire. Les membres du Conseil ont également souligné que toutes les parties devaient appliquer immédiatement et intégralement les résolutions 2728 (2024), 2720 (2023) et 2712 (2023) du Conseil de sécurité afin d’alléger les souffrances du peuple palestinien.
Ainsi, l’Algérie a réussi encore une fois, à proposer un document du Conseil qui a pu bénéficier du consensus de tous ses membres sans exception, augmentant ainsi la pression internationale sur l’occupant sioniste, qui ne peut plus se dérober à ses responsabilités. Il convient de noter que l’adoption de cette déclaration est intervenue après des efforts inlassables et des consultations et négociations intensives menées par l’Algérie à New York avec les membres du Conseil de sécurité ainsi qu’avec la partie palestinienne, au cours desquelles l’Algérie a insisté pour que les enquêtes sur ces crimes odieux soient immédiates, indépendantes, complètes, transparentes et impartiales. Malgré l’objection de certains et les manœuvres des représentants de l’occupant dans les couloirs de l’ONU, craignant les appels à la responsabilisation qui resserrent jour après jour l’étau autour des responsables de l’occupation, l’Algérie a insisté sur sa position amenant tous les membres à acquiescer devant la force de l’argument et la justice de la cause.
Il serait utile de noter dans ce contexte que les autorités sanitaires palestiniennes ont annoncé, hier, la découverte de 80 corps de martyrs dans 3 fosses communes dans les cours du complexe médical d’Al-Shifa, en plus de dizaines d’autres à l’intérieur de l’établissement. La même source a déclaré que jusqu’à présent, plus de 520 corps ont été retrouvés dans 7 fosses communes dans les hôpitaux de la bande de Ghaza, au cours des derniers mois après le retrait des forces sionistes d’Al-Shifa, du complexe médical Nasser et de l’hôpital Kamal Adwan, et d’autres. La mêmesource a noté qu' »un examen des corps exhumés des fosses communes a montré que la plupart appartenaient à des patients privés de soins de santé ». « Nous avons trouvé des corps déchiquetés par les véhicules de l’armée (sioniste) et nous avons trouvé des têtes sans corps dans les fosses communes dans les cours du complexe d’Al-Shifa », a-t-on ajouté. La même source, a souligné qu' »il existait des preuves que certaines des victimes avaient été exécutées, avec des blessures par balle à la tête et à la poitrine ». « 310 membres du personnel médical sont détenus par l’occupant », a indiqué la même source, exigeant leur libération immédiate.
Lyes Benisid