Cérémonie d’ouverture des JO 2024 : L’Algérie entre histoire et ambitions
La Seine s’est transformée vendredi soir en un spectacle grandiose pour l’ouverture des 33e Jeux Olympiques de Paris 2024. Parmi les 206 délégations présentes, l’Algérie a marqué les esprits par sa présence empreinte d’émotion et de détermination.
La délégation algérienne, composée d’une trentaine de personnes entre athlètes, entraîneurs et officiels, a fait son apparition sur la Seine en sixième position. Conduite fièrement par ses porte-drapeaux, la judokate Amina Belkadi et le triple sauteur Yasser Mohamed Tahar Triki, elle a été chaleureusement applaudie par la foule massée le long des berges. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Abderrahmane Hammad, ancien médaillé olympique en saut en hauteur, n’a pas manqué de saluer le passage de la délégation devant la tribune officielle. Il a profité de cette occasion pour encourager et motiver les futurs champions algériens et leur prodiguer quelques conseils pour gérer le stress avant le début des compétitions. Sa présence symbolise le soutien indéfectible de l’État algérien à ses athlètes.
Un hommage poignant
Le moment le plus émouvant de la soirée pour la délégation algérienne s’est produit lors de son passage sous le pont Saint-Michel. Dans un geste empreint de solennité, les athlètes ont jeté des fleurs dans la Seine, rendant un vibrant hommage aux victimes algériennes du massacre du 17 octobre 1961.
Ce geste fort rappelle la tragédie survenue il y a plus de 60 ans, lorsque des manifestants algériens pacifiques furent brutalement réprimés et pour certains jetés dans la Seine lors d’une marche pacifique pour protester contre le couvre-feu imposé aux Algériens et revendiquer l’indépendance de l’Algérie, Associant ce devoir de mémoire à la célébration olympique. Notons qu’avec 46 athlètes qualifiés dans 15 disciplines, l’Algérie aborde ces Jeux Olympiques avec des objectifs ambitieux. « Nous visons plusieurs médailles, notamment en judo, en boxe et en athlétisme », a déclaré le ministre Hammad lors de sa visite au village olympique. « Nos athlètes sont prêts et déterminés à hisser haut les couleurs de l’Algérie. »
Parmi les grands espoirs de médailles, tous les yeux sont tournés vers la jeune prodige de la gymnastique, Kaylia Nemour. À seulement 17 ans, elle pourrait offrir à l’Algérie sa première médaille olympique dans cette discipline.
En boxe, Imane Khelif, vice-championne du monde, nourrit de légitimes ambitions. Côté athlétisme, Djamel Sedjati sur 800m et Yasser Mohamed Tahar Triki au triple saut font figure de sérieux prétendants au podium. La délégation algérienne a mis tous les atouts de son côté pour briller lors de ces Jeux. « Nous avons organisé des stages de préparation intensifs et nos athlètes bénéficient d’un encadrement de haut niveau », souligne Yazid Benalloua, chef de mission.
L’arrivée échelonnée des athlètes au village olympique témoigne d’une gestion optimale du pic de forme. Les cyclistes Hamza Yacine et Nesrine Houili sont déjà sur place, tandis que les athlètes et lutteurs sont attendus dans les prochains jours. Au-delà des performances individuelles, c’est l’esprit d’équipe qui anime la délégation algérienne. « Il y a une vraie cohésion entre nos athlètes, toutes disciplines confondues », se réjouit Abderrahmane Hammad. « Cet état d’esprit positif est un atout majeur pour réussir ces Jeux. » Entre devoir de mémoire et quête de l’excellence sportive, l’Algérie s’apprête à vivre des Jeux Olympiques riches en émotions et, espérons-le, en médailles.
Moncef Dahleb