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Sahara occidental: La schizophrénie diplomatique du Maroc !

La 4e commission de l’Assemblée générale de l’ONU a adopté une résolution confirmant le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Une nouvelle gifle pour le Makhzen, mais révèle aussi les paradoxes de la diplomatie marocaine mettant en lumière la schizophrénie diplomatique du Royaume, qui s’oppose vivement aux pays comme l’Algérie lorsqu’ils défendent ce même droit, mais qui n’a émis aucune objection à l’adoption de cette résolution onusienne.

Le texte, adopté par consensus, a reçu l’aval de l’ensemble des pays, y compris ceux qui soutiennent habituellement les thèses marocaines. Cette adoption survient dans un contexte particulier, marqué par la décision récente de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) favorable au droit d’autodétermination du peuple sahraoui, ouvrant ainsi une nouvelle phase prometteuse pour la cause sahraouie. La résolution réaffirme solennellement le droit inaliénable de tous les peuples à l’autodétermination et à l’indépendance, conformément aux principes fondamentaux de la Charte des Nations unies et à la résolution 1514 de décembre 1960 sur la décolonisation. Elle souligne également la responsabilité continue de l’ONU envers le peuple du Sahara occidental et salue les efforts du Secrétaire général pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable. Le Comité spécial chargé d’étudier l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux est mandaté pour poursuivre son suivi de la situation et présenter un rapport lors de la prochaine session. Pour Said Ayachi, président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, ces développements récents constituent une victoire historique. Il souligne que la décision du Comité spécial des Nations Unies et celle de la CJUE sont un véritable « séisme » pour l’occupant marocain, marquant un tournant décisif dans la lutte du peuple sahraoui. Le jugement de la Cour européenne revêt une importance particulière car il reconnaît non seulement l’existence du peuple sahraoui avec son identité, son authenticité, sa langue et sa culture, mais établit aussi clairement que ce peuple est le seul maître légitime de ses ressources.

300 opérateurs espagnols devront négocier avec le Polisario

Cette décision aura des implications économiques concrètes : d’ici un an, quelque 300 opérateurs économiques espagnols devront négocier directement avec le Front Polisario pour leurs investissements en territoire sahraoui, tout comme les 600 navires de pêche espagnols qui devront obtenir son autorisation pour exploiter les ressources halieutiques de la région. Ces mesures représentent un coup dur pour l’économie marocaine, déjà fragilisée et largement dépendante, rappelle Ayachi, du trafic de drogue et du contrôle exercé par l’entité sioniste et d’autres puissances occidentales. Cette situation économique précaire se traduit par des manifestations quotidiennes à travers le pays, témoignant du mécontentement croissant du peuple marocain. Face à ces revers diplomatiques et juridiques, le régime marocain tente de réorienter le débat en présentant la question du Sahara occidental comme un différend avec l’Algérie, une stratégie que dénonce Ayachi comme une tentative désespérée de masquer ses échecs. Il rappelle que la position algérienne s’inscrit dans le respect du droit international, en contraste avec l’idéologie expansionniste du régime marocain, qu’il compare à celle de l’entité sioniste. Pour illustrer cette tendance historique, Ayachi évoque le fait que le Maroc n’avait reconnu la Mauritanie que neuf ans après son indépendance, révélateur selon lui des ambitions territoriales du royaume dans la région.

Lyes Saïdi

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