Régions

Khenchela : 8 ans de prison pour une juge d’instruction

Accusée de corruption, la magistrate a été surprise en flagrant délit de corruption, en recevant un pot-de-vin de deux millions de dinars.

Le tribunal correctionnel de la commune de Bouhmama (Khenchela) a condamné l’ex-juge d’instruction près le tribunal du Qais, accusée de corruption, à 8 ans de prison ferme assortie d’une amende, apprend-on de source juridique. Les corrupteurs de l’ex-magistrate ont pour leur part écopé de 4 ans de réclusion criminelle, a ajouté notre source. Il s’agit d’un justiciable et son épouse qui, bien qu’il ait dénoncé l’acte de corruption, le couple était impliqué dans le traitement de cette affaire, a expliqué notre source. Le même tribunal a également condamné à 2 ans de prison une coiffeuse exerçant à Oum El Bouaghi. Celle-ci, n’est autre que l’amie de la magistrate. Elle jouait le rôle d’intermédiaire entre l’ex-juge d’instruction et les justiciables, a précisé notre source. Alors qu’un autre présumé accusé lié à l’affaire a été acquitté, a-t-on ajouté. Après un sévère réquisitoire, le représentant du ministère public a demandé l’application de la peine maximale à l’encontre de l’ex-juge d’instruction ainsi que les personnes impliquées avec elle, a fait savoir notre source. La genèse de  cette affaire remonte, rappelons-le, à la fin au mois d’Août de l’année écoulée, lorsqu’un citoyen a déposé plainte auprès de la Brigade régionale de Gendarmerie nationale, selon laquelle la juge d’instruction près le tribunal de Qais,  lui a demandé 200 millions de cts en échange du règlement de son affaire contre quelqu’un. Elle devait lui régler une affaire de chèques sans provision estimé à quelques 30 milliards de centimes. Mais le justiciable a préféré signaler l’affaire à la Gendarmerie nationale. Celle-ci  a aussitôt entamé ses investigations. Avec le commandement général, qui a ordonné l’élaboration d’un plan en coordination avec le parquet de Khenchela et le ministère de la Justice, les éléments  de la brigade de recherches et d’investigations de la gendarmerie, ont, en coordination avec les unités régionales, ont  arrêté  en plein centre-ville de Khenchela, la juge d’instruction, en flagrant délit de possession de la somme déclarée par la victime. D’autres accusés ont été aussi arrêtés au terme de cette affaire. Lors de l’interrogatoire, la juge  a reconnu avoir reçu 500 millions de cts de du plaignant dans une période antérieure. Des révélations confirmées par le plaignant et sa femme, ce qui a conduit l’enquête à l’inculper de corruption et de non dénonciation à l’époque. Mais la victime à lors  des audiences d’instruction expliqué, qu’il avait été victime de chantage de la part de la juge à plus d’une occasion, afin de l’assister dans l’affaire portée devant elle. Il a ajouté qu’il lui avait donné la somme de 500 millions auparavant, avant qu’elle ne revienne après quelques mois et lui redemande 200 millions supplémentaires. À l’issue de l’instruction, le magistrat a retenu la mise sous mandat de dépôt pour sa consoeur juge et son amie, pendant que le couple et une troisième personne ont bénéficié de la mesure du contrôle judiciaire. Lors du procès, les avocats de la défense de toutes les parties ont tenté de disculper leurs clients mais, peine perdue. Hormis une personne qui a été acquittée, le prononcé du tribunal correctionnel  a reconnu la culpabilité de la principale accusée, son amie et le couple de justiciables.

Sofia Chahine

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *