Législatives en France: L’extrême droite arrive en tête
Comme attendu, le Rassemblement national -parti d’extrême droite- est arrivé en tête du premier tour des législatives anticipées convoquées par le président français Emmanuel Macron. Une élection marquée par une nette hausse du taux participation des électeurs par rapport aux législatives de 2022 et aux récentes élections européennes.
Selon les premières estimations données par les médias à la fermeture des bureaux de vote à 20H00, heure française (19H00 heure algérienne), le RN de de Jordan Bardella est donné entre 32 % et 34,5 % des voix, en intégrant les candidats d’Éric Ciotti. En nombre de voix, le Rassemblement national obtiendrait la première place avec 34,2 % des suffrages exprimés selon les estimations d’Ifop pour TF1-LCI. L’extrême droite serait suivie de la gauche unie au sein du Nouveau Front populaire avec 29,1 %. Le centre, avec la coalition macroniste Ensemble pour la République (21,5 %), et la droite (10 %) seraient loin derrière. Le second tour des législatives en France est prévu dans une semaine, soit le dimanche 7 juillet, et certaines estimations donnent déjà le parti d’extrême droite majoritaire. Selon les projections d’Ifop pour TF1-LCI, l’extrême droite pourrait obtenir entre 240 et 270 sièges et la gauche de 180 à 200, loin devant le centre (60-90) et la droite (30-50). Le RN serait proche d’une majorité absolue de 289 sièges. Le président français Emmanuel Macron a immédiatement réagi à l’annonce des premiers résultats de l’élection. Emmanuel Macron a appelé à un « large rassemblement » au second tour des législatives face au Rassemblement national. Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise (gauche) a qualifié ce scrutin de « lourde et indiscutable défaite » pour le président Emmanuel Macron. Il a annoncé que son parti « retirera » ses candidatures dans les circonscriptions où elle est arrivée en troisième position et où le Rassemblement national (RN) est en tête. La France insoumise (LFI) « retirera » ses candidatures dans les circonscriptions où elle est arrivée en troisième position et où le Rassemblement national (RN) est en tête en vue du deuxième tour des élections législatives, a assuré dimanche Jean-Luc Mélenchon. « Nulle part nous ne permettrons au RN de l’emporter. (…) Notre consigne est simple, directe et claire. Pas une voix, pas un siège de plus pour le RN », a-t-il averti.
Augmentation des actes racistes
Les législatives ont été convoquées par le président français après la victoire du RN et la déconfiture de son parti aux élections européennes. Bien que l’enjeu de cette élection est présenté comme économique, l’extrême droite a fait des questions liées à l’immigration un enjeu électorale. Cette montée en puissance du RN intervient dans un contexte marqué par une augmentation des actes racistes et islamophobes en France et d’ailleurs dénoncée par un rapport de la commission des droits de l’Homme qui pointe du doigt la responsabilité du gouvernement français. Elle intervient aussi dans une ambiance en France caractérisée par la libération de la parole raciste et islamophobe en France, encouragée par les médias dominants détenus par des hommes d’affaires, à l’image de Vincent Bolloré, propriétaire par exemple de CNews. Elle est aussi un marqueur de la montée de l’extrême droite et des mouvements populistes en Europe, au pouvoir en Italie, en Pologne et en Hongrie.
Lyes Saïdi