Promotion des exportations: De nouvelles incitations mises en place
Dans un contexte de diversification économique, les pouvoirs publics intensifient les efforts pour promouvoir les exportations hors hydrocarbures. Un récent arrêté interministériel, publié au Journal officiel n°63, fixe dans ce sens de nouveaux taux de remboursement et conditions d’octroi de subventions aux opérateurs économiques engagés dans l’exportation. Le Fonds spécial pour la promotion des exportations, pierre angulaire de cette initiative, propose désormais un éventail de mesures de soutien. Selon cet arrêté interministériel, signé le 20 août dernier, par le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations et le ministre des Finances, le Fonds spécial pour la promotion des exportations prend en charge 10% des frais liés à l’étude des marchés extérieurs destinées à la recherche des débouchés aux produits algériens, 10% des charges liées à l’information des exportateurs sur les opportunités et les possibilités d’exportation et 10% des coûts des études sur l’amélioration de la qualité des produits et des services destinés à l’exportation. Le Fonds couvre 50% des frais engagés pour la participation à des manifestations économiques à l’étranger à titre individuel, 80% des frais pour la participation officielle de l’Algérie aux manifestations à l’étranger et 80% des frais pour la participation aux manifestations à caractère exceptionnel à l’étranger ou se limitant à la mise en place d’un guichet unique. Un remboursement de 10% est accordé pour l’organisme chargé de mettre en œuvre le programme officiel des manifestations économiques à l’étranger ou celles organisées au niveau national et 50% à titre de compensation pour les organisations chargées d’organiser des manifestations économiques à l’étranger non inscrites au programme officiel, sur la base d’une demande des opérateurs économiques, est-il indiqué dans ce texte.
Ces mesures visent à encourager les entreprises algériennes à explorer de nouveaux marchés et à améliorer leur compétitivité à l’international. Reconnaissant le rôle crucial des PME dans le tissu économique, l’arrêté prévoit des dispositions spécifiques : le Fonds prend en charge 10% des frais d’élaboration du diagnostic export et la création de cellules export internes, ainsi que 10% des coûts supportés par les opérateurs liés à la prospection des marchés extérieurs et 20% des frais d’implantation initiale des représentations commerciales sur les marchés étrangers. Le Fonds intervient également à hauteur de 10% dans la prise en charge des frais d’édition et de diffusion de supports promotionnels de produits et services destinés à l’exportation et 10% des dépenses liées à l’utilisation de techniques modernes d’information et de communication (création de sites web). Il est prévu aussi un soutien à hauteur de 50% des frais de création de labels commerciaux, de protection à l’étranger des produits destinés à l’exportation et une prise en charge à 100% des frais d’attribution des médailles et décorations offertes au primo-exportateurs et à 100% des frais d’attribution de récompenses pour les travaux universitaires ayant contribué à la promotion des exportations hors hydrocarbures. Dans le cadre de ce texte, il a été précisé que l’Etat prend en charge 80% des frais de mise en œuvre de programmes de formation spécialisée sur les métiers d’exportation réalisée par des organismes spécialisés à la demande du ministre chargé du commerce. En outre, le Fonds assure 50% des frais de transport international, transport interne, fret et transit des produits destinés à l’exportation, 50% des frais de transport versés aux sociétés de transport qui concluent des conventions avec le ministère chargé du commerce et qui représentent la valeur de l’aide dont a bénéficié l’exportateur. De même, l’opérateur bénéficie d’un taux de 10% de compensation supplémentaire en sus du montant de compensation fixé des frais de transport des produits agricoles périssables destinés à l’exportation et 10% de compensation supplémentaire en sus du montant de compensation fixé sur les frais de transport relatifs à l’exportation des produits à destination éloignée. Ces dispositions visent à réduire significativement les coûts logistiques, un frein majeur à la compétitivité des produits algériens sur les marchés internationaux. Le Fonds couvre, également, 50% des frais du retrait des cahiers des charges pour les appels d’offres internationaux à l’étranger et 50% des frais du transport des marchandises et produits exposés dans les salons permanents des produits nationaux à l’étranger de l’entreprise chargée de la gestion de ces évènements, est-il mentionné dans cet arrêté en précisant que l’ordonnateur de ce compte (Fonds) est le ministre chargé du commerce. Au-delà de cet arrêté, l’Algérie déploie une stratégie multidimensionnelle pour stimuler ses exportations. La Banque d’Algérie a récemment organisé une rencontre avec des représentants du secteur privé, des associations d’exportateurs et des experts pour moderniser le cadre réglementaire. Aussi, depuis 2021, les exportateurs peuvent utiliser 80% de leurs recettes en devises pour importer des biens et services nécessaires à leur activité. De nouvelles infrastructures sont prévues pour faciliter le stockage et l’expédition des produits algériens vers les marchés internationaux. Enfin, des banques algériennes ont été ouvertes en Mauritanie et au Sénégal, avec une prochaine implantation en Côte d’Ivoire, pour faciliter les transactions commerciales en Afrique.
Ces initiatives témoignent de la volonté des autorités sous la conduite du Président Abdelmadjid Tebboune de réduire la dépendance du pays aux hydrocarbures et de diversifier les exportations. Un volume des exportations hors hydrocarbures de 7 milliards de dollars à fin 2023, le gouvernement prévoit d’atteindre la barre de 15 milliards de dollars d’ici 2028 et 30 milliards de dollars en 2030.
Sabrina Aziouez