La demande de gaz naturel bondira de 36 % d’ici 2050
Le Secrétaire général du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) a souligné que le gaz constitue et constituera encore un pilier essentiel de la sécurité énergétique mondiale, assurant que cette énergie propre devra assurer l’atteinte des Objectifs de développement durable, ainsi que ceux fixés dans l’Accord de Paris sur le climat. Il table dans ce sens sur un bond de 36% de la demande en gaz à l’horizon 2050.
Les récentes crises sanitaires et économiques mondiales, ainsi que la montée des tensions géopolitiques, ont mis en lumière le rôle essentiel de l’énergie en tant que moteur des économies modernes, favorisant le développement durable. C’est ce qu’a indiqué le secrétaire général du forum des pays exportateurs du gaz (GECF), Mohamed Hamel, à la Conférence et Exposition sur le Pétrole et le Gaz d’Angola 2024, organisé le 02 octobre à Doha (Qatar).
Mohamed Hamel a déclaré : « ces défis ont propulsé la sécurité énergétique en tête des priorités politiques, soulignant la nécessité de trouver un équilibre entre sécurité, accessibilité et durabilité. Cet équilibre est complexe pour tous les pays, mais particulièrement pour l’Afrique ». Continuant sur sa lancée, il a annoncé que la consommation mondiale d’énergie primaire devrait augmenter de 20 % d’ici 2050, alimentée par une croissance démographique mondiale de 1,7 milliard de personnes, principalement dans les pays en développement, et un doublement de la taille de l’économie mondiale, selon les dernières perspectives du GECF sur le marché mondial du gaz, ajoutant que répondre aux demandes énergétiques diverses tout en protégeant l’environnement souligne la nécessité d’une approche déterminée au niveau national et il n’existe pas de solution universelle.
Plus explicite, il a affirmé que la réalisation des objectifs de développement durable et des objectifs de l’Accord de Paris nécessite l’intégration d’une variété de sources d’énergie et de technologies, adaptées aux circonstances, capacités et priorités spécifiques de chaque pays expliquant au passage que passer du bois au GPL pour la cuisson et le chauffage peut considérablement réduire la pollution intérieure, à laquelle l’Organisation mondiale de la santé attribue 3,2 millions de décès par an dans le monde. Et d’ajouter : « ce changement améliore non seulement la santé, mais aide aussi à préserver les forêts, un puits de carbone vital, et à réduire les émissions de gaz à effet de serre », sachant que le gaz naturel améliore la qualité de l’air en milieu urbain, soutient les réseaux électriques qui dépendent des énergies renouvelables intermittentes, et joue un rôle vital dans la sécurité alimentaire mondiale, étant le principal composant de la production d’engrais. Là encore, le GECF prévoit une augmentation de la demande de gaz naturel de 36 % d’ici 2050, et sa part passera de 23 % aujourd’hui à 26 %. C’est l’énergie qui connaît la plus forte croissance après les énergies renouvelables, dira-t-il.
A cet effet, les pays membres du GECF travaillent activement à améliorer la durabilité du gaz naturel en améliorant l’efficacité énergétique, en réduisant le torchage de gaz et les émissions de méthane, en développant le captage, l’utilisation et le stockage du carbone, et en faisant progresser l’économie de l’hydrogène bleu.
Pour l’Afrique, bénie par une population jeune et des ressources naturelles abondantes, mais frappée par la pauvreté énergétique, le développement socio-économique est une priorité absolue, soulignant qu’avec 40 % de la population du continent sans accès à une électricité fiable, les besoins énergétiques sont énormes. Et pour cause, la demande énergétique devrait plus que doubler d’ici 2050, stimulée par une augmentation de la population de près d’un milliard de personnes, passant de 1,5 milliard aujourd’hui à 2,5 milliards en 2050, une urbanisation rapide et un triplement du PIB.
Des ressources importantes en Afrique
Selon Mohamed Hamel, le gaz naturel a connu une croissance remarquable dans le mix énergétique de l’Afrique, passant de 9 % en 2000 à 16 % en 2022, avec des projections suggérant une augmentation régulière à 21 % d’ici 2050 relevant que les ressources en gaz naturel de l’Afrique sont immenses, et le continent reste sous-exploré.
Cependant, convertir ces ressources gazières en réserves prouvées et en approvisionnement fiable nécessite des investissements substantiels dans l’exploration, le développement, les infrastructures et la formation des capacités humaines, note-t-il, estimant que l’idée que l’investissement dans le gaz naturel est incompatible avec l’atténuation du changement climatique est erronée puisque les nations africaines, qui ne portent aucune responsabilité historique dans le changement climatique et ne contribuent qu’à un faible 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ne devraient pas être pénalisées pour l’utilisation de leurs ressources naturelles afin de sortir leur population de la pauvreté.
Le secrétaire général du forum des pays exportateurs du gaz a rappelé que la Déclaration d’Alger du 7e Sommet du GECF, tenu en mars 2024, les chefs d’État et de gouvernement ont exprimé leur ferme soutien aux pays africains dans leurs efforts pour lutter contre la pauvreté énergétique, améliorer l’accès à l’énergie et favoriser un développement socio-économique durable, équitable et inclusif tout en protégeant l’environnement, appelant les institutions financières, en particulier la Banque africaine de développement, à jouer un rôle de premier plan dans la promotion du développement du gaz naturel en Afrique car l’élévation socio-économique du continent n’est pas seulement un droit, mais une priorité.
Last but not least, Mohamed Hamel a soutenu que les pays membres du GECF continuerons à défendre cette cause lors de la prochaine COP29 prévue à Bakou. Pour rappel le GECF est une organisation intergouvernementale composée de 20 pays représentant collectivement environ 70 % des réserves mondiales de gaz et 40 % des exportations de gaz.
Hakim Aomar