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Le géant russe des antivirus est sous sanctions: Kaspersky quitte les Etats-Unis

Le géant russe de la cybersécurité Kaspersky a annoncé hier son retrait du marché américain, victime de la stratégie de plus en plus agressive des États-Unis visant à éliminer la concurrence étrangère sous couvert de sécurité nationale.

Cette décision fait suite aux sanctions imposées le mois dernier par Washington, interdisant la vente et la distribution des produits Kaspersky aux États-Unis. La société, qui compte environ 400 millions d’utilisateurs dans le monde, cessera ses activités américaines à partir du 20 juillet 2024, mettant fin à près de trois décennies de présence sur ce marché crucial. À partir du 20 juillet 2024, Kaspersky réduira progressivement ses activités aux États-Unis et supprimera les postes basés dans ce pays. Cette décision et ce processus font suite à la décision finale du departement américain du Commerce interdisant la vente et la distribution des produits Kaspersky aux États-Unis », a indiqué la société dans un communiqué cité par l’AFP. « La société a soigneusement examiné et évalué les implications des exigences légales américaines et a pris cette triste et difficile décision, car les perspectives de faire des affaires dans ce pays ne sont plus viables », a-t-elle ajouté

« Le 20 juin, le département du Commerce avait annoncé que le géant russe ne serait plus autorisé à vendre ses logiciels aux Etats-Unis ou aux ressortissants américains ailleurs dans le monde, ni à fournir des mises à jour aux logiciels déjà utilisés. Dans la foulée de l’interdiction des logiciels, les Etats-Unis ont également sanctionné 12 dirigeants de l’entreprise. Cette mesure s’inscrit dans une tendance plus large des États-Unis à utiliser les sanctions économiques comme une arme contre leurs rivaux géopolitiques, notamment la Russie et la Chine. L’argument de la sécurité nationale est de plus en plus invoqué pour justifier l’élimination de concurrents étrangers dans le secteur technologique.

Des cas similaires ont déjà défrayé la chronique, comme celui de Huawei, le géant chinois des télécommunications, banni du marché américain en 2019, ou plus récemment, les menaces d’interdiction qui pèsent sur TikTok, l’application chinoise de partage de vidéos.

Washington justifie ces actions en accusant ces entreprises de proximité avec leurs gouvernements respectifs, des allégations que Kaspersky, comme d’autres, a toujours vigoureusement démenties. Cette stratégie américaine soulève des questions sur l’équité de la concurrence internationale et le respect des règles du libre-échange. Elle témoigne également de l’importance croissante de la technologie dans les enjeux géopolitiques contemporains.

Samir Benisid

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