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Règlement de la crise libyenne: L’approche algérienne reste la plus pertinente

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a reçu hier un appel téléphonique de son homologue libyen, Taher Al-Baour, chargé de la gestion des affaires du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du gouvernement d’union nationale de Libye. Cet échange intervient dans un contexte de crise persistante en Libye, marquée récemment par un blocus pétrolier et des tensions autour de la Banque centrale libyenne (BCL), illustrant l’aggravation des divisions dans le pays.

Au nom du gouvernement d’union nationale, le ministre libyen a exprimé « toute sa reconnaissance et sa considération pour la position honorable prise par l’Algérie lors de la dernière réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la situation en Libye ». Il a salué la « pertinence et la clarté de cette position en faveur du peuple libyen et de ses aspirations légitimes au rétablissement de la sécurité et de la stabilité dans le cadre de l’unité nationale ».

Cette reconnaissance de la position algérienne intervient à un moment crucial pour la Libye. Le pays est actuellement plongé dans une nouvelle crise, illustrée par un blocus pétrolier et des tensions autour de la BCL. Ces événements sont le résultat direct des profondes divisions qui persistent entre deux gouvernements rivaux : l’un basé à Tripoli, dirigé par Abdul Hamid Al-Dabaiba et reconnu par la communauté internationale et l’ONU, et un gouvernement parallèle à l’est, dirigé par Oussama Hammad, soutenu par le parlement de Tobrouk et les forces du seigneur de guerre Khalifa Haftar. La récente escalade a été déclenchée par l’entrée d’un « Comité pour la passation et la réception des pouvoirs », nommé par le Conseil présidentiel de Tripoli, dans les locaux de la Banque centrale. En réponse, le gouvernement parallèle a déclaré l’état de « force majeure » sur tous les champs pétroliers et ports du pays, portant un coup dur à l’économie libyenne déjà fragilisée.

Dans ce contexte de tensions accrues, la position de l’Algérie apparaît plus pertinente que jamais. Cette position repose sur trois principes fondamentaux, à savoir le règlement de la crise libyenne doit être pacifique et politique, la nécessité d’un processus inter-libyen sous le parrainage des Nations Unies et aboutir à l’organisation d’élections libres, intègres et transparentes qui rassemblent toutes les factions du peuple libyen, garantissant l’unification de ses institutions et répondant à ses aspirations sur les plans interne et externe.

La pertinence de cette approche est renforcée par la complexité croissante de la crise libyenne, qui entre dans sa treizième année. Comme l’a souligné Attaf au début du mois d’août, « Avec sa persistance, cette crise devient de plus en plus complexe, tandis que les perspectives du règlement politique que l’Algérie n’a jamais cessé d’œuvrer à réaliser et à consolider avec sincérité, s’amenuisent au fur et à mesure ». L’Algérie identifie l’accroissement et la complexité des interventions étrangères comme la principale cause de la persistance de la crise. En conséquence, la position algérienne met l’accent sur la nécessité de mettre fin à ces ingérences, qu’elles soient politiques, militaires ou sécuritaires. Attaf a réitéré l’appel de l’Algérie à toutes les parties étrangères à ne pas s’immiscer dans les affaires de la Libye et à mettre un terme aux politiques et pratiques susceptibles de semer la division.

La conviction profonde de l’Algérie est que la fin de ces interventions aura un impact majeur, permettant aux Libyens de dépasser leurs divisions actuelles et de trouver une plateforme consensuelle. Cette plateforme doit aboutir à l’organisation d’élections libres et intègres, à travers lesquelles le peuple libyen pourra donner légitimité à ses représentants et défenseurs de ses intérêts.L’approche algérienne se concentre sur quatre priorités principales : éviter de faire de l’échéance électorale une fin en soi, en veillant à ce que les préparatifs nécessaires soient menés à bien, maintenir l’accord de cessez-le-feu, essentiel pour créer un climat favorable au dialogue, aligner toutes les initiatives de résolution sur les efforts de l’ONU, reconnu comme le cadre de référence légitime et poursuivre le projet de réconciliation nationale libyenne, malgré les obstacles, pour créer une base unifiée et inclusive. En insistant sur un processus inclusif et sur la réconciliation nationale, l’Algérie propose une voie pour surmonter les divisions.

Hocine Fadheli

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