» La guerre à Ghaza a brisé toutes les règles »
La situation à Ghaza est particulièrement critique. Depuis le début de l’agression israélienne le 7 octobre 2023, le bilan humain ne cesse de s’alourdir. Le ministère palestinien de la Santé rapporte 40.139 martyrs et 92.743 blessés. Parmi les victimes, on compte un nombre alarmant de travailleurs humanitaires, et des milliers d’enfants.
Phillipe Lazzarini, Commissaire général de l’UNRWA, a souligné que dans l’enclave palestinienne, « au moins 289 travailleurs humanitaires dont 207 membres de l’équipe de l’UNRWA et 885 agents de santé ont perdu la vie ». Beaucoup ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions, fournissant une aide humanitaire ou des soins médicaux aux blessés et aux malades. « Aux côtés d’eux, plus de 160 journalistes et travailleurs des médias ont été tués alors qu’ils rapportaient l’impact humain de cette guerre dévastatrice et les violations constantes du droit international humanitaire ». Le patron de l’UNRWA a conclu dans son message: « La guerre à Ghaza a brisé toutes les règles de guerre existantes. Les responsables doivent rendre des comptes ».
Les attaques contre les travailleurs humanitaires à Ghaza ne sont pas seulement des tragédies individuelles, mais menacent également l’ensemble de l’effort humanitaire dans la région. Le Parlement arabe a mis en garde contre « la menace qui pèse sur le travail humanitaire dans la bande de Ghaza, en raison de l’affaiblissement du rôle de l’UNRWA ».
Face à cette situation critique, de nombreuses voix s’élèvent pour demander une action internationale urgente. L’Union européenne, par la voix de Josep Borrell et Janez Lenarcic, a souligné que « ces personnes doivent être protégées à tout prix », rappelant qu’il s’agit d’une « obligation en vertu du droit international humanitaire ».
La Ligue des États arabes a appelé à une aide « urgente » pour faire face aux conditions humanitaires difficiles non seulement à Gaza, mais aussi au Soudan et au Yémen. L’organisation a dénoncé « les crimes contre l’humanité commis par les autorités d’occupation dans la bande de Ghaza » et a souligné « la nécessité de soutenir le ministère de la Santé palestinien en lui fournissant des sérums et des vaccins d’urgence ».
La violence contre les travailleurs humanitaires a des répercussions directes sur les populations vulnérables qu’ils cherchent à aider. À Gaza, par exemple, les hôpitaux et les centres médicaux souffrent d’un manque cruel de personnel médical et d’une pénurie de médicaments et de fournitures médicales. La Ligue arabe a averti du risque de propagation d’une épidémie de poliomyélite qui pourrait menacer la vie de milliers d’enfants.
Dans ce contexte, le rôle de l’UNRWA est plus crucial que jamais. Malgré les pressions auxquelles elle est soumise, l’agence continue de fournir une aide vitale à Gaza. La Ligue arabe a appelé « toutes les parties internationales et les pays donateurs à fournir le soutien nécessaire à l’UNRWA », soulignant son importance dans la réponse humanitaire.
Malgré les appels incessants à un cessez-le-feu, l’occupation intensifie ses attaques. Louise Waterridge, responsable des communications de l’UNRWA, a déclaré que « au cours des dernières 48 heures, la bande de Ghaza a été soumise à des bombardements et à des frappes incessants ». Les Palestiniens de Ghaza « espèrent seulement survivre la nuit, au milieu des bombardements intenses », ajoute-t-elle. Selon le ministère Palestinien de la Santé, « au moins 40 Palestiniens sont tombés en martyrs au cours des dernières 24 heures ». Un précédent bilan faisait état de 40.099 martyrs et 92.609 blessés. Hier, au moins neuf Palestiniens sont tombés en martyrs et plusieurs autres ont été blessés dans des bombardements de l’entité sioniste contre diverses zones de la bande de Ghaza, a rapporté l’agence de presse Wafa. Des sources médicales citées par Wafa ont indiqué que cinq Palestiniens sont tombés en martyrs et plusieurs autres ont été blessés, après qu’un avion de reconnaissance de l’occupant sioniste a ciblé un rassemblement de citoyens près d’un point de distribution Internet, à l’ouest de la ville de Khan Younes. Par ailleurs, quatre Palestiniens sont tombés en martyrs et plusieurs autres ont été blessés dans un bombardement de l’aviation sioniste ayant visé un véhicule civil dans le quartier d’Al-Tuffah, à l’est de la ville de Ghaza, ajoute la même source qui fait également état de tirs d’artillerie dans le quartier d’Al-Sabra, au sud de a ville de Ghaza. De son côté, le directeur général du Bureau des médias à Ghaza, Ismail Al-Thawabta, a déclaré lundi que l’entité sioniste commettait délibérément des massacres contre des enfants palestiniens, faisant plus de 16.480 enfants martyrs depuis le 7 octobre dernier. Al-Thawabta a indiqué, dans un communiqué, que « l’occupation (sioniste) a délibérément commis des massacres contre des enfants palestiniens à Ghaza, de manière claire et massive, le nombre d’enfants martyrs ayant dépassé, jusqu’à présent, 16.480 enfants, dont 115 nourrissons nés et tués pendant la guerre ». Il a ajouté que « 35 enfants sont morts à cause de la faim et de la malnutrition depuis le début de la guerre », avertissant que « 3.500 enfants dans la bande de Ghaza courent le même risque ». Al-Thawabta a souligné également que plus de « 17.000 enfants vivent sans leurs parents ou l’un d’eux, après avoir été brutalement tués par les forces d’occupation », depuis le 7 octobre. Au cours des derniers mois, les organisations de défense des droits humains et les organisations internationales ont mis en garde contre les conséquences psychologiques de la poursuite de la guerre sur les enfants.
Lyes Saïdi