Sahara occidental: Le soutien de la France au schéma colonial dénoncé
Le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, Saïd Ayachi, a mis en lumière hier l’influence persistante de la France dans le dossier du Sahara occidental, et notamment en ce qui concerne le revirement du gouvernement espagnol en ce qui concerne ce dossier. Lors de son intervention dans l’émission « L’Invité de l’Internationale », Ayachi a révélé que 85% du peuple espagnol soutient le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Les manifestations massives organisées ce week-end à Madrid témoignent de ce soutien populaire largement majoritaire. Une position qui contraste clairement avec la position officielle du gouvernement espagnol, d’ailleurs influencée par les pressions de Paris. Dans ce contexte Saïd Ayachi a mis en avant l’accord tripartite de Madrid de 1975, qu’il qualifie d’illégal et dépourvu de toute légitimité internationale. Selon lui, cet accord résulte directement d’une pression française visant à nuire aux intérêts algériens, s’inscrivant dans une logique néocoloniale persistante.
Ayachi a dénoncé le rôle de la France comme principal obstacle à l’application des résolutions onusiennes. Il rappelle la résolution 690 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée en 1991, qui prévoyait l’organisation d’un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui – référendum jamais mis en œuvre malgré son approbation officielle. L’intervenant a également critiqué l’attitude d’Emmanuel Macron, l’accusant de défier le droit international en concluant des partenariats économiques avec le Maroc dans les territoires sahraouis occupés, et ce malgré les décisions contraires de la Cour de justice européenne. Cette intervention s’inscrit dans une analyse plus large des mécanismes postcoloniaux, où Saïd Ayachi voit dans les actions françaises une forme de « vengeance » contre l’Algérie, pays qui a arraché son indépendance en 1962 après une longue et difficile guerre de libération. La démarche de Saïd Ayachi vise à dénoncer non seulement l’occupation marocaine, mais également les ingérences internationales qui perpétuent ce conflit, tout en soulignant la résilience et la légitimité de la cause sahraouie. La résolution 690 du Conseil de sécurité de l’ONU demeure en effet un élément juridique fondamental, prévoyant explicitement l’organisation d’un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui, un droit fondamental systématiquement bafoué depuis des décennies.
Salim Amokrane