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Ghaza: Des preuves accablantes de génocide s’accumulent

Les récents témoignages et rapports sur la situation à Ghaza pointent vers une accumulation de preuves de crimes de guerre et d’actes pouvant être qualifiés de génocide commis par l’entité sioniste.

Des chirurgiens étrangers ayant travaillé à Ghaza rapportent à chaque fois des témoignages horrifiants quant aux massacres commis par les forces d’occupation contre les civils palestiniens dans l’enclave. Une récente enquête du quotidien britannique The Guardian d’ailleurs relayé des témoignages quant à l’utilisation d’armes conçues pour maximiser les victimes civiles, particulièrement les enfants. Ces armes à fragmentation provoquent, dont l’usage à Ghaza a été dénoncé à plusieurs reprises par Amnesty international, causent des blessures dévastatrices, souvent invisibles de l’extérieur, mais causant d’énormes dégâts internes. Le taux d’amputations chez les enfants est particulièrement alarmant.

Selon les chirurgiens de retour de Ghaza et cités par l’enquête, ces armes de fabrication sioniste, conçues pour projeter de grandes quantités de mitrailles, « causent d’horribles blessures aux civils à Ghaza et touchent les enfants de manière disproportionnée ». Ils ont affirmé, à ce titre, qu’ « un grand nombre des décès, des amputations et des blessures qui ont changé la vie des enfants sont dus aux tirs de missiles et d’obus – dans des zones peuplées de civils – qui explosent en libérant des milliers d’éclats (bombes à fragmentation) ». Dans leur témoignage, ces chirurgiens volontaires dans deux hôpitaux de Ghaza, l’Hôpital européen et l’Hôpital Al-Aqsa, ont tous déclaré avoir été confrontés à des blessures graves causées par des armes à « fragmentation » qui, selon eux, ont contribué au taux alarmant d’amputations depuis le début de la guerre. Ils ont précisé que la majorité de leurs interventions concernaient « des enfants touchés par de petits éclats d’obus qui laissent des blessures à peine perceptibles à l’entrée, mais qui provoquent des destructions considérables à l’intérieur du corps ». Près de la moitié des blessures dont je me suis occupé concernaient de jeunes enfants. Nous avons vu beaucoup de blessures dites par éclats qui étaient très, très petites, au point qu’on pouvait facilement les manquer en examinant un patient. Elles sont beaucoup plus petites que tout ce que j’ai vu auparavant, mais elles ont causé d’énormes dégâts à l’intérieur », a déclaré Feroze Sidhwa, chirurgien californien spécialisé dans les traumatismes. Cependant, si les blessures étaient observées chez les adultes et les enfants, les dommages causés étaient probablement « plus graves pour les corps plus jeunes ».Mark Perlmutter, chirurgien orthopédiste de Caroline du Nord, qui a travaillé dans le même hôpital que Feroze Sidhwa, souligne que les blessures les plus courantes sont des plaies d’entrée et de sortie d’un ou deux millimètres. « Les radiographies montrent des os démolis avec une blessure en trou d’épingle d’un côté, un trou d’épingle de l’autre, et un os qui semble avoir été écrasé par un tracteur. La plupart des enfants que nous avons opérés présentaient ces petits points d’entrée et de sortie », a-t-il indiqué, faisant remarquer que les enfants frappés par de multiples morceaux de minuscules éclats sont souvent morts et ceux qui ont survécu ont perdu des membres. Sanjay Adusumilli, un chirurgien australien qui a travaillé à l’Hôpital Al-Aqsa dans le centre de Ghaza en avril, a retrouvé, quant à lui, des éclats d’obus constitués de petits cubes de métal d’environ trois millimètres de large alors qu’il opérait un jeune garçon. Il a décrit des blessures causées par des armes à fragmentation qui se distinguent par le fait que « les éclats détruisent les os et les organes tout en ne laissant qu’une égratignure sur la peau ». Des experts interrogés par « The Guardian » ont affirmé que les éclats d’obus et les blessures correspondaient à des armes de fabrication sioniste conçues pour faire un grand nombre de victimes, contrairement aux armes plus conventionnelles utilisées pour détruire des bâtiments. Trevor Ball, ancien technicien de l’armée des Etats-Unis, chargé de la neutralisation des explosifs et munitions, a indiqué que les cubes métalliques retrouvés par Sanjay Adusumilli se trouvent généralement dans les armes fabriquées par l’entité sioniste comme certains types de missiles Spike tirés par des drones. Les récits des médecins faisant état de minuscules plaies d’entrée, a-t-il poursuivi, sont également caractéristiques des bombes planantes et des obus de chars équipés de manchons à fragmentation tels que l’obus M329 APAM, conçu pour pénétrer les bâtiments, et l’obus M339 que son fabricant décrit comme « hautement létal ».

Attaques contre les refuges

« Même une munition relativement petite utilisée dans un espace surpeuplé, en particulier un espace avec peu ou pas de protection contre la fragmentation, comme un camp de réfugiés avec des tentes, peut entraîner un nombre important de morts et de blessés », a-t-il soutenu. C’est en 2009 qu’Amnesty International a identifié pour la première fois des munitions contenant les cubes métalliques utilisés dans les missiles Spike à Ghaza. L’Unicef, l’agence des Nations unies pour l’enfance, a déclaré d’ailleurs qu’un nombre « stupéfiant » d’enfants avaient été blessés lors de l’agression sioniste sur Ghaza. L’Unicef estime qu’au cours des dix premières semaines de l’agression, environ 1.000 enfants ont été amputés d’une jambe ou des deux, alors que les nations unies estiment à au moins 8.000 le nombre d’enfants tués depuis le début de l’agression sioniste contre Ghaza. Il faut dire que l’occupation cible de manière préméditées les civils. Les forces d’occupation ont multiplié ces derniers jours les attaques contre les refuges, les camps de déplacés ainsi que les écoles de l’UNRWA dans des zones pourtant déclarées humanitaires. Ainsi, un récent raid aérien sioniste sur une école de l’UNRWA abritant des déplacés a fait hier au moins 12 morts. L’UNRWA souligne qu’aucun lieu n’est sûr à Ghaza malgré la communication quotidienne des coordonnées de ses installations aux forces d’occupation. La veille un raid similaire avait faut au moins une centaine de mort. Selon les autorités sanitaires locales, plus de 38 400 Palestiniens ont été tués, majoritairement des femmes et des enfants, et près de 88 500 blessés. La situation sanitaire est désastreuse. Le coordinateur de l’UNRWA décrit des scènes d’horreur dans les hôpitaux, avec une odeur de sang omniprésente due au manque d’électricité et de carburant pour les systèmes de ventilation. Ces éléments s’ajoutent aux accusations de génocide portées contre l’entité devant la Cour internationale de Justice, qui a récemment ordonné la suspension des opérations militaires à Rafah.

L’accumulation de ces preuves renforce les appels à une enquête internationale sur les crimes de guerre et à une action immédiate pour protéger la population civile de Ghaza.

Lyes Saidi

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