Les performances positives de l’Algérie confirmées
La Banque mondiale a publié vient de publier la mise à jour de ses perspectives régionales croissance pour la région Moyen Orient et Afrique du Nord dans lequel elle a affirmé que la croissance économique dans les pays de la région MENA a enregistré une augmentation de 2,2% en 2024 par rapport à l’année 2023.
Les experts de la Banque mondiale ont confirmé dans leur rapport les performances positives de l’économie algérienne durant ces trois dernières années soit en 2022, 2023 et 2024 notamment l’amélioration des indicateurs macroéconomiques, relevant que la croissance du produit intérieur brut (PIB) de l’Algérie est estimé à 3,1% en 2024 et devrait connaître un bond à 3,8% en 2025. Le rapport souligne aussi une importante baisse de l’inflation avec des taux estimés à 4% et 4,9% respectivement en 2024 et en 2025. Ce qui représente, selon ces experts, des taux appréciables par rapport à la Tunisie qui a enregistré un taux de 7% en 2024 et 6% en 2025. Ceci dit, la croissance des prix à la consommation s’est modérée pour atteindre 5,0 % au premier trimestre 2024, contre 9,3 % en 2023, grâce à un dinar fort et à une baisse des prix des produits agricoles et des importations, selon la même source, qui prévoit un ralentissement temporaire de la croissance en 2024, suivi d’une reprise robuste en 2025.
Ces experts ont expliqué que la croissance économique de l’Algérie est tirée essentiellement par les solides performances des secteurs hors hydrocarbures et des hydrocarbures, précisant que l’activité économique a été stimulée par une consommation privée dynamique et une forte croissance de l’investissement, alimentant une augmentation marquée des importations.
Production record de gaz
Plus explicite, la Banque mondiale a affirmé que la production d’hydrocarbures a été soutenue par une production record de gaz naturel, compensant la baisse de la production de pétrole brut due aux réductions volontaires des quotas de l’OPEP, soulignant au passage que malgré la baisse des prix mondiaux des hydrocarbures, les réserves de change de l’Algérie ont continué leur courbe ascendante, atteignant un niveau confortable soit plus de 70 milliards de dollars , ce qui représente l’équivalent de 16,1 mois d’importations à la fin de l’année 2023.
Selon les experts de la Banque mondiale, des dépenses publiques élevées et la croissance des importations, combinées à une modération des exportations d’hydrocarbures, pourraient exercer une pression croissante sur les équilibres budgétaires et commerciaux malgré les perspectives positives, en sus des incertitudes importantes demeurent quant aux prix mondiaux des hydrocarbures et aux conditions climatiques.
Sur un plan global, ces experts ont noté que la croissance reste morose dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), en raison des incertitudes exacerbées par le conflit régional, prévoyant une croissance modeste du produit intérieur brut (PIB) de la région, avec une augmentation en termes réels prévue à 2,2 % en 2024, contre 1,8 % en 2023. Et d’ajouter : « cette légère hausse est principalement due aux pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), où la croissance devrait passer de 0,5 % en 2023 à 1,9 % en 2024. En revanche, dans le reste de la région MENA, un ralentissement est attendu », sachant que la croissance des pays importateurs de pétrole devrait passer de 3,2 % en 2023 à 2,1 % en 2024, tandis que celle des pays exportateurs de pétrole hors CCG devrait reculer de 3,2 % à 2,7 %, liée principalement au conflit en cours au Moyen-Orient, qui a déjà engendré un lourd bilan humain et économique.
Autrement dit, la Banque mondiale soutient que la région MENA peut également stimuler sa croissance en tirant parti des avancées mondiales en matière de savoir et de technologie. A cela s’ajoute, l’intensification des échanges internationaux, appuyée par la position géographique stratégique de la région, qui peuvent accélérer ce processus d’innovation et de transferts des connaissances.
Hakim Aomar
