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Sahara occidental : La MINURSO doit faire face au pillage des ressources naturelles

Dans son dernier rapport, publié en mai, l’Observatoire international Western Sahara resource watch (WSRW) a dénoncé le Maroc qui continue de s’accaparer les bénéfices de phosphate exploité illégalement au Sahara occidental occupé, précisant que 1,6 million de tonnes de ce minerai ont été exportées à partir de ce territoire en 2023.

Fédération espagnole des institutions solidaires avec le Sahara occidental a appelé la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) à faire face au pillage des ressources naturelles par le Maroc dans les territoires occupés. « La Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) n’est pas en vacances (…) elle doit faire face au pillage des ressources naturelles et à la répression par le Maroc qui aggravent la situation, mais elle est au service du respect des droits de l’homme », a déclaré le président de la Fédération, Carmelo Ramirez Marrero, lors de son intervention devant la Commission de coopération internationale pour le développement à la Chambre des représentants aux Iles Canaries. Ramirez a notamment dénoncé le rôle de l’Espagne face à « l’obstruction systématique du Maroc » à l’application des résolutions des Nations unies », soulignant qu’aucun gouvernement de l’Etat espagnol n’a respecté, en 60 ans « ses obligations juridiques, politiques et morales » avec le Sahara occidental. « Le Maroc a occupé ce territoire, il interdit et même expulse les délégations d’observateurs internationaux », s’est indigné le responsable espagnol, insistant sur la « dure répression subie par la population sahraouie » et la « très forte pression » exercée par « des centaines de milliers de colons marocains » qui « rendent impossible une solution pacifique » au conflit.

Notons que dans son dernier rapport, publié en mai, l’Observatoire international Western Sahara resource watch (WSRW) a dénoncé le Maroc qui continue de s’accaparer les bénéfices de phosphate exploité illégalement au Sahara occidental occupé, précisant que 1,6 million de tonnes de ce minerai ont été exportées à partir de ce territoire en 2023.

Selon cet Observatoire, le phosphate est l’une des principales sources de revenu du gouvernement marocain au Sahara occidental occupé. D’ailleurs, le Maroc détient, aujourd’hui, 31% des parts du marché mondial du phosphate grâce à l’exploitation illégale des mines de phosphates du Sahara occidental, situées à Bou Craa à 100 kilomètres au sud de Laâyoune occupée. Les réserves sont estimées à 3 milliards de tonnes et les gisements s’étendent sur 250 km2.

Le Front Polisario, en tant que représentant du peuple sahraoui, se bat depuis quelques années devant les tribunaux pour protéger les ressources naturelles du Sahara occidental du pillage. Il est soutenu par une quarantaine d’organisations internationales, principalement par le  WSRW dont l’action a permis, en 2017, de bloquer dans les ports de Panama et du Cap de Bonne-Espérance des navires qui transportaient le phosphate sahraoui. L’année suivante, aucun navire chargé de phosphate en provenance du Maroc n’a transité par le cap de Bonne-Espérance ou par Panama. C’est dire que la stratégie adoptée, ces dix dernières années, par le Front Polisario s’avère payante. Il a réussi à obtenir gain de cause devant le Tribunal et la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), parvenant même à faire annuler des accords de partenariat entre l’UE et le Maroc en raison de l’inclusion du territoire du Sahara occidental dans ces accords.

R.I.

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