Bangladesh: Le prix Nobel Yunus va diriger un gouvernement intérimaire
Le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus va diriger un gouvernement intérimaire au Bangladesh après la dissolution du Parlement et la fuite de la Première ministre Sheikh Hasina, a annoncé la présidence tôt mercredi.
La décision « de former un gouvernement intérimaire(…) avec Yunus comme chef » a été prise lors d’une rencontre entre le président Mohammed Shahabuddin, des hauts dignitaires de l’armée et des responsables du collectif Students Against Discrimination (Etudiants contre la discrimination), principal mouvement à l’origine des manifestations initiées début juillet, a précisé le service de presse de la présidence. « Le président a demandé au peuple de l’aider à surmonter la crise. La formation rapide d’un gouvernement intérimaire est nécessaire pour surmonter la crise », poursuit-il dans un communiqué. Muhammad Yunus a appelé ses concitoyens au « calme » et à « se tenir prêts à reconstruire le pays », tout en s’engagant à l’organisation d’élections prochainement. « Je lance un appel vibrant à tout le monde afin de garder son calme. Je vous demande de vous abstenir de toute forme de violence », a déclaré M. Yunus dans un communiqué, à la veille de son retour au Bangladesh depuis la France. « Soyez calmes et prêts à reconstruire le pays. Si nous empruntons la voie de la violence, tout sera détruit », a ajouté l’économiste de 84 ans, qui a aussi « félicité les courageux étudiants » et « le peuple de leur avoir donné un total soutien ». Il a aussi écrit mercredi dans le magazine britannique The Economist qu’il ferait tout pour que des « élections libres et équitables soient organisées dans les prochains mois », et qu’il fallait que les jeunes « ne soient pas obsédés par les règlements de comptes, comme l’ont été trop de nos gouvernements précédents ». Tarique Rahman, président par intérim du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), principal mouvement d’opposition à Sheikh Hasina, a lui aussi appelé à la tenue d’un scrutin « le plus vite possible », lors d’un discours vidéo adressé à une immense foule à Dacca, et depuis l’exil londonien qu’il a pris sous le mandat de Mme Hasina. L’économiste, connu pour avoir sorti des millions de personnes de la pauvreté grâce à sa banque de microfinance, pionnière en la matière, s’était attiré l’inimitié persistante de Mme Hasina, qui l’accusait de « sucer le sang » des pauvres. Il était parti à l’étranger début 2024 après avoir été condamné à six mois de prison, tout en restant libre en attendant l’appel. Nahid Islam, meneur du collectif estudiantin qui a participé à la réunion avec le chef de l’Etat, a avancé que M. Yunus aurait le titre de conseiller en chef.
R.I. avec agences