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Elle peut massifier la désinformation ou booster la croissance économique : Jil Jadid plaide pour une stratégie nationale de l’IA

L’engouement suscité par le nouveau chatbot « ChatGPT » est le reflet d’une nouvelle révolution de l’intelligence artificielle qui se profile.  Une révolution qui induit des opportunités, des défis, et des menaces. C’est dans ce contexte que le parti Jil Jadid a publié une contribution dans laquelle il plaide pour une stratégie nationale de l’IA pour prendre le train de cette révolution et non pas la subir.

Le parti de Soufiane Djilali a souligné, dans une étude établie par Commission numérique de son  Conseil scientifique, que la révolution de l’intelligence artificielle, qui est encore à ses balbutiements en Algérie, peut avoir un impact positif notamment sur le plan économique. Elle peut faire peser des menaces si elle n’est pas embrassée dès maintenant.

Car dans un contexte de guerre froide numérique et du recours à des technologies de l’intelligence artificielle comme les Chatbots pour la production de contenu fake et le deepfake, ainsi que la manipulation des réseaux sociaux, présente de nouveaux risques de massification de la désinformation. Un véritable enjeu pour un pays comme l’Algérie.

Pur Jil Jadid, « l’un des risques majeurs de l’IA est la massification et l’industrialisation de la désinformation, qui peut déstabiliser des pays entiers ». « Si des robots conversationnels tels que ChatGPT sont utilisés pour générer la désinformation massive qui a l’air plus vraie que nature. On peut même augmenter cette réalité virtuelle en couplant un tel agent avec des techniques de synthèse vocale ultra réalistes, voire des Deepfakes (qui consiste à créer des vidéos à partir des personnages réels et à les faire parler). Les Deepfakes ont été développés initialement par les services de renseignement israéliens », précise le parti de Soufiane Djilali qui évoque aussi les techniques de manipulation des réseaux sociaux qui relaieront et feront propager toute cette désinformation

« Si de telles techniques sont mobilisées contre un pays, les conséquences peuvent être très graves, notamment pour un pays comme l’Algérie où notre souveraineté numérique est plus que fragile », ajoute-il. L’IA peut également avoir un impact positif en Algérie, ajoute-il, notamment en termes de croissance et d’efficience ou pour améliorer la qualité de vie des citoyens en fournissant des services plus personnalisés et en améliorant l’efficacité des systèmes de santé et de sécurité. « L’Algérie peut également bénéficier de l’IA en développant des solutions innovantes qui peuvent aider à résoudre des problèmes locaux spécifiques. Par exemple, l’utilisation de l’IA peut aider à améliorer l’efficacité de la croissance économique, à améliorer la santé et le bien-être des citoyens et à améliorer la qualité des services publics », explique l’étude publiée par le parti.

Cependant pour pleinement bénéficier de cette révolution, Jil Jadid recommande de lancer plusieurs chantiers.

Il s’agit en premier de lancer un programme national de collecte de données. « Des organismes tels que l’ONS ou le CERIST sont capables de porter cette mission. Ainsi, ils doivent recenser, organiser, normaliser, anonymiser, collecter et stocker les données numériques de tous les secteurs : santé, transport, réseaux, usages mobile, météo, éducation, info trafic, données de réservation d’hôtels, consommations électriques/gaz/eau, … etc. Nos startups doivent avoir accès à ces données pour alimenter leur imagination et leur développement économique. Tout ceci doit se faire dans le respect strict des droits privés et sans porter atteinte aux fondamentaux de la démocratie », note-on.

Le parti soulève la problématique liée à la formation des compétences, et surtout la nécessité de les retenir. « La formation des ingénieurs est un enjeu capital, surtout que le nombre d’ingénieurs formés dans les universités et écoles algériennes a considérablement baissé. La fuite de nos cerveaux vers l’étranger n’arrange pas les choses, même si l’Algérie n’est pas un cas isolé », explique-t-il. « La création de l’école nationale supérieures des mathématiques en Algérie est une excellente opportunité pour piloter les programmes pédagogiques dans ce domaine, et créer un réseau avec les autres écoles d’ingénieurs algérienne et mondiales. La diaspora algérienne peut et doit jouer un rôle déterminant pour fédérer nos compétences des quatre coins du monde. Les ingénieurs algériens doivent également être initiés à l’entreprenariat, et l’école d’ingénieur doit jouer rôle de pépinière et créatrices de valeurs, ajoute l’étude.

Enfin, il s’agit de créer les conditions économiques qui permettront d’embrasser cette révolution. « Malgré un climat d’affaire global décevant, le cadre législatif de création de startup s’est largement amélioré ses dernières années : facilitations administratives, avantages fiscaux, financement, … », note l’auteur de l’étude. Celui-ci estime par ailleurs que « l’Algérie ne peut pas réaliser un développement économique sans une infrastructure numérique digne des enjeux actuels. L’état doit investir massivement dans les réseaux fixes et mobiles, et dans des datacenters sécurisés ». Enfin et pour encourager les start-ups, le document estime que « l’État doit être un exemple dans l’utilisation et l’achat de nos technologies, et à son exportation vers des pays voisins. L’Algérie doit continuer sa marche vers la numérisation généralisée à tous les niveaux ».

Chokri Hafed

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