Béchar: Atelier international sur la gestion des ressources en eau
Dans les vastes étendues arides du Sud, chaque goutte d’eau est précieuse. Ici, plus qu’ailleurs, l’eau dicte le rythme de la vie. Pourtant, ce scénario n’est plus l’apanage des seules régions désertiques. Le changement climatique et la croissance démographique font de la gestion de l’eau un enjeu global, pressant et complexe. C’est dans ce contexte brûlant que l’Université Mohamed-Tahri de Béchar s’apprête à accueillir, du 27 au 29 octobre, le 2ème atelier international sur la gestion des ressources en eau. Un rendez-vous crucial qui réunira experts, chercheurs et décideurs autour d’une question vitale : comment préserver et partager équitablement l’or bleu ?
Imaginez un instant : seulement 2,5% de l’eau sur Terre est douce. Une fraction infime pour étancher la soif d’une planète toujours plus peuplée. Dans les régions arides comme le sud algérien, cette rareté prend des allures de défi quotidien. Le climat se dérègle, les pluies se font capricieuses, les températures grimpent. Résultat ? Une pression accrue sur des ressources déjà limitées. Cette raréfaction de l’eau ne se contente pas de rendre les robinets fantasques. Elle menace l’agriculture, freine l’industrie et met en péril des écosystèmes entiers. Face à ce constat alarmant, une évidence s’impose : il faut repenser notre relation à l’eau. L’atelier de Béchar promet d’être un véritable laboratoire d’idées. Exit les solutions cloisonnées ! L’heure est à une approche globale, qui tisse des liens entre l’eau, l’énergie, l’agriculture et l’environnement. Une vision qui transcende les frontières et les secteurs d’activité Au menu de ces trois jours d’échanges : un cocktail de thématiques aussi variées que complémentaires. On y parlera gestion quantitative et qualitative en milieu aride, mais aussi valorisation des savoirs ancestraux. Les nouvelles technologies seront à l’honneur, promettant de révolutionner la gestion des eaux souterraines. Sans oublier l’exploration de ressources alternatives, comme la réutilisation des eaux usées ou le dessalement. La présence d’experts venus d’Algérie, d’Oman, de France, de Tunisie et de Libye témoigne de l’universalité du défi. Car l’eau, dans sa course, ignore les lignes tracées sur les cartes. Les bassins versants transfrontaliers en sont la preuve vivante, appelant à une coopération renforcée entre nations. L’atelier de Béchar ne se contente pas de dresser un état des lieux. Il se veut un tremplin vers l’action. Des salles de conférence aux tables rondes, en passant par les sessions posters, l’objectif est clair : forger des recommandations concrètes et tisser des liens durables entre les acteurs du secteur. L’objectif de cet atelier est de débattre des avancées récentes liées à la gestion des ressources en eau, a précisé Pr. Touhami Merzougui, expert en eau et enseignant-chercheur à l’UTMB, et membre du comité organisateur. Cette rencontre sera un espace dédié aux spécialistes académiciens et autorités locales et nationales de faire le point sur les derniers développements réalisés dans le domaine. Plusieurs conférences, communications, ateliers et sessions posters ainsi que des tables-rondes sont prévus, donnant lieu à la présentation de l’avancement de la recherche et du savoir-faire dans le domaine de la gestion des ressources eau, permettant de créer des opportunités de rencontre et de collaboration entre les différents pôles concernés par la question, a-t-il dit. Selon les organisateurs, les stratégies de gestion durable des ressources en eau doivent tenir compte des nombreuses interactions au sein du lien entre l’eau, l’alimentation en eau potable (AEP), les énergies et les écosystèmes, et qui ne peuvent être développées qu’en étroite coopération entre les pays, les secteurs d’activités et les parties prenantes à travers le pays. Plusieurs thèmes concernant la gestion quantitative et qualitative de l’eau en régions aride et semi-aride, le système de partage des eaux traditionnel en zone aride, le patrimoine eau, les systèmes d’information avancés basés sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) pour l’amélioration de la gestion des eaux souterraines, la salinité des eaux et le traitement des eaux saumâtres, la pollution et la vulnérabilité des ressources en eau, la recharge des nappes, ainsi que la réutilisation des eaux usées épurées dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie et de loisirs, seront au centre des travaux de cette rencontre. Des thèmes liés aussi à l’utilisation conjointe des eaux de surface, des eaux souterraines et des eaux non conventionnelles, dans l’agriculture, l’AEP et l’industrie, seront aussi au centre des débats des participants à cet atelier international ,qui sera aussi consacré aux questions concernant le changement climatique et les risques naturels dont les inondations, ainsi que les moyens et outils de prévision et de protection des ressources en eau, selon la même source.
R.R.