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Exploitation des mines de phosphate de Tébessa : Un projet stratégique lancé !

L’ambitieux programme de développement minier s’accélère avec le lancement officiel, hier, des travaux d’ouverture de la mine de phosphate de Bled El Hadba. Cette étape marque le début concret d’un projet intégré d’envergure nationale visant à positionner l’Algérie comme acteur majeur dans la production et l’exportation de phosphate et de fertilisants.

Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a supervisé personnellement la première explosion marquant le début des travaux, accompagné des PDG de Sonatrach et Sonarem, signalant ainsi l’importance stratégique accordée à ce projet par les plus hautes instances de l’État. Le gisement de Bled El Hadba représente un potentiel considérable avec des réserves estimées à plus de 1,2 milliard de tonnes, dont 800 millions exploitables, permettant une exploitation sur une durée de 80 ans. Cette ressource naturelle exceptionnelle s’inscrit dans une stratégie plus large de développement économique touchant trois wilayas : Tébessa, Souk Ahras et Annaba. Le projet, dont l’exploitation effective est prévue pour début 2027, vise une production annuelle de 6 millions de tonnes de phosphate brut à Bled El Hadba, complétée par une production de 5 millions de tonnes de fertilisants à Oued Keberit, dans la wilaya de Souk Ahras. Le ministre a d’ailleurs supervisé dans la wilaya de Souk Ahras, le coup d’envoi des travaux préparatoires pour la réalisation d’un complexe de transformation et de production d’engrais azotés et phosphatés à Oued El Kebrit. Ce complexe utilisera le phosphate enrichi de Bled El Hadba pour produire notamment de l’acide sulfurique, de l’acide phosphorique, de l’ammoniac, entre autres, dans le but de répondre à la demande locale et d’exporter les surplus vers les marchés internationaux.

Ce projet s’inscrit dans une vision stratégique nationale visant à renforcer l’autosuffisance alimentaire du pays à travers la production locale de fertilisants phosphatés et azotés, essentiels au développement agricole. Le ministre a particulièrement insisté sur la dimension nationale du projet, qui sera réalisé exclusivement par une main d’œuvre et des compétences algériennes, mobilisant les expertises de Sonatrach et Sonarem, en collaboration étroite avec l’université algérienne. Arkab a également souligné que l’Algérie figure parmi les dix premiers pays au monde disposant des réserves les plus importantes de phosphate, notamment grâce à la mine de Bled El Hadba dont les réserves géologiques sont estimées à 1,2 milliard de tonnes. « C’est pourquoi le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a fait de ce projet une priorité absolue. Ce dernier représente une opportunité unique pour créer une véritable chaîne de valeur à partir de cette ressource stratégique », ajouté le ministre.

Le calendrier de réalisation, minutieusement établi sur la période 2024-2026, prévoit une mise en service progressive des installations. En parallèle, les travaux d’aménagement du site de transformation d’Oued Keberit et l’extension du quai minéralier au port d’Annaba progressent selon le planning prévu. Une consultation est actuellement en cours pour sélectionner l’entreprise qui sera chargée de la réalisation selon le mode « Ingénierie, approvisionnement et construction » (EPC), avec une signature de contrat prévue pour décembre 2024. Le projet global, qui s’étendra jusqu’en 2032, vise à terme une capacité de production de 10 millions de tonnes annuelles de phosphate brut, destinées à être valorisées au complexe d’Oued Kebrit pour la production d’une gamme diversifiée d’engrais, fertilisants et autres produits dérivés. Cette initiative représente un bond qualitatif majeur pour l’économie nationale et l’industrie minière nationale, comme l’a souligné le ministre Arkab. Elle s’inscrit dans les directives du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui accorde une « importance extrême » à ce projet structurant. Au-delà des aspects purement industriels, ce programme représente un levier stratégique pour le développement agricole du pays, la création d’emplois et le renforcement de la position de l’Algérie sur les marchés internationaux. La réalisation de ce projet se fera en deux phases, rappelle-t-on, avec une première unité opérationnelle fin 2026. Rappelons que les travaux de réalisation d’un autre projet minier stratégique, relatif à l’exploitation de la mine de zinc et de plomb à Thala Hamza- Oued Amizour dans la wilaya de Béjàïa ont été lancés au début du mois en cours en parallèle avec la signature d’un contrat pour la réalisation et pour la construction d’une usine de traitement de ces deux matériaux, entre la joint-venture algéro-australienne « Western Mediterranean Zinc » (WMZ) et la société chinoise « Sinosteel », tout en adoptant une cadence de réalisation « rapide » pour ce projet stratégique qui jouit d’un suivi constant des hautes autorités du pays, en tête desquelles le Président de la République. Le projet devrait d’ailleurs être opérationnel en juillet 2026.

Sabrina Aziouez

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