À la UneActualité

Un employé de l’OMS tué par une frappe sioniste à Rafah : Les humanitaires sous le feu de l’occupation

Un employé de l’Organisation mondiale de la santé a été tué et une autre a été blessée hier par une frappe de l’occupation à l’Est Rafah. Une frappe qui démontre une nouvelle fois le ciblage systématique des travailleurs humanitaires. Dans ce contexte, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé à la protection des civils et des travailleurs humanitaires à Ghaza.

L’occupation sioniste poursuit son nettoyage ethnique à Ghaza. Aux multiples déplacements forcés de la population obligée de fuir à chaque les attaques de l’occupant, du bombardement des immeubles résidentiels, des hôpitaux et des camps de réfugiés, la faim et la privation de soin de santé sont devenus les armes génocidaires les plus redoutables utilisées par l’entité sioniste. En sus de la fermeture du passage frontalier de Rafah par lequel était acheminé l’essentiel de l’aide humanitaire destinée aux populations de Ghaza, l’occupation cible systématiquement les travailleurs humanitaires. L’objectif est clair : privé les Palestiniens d’aide, mais aussi se débarrasser de tout témoin gênant des massacres perpétrés par les forces d’occupation. Nombreux sont les humanitaires palestiniens qui ont été assassinés et ciblés par les tirs de l’occupation. Les humanitaires étrangers ne sont pas épargnés. Après l’attaque sanglante contre un véhicule de l’ONG World central Kitchen et qui a tué 7 humanitaires occidentaux, les forces d’occupation ont récidivé et ont pris pour cible un véhicule de l’Organisation mondiale de la Santé à l’est de la ville de Rafah. Un chauffeur palestinien travaillant pour l’OMS a été tué dans l’attaque et une autre employée étrangère a été blessée. Réagissant à l’attaque, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé à la protection des civils et des travailleurs humanitaires à Ghaza. « Le secrétaire général est profondément attristé d’apprendre le décès d’un membre du personnel du Département de la sûreté et de la sécurité (DSS) des Nations unies et les blessures d’un autre membre du personnel du DSS » lorsque leur véhicule de l’ONU a été la cible d’une frappe de l’armée d’occupation sioniste sur son chemin vers l’hôpital européen, à Rafah, lundi matin, a déclaré son porte-parole adjoint, Farhan Haq, lors d’un point de presse. Guterres « condamne toutes les attaques contre le personnel de l’ONU et appelle à la protection des civils et des travailleurs humanitaires à Ghaza ». Alors que l’agression sioniste à Ghaza « continue de faire de lourdes victimes », le secrétaire général réitère son « appel urgent à un cessez-le-feu humanitaire immédiat ». Farhan Haq a souligné à l’occasion que ‘ »l’ONU reste profondément préoccupée par le manque de protection des civils – et par le manque de sécurité des opérations humanitaires. Les civils doivent être protégés et leurs besoins fondamentaux doivent être satisfaits, qu’ils déménagent ou restent. Ceux qui partent doivent disposer de suffisamment de temps pour le faire, ainsi que d’un itinéraire et d’un endroit sûrs où aller ».  Les personnels de santé sont également particulièrement exposés aux attaques de l’occupant. Le ministère palestinien de la Santé a ainsi annoncé hier que le bilan des martyrs parmi le personnel médical de la bande de Ghaza était passé à 500 depuis le 7 octobre. Lporte-parole du ministère palestinien, Khalil Al-Dakran, a précisé que « 500 membres du personnel médical, dont 138 infirmiers, avaient été tués à la suite des bombardements (sionistes) sur la bande ». Al-Dakran a ajouté que cette année, « le peuple palestinien a été soumis à une guerre d’extermination, de déplacement, de famine, d’arrestation et de massacres de masse qui a fait plus de 40.000 martyrs et personnes disparues, et plus de 70.000 blessés ». Il a déclaré que « pendant plus de 7 mois de guerre, les équipes médicales ont dû assurer le suivi des victimes dans un effort exceptionnel dans un contexte où le système de santé s’est effondré, l’occupation ayant détruit 33 hôpitaux et 53 centres de santé ». Al-Dakran, au nom du ministère de la Santé à Ghaza, a appelé « la communauté internationale et les peuples libres du monde à protéger le personnel médical et les institutions de santé et à criminaliser les attaques contre eux ». Il a également appelé « les syndicats, les institutions internationales et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à envoyer des équipes médicales et infirmières pour soutenir les équipes de santé à Ghaza ».

Notons dans ce contexte que les autorités sanitaires palestiniennes ont averti hier que le système de santé est « à quelques heures de l’effondrement » dans la Bande de Ghaza feute de carburant alors que l’occupation empêche tout passage d’aide et de carburant vers Ghaza. « Nous sommes à quelques heures d’un effondrement du système de santé dans la bande de Ghaza, en l’absence du carburant nécessaire pour faire fonctionner les générateurs des hôpitaux, les ambulances et les moyens de transport du personnel », ont alerté les autorités. Medical Aid for Palestinians a averti pour sa part que l’hôpital européen du sud de Ghaza est confronté à de graves problèmes, en raison d’une pénurie de carburant après que l’entité sioniste a bloqué deux points d’entrée de l’aide la semaine dernière, indique »Les hôpitaux de Ghaza rapportent qu’ils ne fonctionneront que pendant quelques heures en raison de pénuries de carburant après la fermeture (par l’armée sioniste) du terminal de Rafah. Le carburant et l’aide doivent être autorisés à entrer immédiatement », a souligné l’organisation. Dans un autre post publié sur X, l’ONG MAP a annoncé que « le personnel médical de l’hôpital koweïtien de Rafah a reçu un ordre d’évacuation (des forces sionistes). Si l’hôpital est mis hors service, cela pourrait signifier l’effondrement complet du système de santé limité de Rafah ».

C’est dans ce contexte que l’Organisation non gouvernementale Oxfam a déclaré hier que l’attaque terrestre sioniste à Rafah a encore aggravé la situation, poussant la bande de Ghaza au bord d’une « épidémie mortelle ». « La situation est encore aggravée par l’invasion de Rafah qui a contraint plus de 350.000 personnes à fuir vers des abris et des camps déjà surpeuplés, et la nourriture et le carburant s’épuisent avec la fermeture des postes frontières », a noté l’ONG. L’organisation caritative a déclaré qu’au moins cinq de ses projets d’approvisionnement en eau et d’assainissement vitaux dans la bande de Ghaza avaient été gravement endommagés ou détruits lors des attaques (sionistes) depuis le 7 octobre 2023. Les attaques qui se poursuivent depuis octobre, « ont causé au moins 210 millions de dollars de dégâts aux infrastructures d’eau et d’assainissement de Ghaza », a relevé Oxfam, ajoutant que les conditions sont réunies pour l’apparition d’épidémies, notamment l’hépatite A et le choléra.

Lyes Saïdi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *