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Accord d’association, question palestinienne, Sahara occidental et Sahel: Attaf met les points sur les « i »

Le ministre des Affaires étrangères de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a réaffirmé, dans un discours prononcé à l’occasion de la Journée nationale de la diplomatie, les positions de la diplomatie algérienne sur de nombreuses questions du partenariat avec l’Union européenne à la situation au Sahel en passant par les causes justes des peuples palestinien et sahraoui. Dans un discours dense prononcé à l’occasion de cette journée qui célèbre l’entrée de l’Algérie à l’ONU, le chef de la diplomatie algérienne a réaffirmé les positions constantes du pays tout en envoyant des messages clairs.

Attaf a d’abord évoqué les relations avec l’Union européenne, rappelant la volonté algérienne d’établir un « partenariat équilibré, bénéfique et ciblé ». Il a précisé que ce partenariat devait « respecter pleinement le principe d’équilibre des intérêts des deux parties » et avoir pour priorité « le soutien aux efforts de développement économique » de l’Algérie, « sans aucune restriction, condition ou obstacle ».  Il a ajouté que le partenariat doit dépasser la logique du « gain commercial immédiat », pour s’inscrire dans une vision stratégique plus large, basée sur « le développement durable dans son sens le plus complet ».Le ministre a ainsi confirmé les récentes déclarations du président Tebboune annonçant une révision de l’accord d’association Algérie-UE à partir de 2025.  Attaf a souligné  que « l’Algérie aspire à entamer une révision de l’accord de partenariat qui la lie à l’Union européenne, dans un climat de confiance, de fluidité et de compréhension, afin de rétablir les équilibres nécessaires dans cet accord, de le rendre compatible avec la nouvelle réalité économique de notre pays, et de l’adapter comme un outil efficace pour atteindre le développement durable souhaité ». Le ministre a également souligné que, « dans tous ces espaces d’appartenance, et au-delà, la diplomatie algérienne continuera, sous la direction du président de la République, à œuvrer pour renforcer les relations qui unissent l’Algérie à ses frères, amis et partenaires, en unissant ses efforts aux leurs pour relever les grands défis qui pèsent lourdement sur la communauté internationale à l’heure actuelle ».

La cause palestinienne, une priorité absolue

Concernant le dossier palestinien, le ministre a été particulièrement incisif. Il a rappelé que le président Tebboune avait donné « des instructions strictes pour que l’Algérie fasse de la défense de la cause palestinienne sa priorité absolue » depuis son entrée au Conseil de sécurité de l’ONU comme membre non permanent. Attaf a dénoncé la « guerre d’extermination imposée au peuple palestinien à Ghaza » qui vient d’achever sa première année. Il a déploré l’incapacité de la communauté internationale à « rendre justice à ce peuple opprimé et démuni » malgré une large solidarité.  Le ministre a critiqué les positions des grandes puissances, allant de ceux qui « soutiennent l’occupation avec de l’argent et des armes sans aucune limite » à ceux qui « justifient, rationalisent et défendent les crimes israéliens sans aucune réserve ». Cette situation a, souligne-t-il, « directement contribué à l’extension de la guerre d’extermination à la Cisjordanie » et à une « escalade sioniste frénétique qui n’épargne personne dans la région ».

Attaf a notamment pointé du doigt l’extension du conflit au Liban, affirmant que « les images se confondent et nous ne savons plus distinguer Ghaza de Beyrouth ». Il a également évoqué les risques d’une expansion vers l’Iran et d’un « conflit régional total aux conséquences imprévisibles ». Le ministre a vertement critiqué ceux qui « acceptent cette réalité injuste comme si elle était inévitable » et « se contentent d’exprimer leur préoccupation, faute de courage et de volonté pour dénoncer et condamner ». Il a même affirmé que « ceux qui ont récemment pris conscience de la véritable nature de l’occupation sioniste » sont devenus « la cible de ses provocations et attaques, pour le peu qu’ils ont osé exprimer ».

Sahara occidental, une question de décolonisation

Sur le dossier du Sahara occidental, Attaf a réaffirmé avec force la position algérienne. Il a souligné que l’ONU devait « pleinement assumer ses responsabilités » concernant « la dernière colonie d’Afrique et le plus ancien conflit dans notre voisinage régional ». Le ministre s’est félicité des récentes décisions de la Cour de justice européenne qui ont, ajoute-il, « anéanti les tentatives désespérées visant à effacer les principes fondamentaux de cette cause pour imposer le fait accompli colonial ». Il a rappelé que ces décisions réaffirmaient des « vérités établies par la Cour internationale de justice il y a près de 50 ans », à savoir que la question sahraouie reste « une question de décolonisation » et que le peuple sahraoui a le droit « inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination ».

Attaf a catégoriquement rejeté le pseudo plan marocain d’autonomie, affirmant qu’il « ne peut constituer la base d’une quelconque solution car elle est fondamentalement incompatible avec le droit à l’autodétermination ». Il a insisté sur le fait que la résolution du conflit ne pouvait passer que par « des négociations directes entre les deux parties » : le Front Polisario en tant que représentant légitime du peuple sahraoui et le Maroc « en tant que puissance occupante coloniale ». Le ministre a vivement critiqué les réactions de certains États membres de l’UE aux décisions de la Cour de justice européenne. Il s’est dit « extrêmement surpris » d’entendre des voix tenter de faire primer les accords commerciaux sur le droit international concernant le Sahara occidental. Attaf a dénoncé « ces inventions et aberrations » justifiées par « la relation stratégique avec le Maroc, les intérêts en jeu avec ce pays, et les convoitises croissantes pour piller les richesses du Sahara occidental ». Il a pointé l’hypocrisie de pays « qui se sont autoproclamés gardiens des principes de l’État de droit et qui se prétendent les plus ardents défenseurs de la légalité internationale et des droits de l’Homme en tout temps et en tout lieu ».

Une influence positive au Sahel

Concernant la région du Sahelo-saharienne, Attaf a réitéré l’engagement de l’Algérie à « ne pas se détourner » et à « ne ménager aucun effort pour influencer positivement les événements dans son voisinage ». Il a souligné que son pays serait « un soutien pour ses frères de cette région sahélienne » et « un pilier pour l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale des États de cette région ». Le ministre a mis en garde contre « ceux qui tentent de troubler l’atmosphère et de semer la discorde entre frères ». Il a affirmé que les liens unissant l’Algérie aux États et peuples du Sahel étaient « trop forts pour être affectés par de telles manœuvres dévoilées et des jeux évidents ». Attaf a rappelé le « rôle de l’Algérie et son soutien constant à ses frères, en toutes circonstances et à tous les moments, dans les bons comme dans les mauvais jours ». À l’échelle continentale, il a réaffirmé que l’Algérie « continue de compter sur le travail africain commun pour relever les défis imposés par la conjoncture actuelle ».

Attaf a rappelé que la diplomatie algérienne continuera, « sous la direction du président de la République, à œuvrer pour renforcer les relations qui unissent l’Algérie à ses frères, amis et partenaires ». L’objectif est d' »unir ses efforts aux leurs pour relever les grands défis qui pèsent lourdement sur la communauté internationale à l’heure actuelle ». Le ministre a souligné que ces défis étaient « si graves, lourds et complexes qu’ils ne tolèrent ni l’isolement, ni l’indifférence, ni l’inaction ». Il a conclu en affirmant que « tous sont affectés, tous sont concernés, et tous doivent œuvrer pour améliorer la situation », assurant que « l’Algérie sera un acteur actif dans ce processus ».

Ahmed Attaf a ainsi réaffirmé les positions de l’Algérie sur les principaux dossiers internationaux. Il a envoyé des messages clairs à ses partenaires européens concernant la révision de l’accord d’association, tout en rassurant sur la volonté de dialogue. Sur les questions palestinienne et sahraouie, le ministre a adopté un ton plus ferme, critiquant ouvertement les positions de certains pays occidentaux. Enfin, il a réaffirmé l’engagement de l’Algérie dans son voisinage sahélien et sur le continent africain, tout en mettant en garde contre les tentatives de déstabilisation. Ce discours illustre la volonté algérienne de jouer un rôle actif sur la scène internationale, fidèle à ses principes mais ouverte au dialogue avec ses partenaires.

Hocine Fadheli

Le Président de la République préside la cérémonie de remise des lettres de créances de quatre nouveaux ambassadeurs

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a présidé, mardi, la cérémonie de remise des lettres de créances des nouveaux ambassadeurs de Hongrie, d’Ethiopie, des Pays-Bas et du Kenya auprès de l’Algérie, indique un communiqué de la Présidence de la République. « Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a présidé la cérémonie de remise des lettres de créances des ambassadeurs suivants auprès de l’Algérie: – Son excellence l’ambassadeur de la République de Hongrie, M. Gabor Levente Szarka – Son excellence l’ambassadeur de la République fédérale démocratique d’Ethiopie, M. Muktar Mohamed Ware – Son excellence l’ambassadrice du Royaume des Pays-Bas, Mme Anne Elisabeth Luwema -Son excellence l’ambassadeur de la République du Kenya, M. Kaluma Timothy Mcharo » précise la même source.

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