Économie

L’Algérie mise sur la chaîne du froid pour révolutionner son secteur agricole

Le gouvernement algérien s’apprête à lancer une initiative majeure visant à moderniser et développer la chaîne du froid dans le pays, une mesure qui pourrait transformer radicalement le secteur agricole et agroalimentaire national. Cette annonce a été faite hier  par Ali Aoun, ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, lors de l’inauguration d’une nouvelle imprimerie industrielle relevant du groupe Madar Holding à Blida. Selon M. Aoun, son ministère travaille en étroite collaboration avec le ministère de l’Agriculture et du Développement rural pour élaborer un programme complet de développement de l’investissement dans la chaîne du froid. L’objectif est clair : garantir la disponibilité des produits agricoles tout au long de l’année en augmentant significativement la capacité de stockage réfrigéré du pays. « La chaîne du froid est la clé de voûte pour assurer la disponibilité constante des produits agricoles », a déclaré le ministre. « C’est pourquoi son développement est une priorité absolue pour notre gouvernement. » Le choix de Blida pour cette annonce n’est pas anodin. La wilaya, réputée pour son potentiel agricole considérable, souffre paradoxalement d’un manque d’industries de transformation. Le nouveau programme vise à combler ce fossé en encourageant l’implantation d’unités de stockage frigorifique et d’industries agroalimentaires dans la région. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de relance industrielle. Le ministre a souligné la volonté de l’État de revitaliser d’anciennes usines emblématiques de l’économie nationale, tout en favorisant l’émergence de nouvelles entreprises productives. « Notre politique actuelle est axée sur le développement de l’industrie locale et l’augmentation du taux d’intégration », a expliqué M. Aoun. « C’est la clé pour réduire notre dépendance aux importations, conformément aux directives du Président Abdelmadjid Tebboune. »

Des investissements concrets

L’inauguration de l’imprimerie industrielle du groupe public MADAR Holding illustre cette dynamique. Avec une capacité de production annuelle de 3 000 tonnes, qui devrait doubler d’ici 2026, cette unité moderne contribuera à satisfaire les besoins du marché national en emballages pour les secteurs agroalimentaire, cosmétique et pharmaceutique. Le même jour, le ministre a également inauguré une usine de textile spécialisée dans les « tissus non tissés » à Alger. Cette entreprise, fruit de la réhabilitation d’une ancienne usine, produira une gamme de produits médicaux et sanitaires, représentant un investissement de 12,5 milliards de dinars.

Le développement de la chaîne du froid, couplé à ces investissements industriels, laisse entrevoir des perspectives prometteuses pour l’agriculture et l’industrie algériennes. En réduisant les pertes post-récolte, en stabilisant les prix des produits agricoles et en stimulant la transformation locale, cette stratégie pourrait contribuer significativement à la sécurité alimentaire du pays et à la diversification de son économie.L’Algérie semble ainsi déterminée à moderniser son appareil productif, en misant sur l’innovation et l’intégration de ses différents secteurs économiques. Les prochains mois seront cruciaux pour la mise en œuvre concrète de ces ambitieux projets.

R.E.

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