Syrie: Assad dénonce une tentative de « redessiner » la carte régionale
La situation fait craindre une reprise des hostilités à grande échelle dans un pays morcelé en plusieurs zones d’influence, où les belligérants sont soutenus par différentes puissances régionales et internationales.
Le président syrien Bachar al-Assad a dénoncé hier une tentative de « redessiner » la carte du Moyen-Orient, après une offensive fulgurante des groupes armés liés à Al Qaïda qui ont réussi à prendre de vastes régions du nord de la Syrie. Damas a perdu totalement le contrôle d’Alep, la deuxième ville du pays, un revers cinglant infligé par une coalition incluant le groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS) lié à Al Qaïda et d’autres factions dont certaines appuyées par Ankara. En riposte, des avions syriens et russes ont mené de nouvelles frappes sur des secteurs tenus par ces groupes dans la province d’Idleb (nord-ouest). Le 27 novembre et à la surprise générale, les groupes armés ont lancé une offensive fulgurante, s’emparant de dizaines de localités ainsi que de la ville septentrionale d’Alep à l’exception de ses quartiers nord habités par des Kurdes. Bachar al-Assad a cherché à obtenir le soutien de ses alliés face à l’assaut qui a fait plus de 457 morts dont plus de 72 civils, selon l’Observatoire, une ONG disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie. Dans un entretien téléphonique avec son homologue iranien, Massoud Pezeshkian, le président syrien a déclaré que « l’escalade terroriste » visait à « tenter de morceler la région, d’effriter ses Etats et de redessiner la carte de la région conformément aux intérêts et aux objectifs de l’Amérique et de l’Occident ». La situation fait craindre une reprise des hostilités à grande échelle dans un pays morcelé en plusieurs zones d’influence, où les belligérants sont soutenus par différentes puissances régionales et internationales. La Turquie, frontalière de la Syrie, ainsi que l’Iran, la Russie et les Etats-Unis ont une présence militaire en Syrie. Le début des groupes armés a coïncidé avec l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu entre l’entité sioniste et le Hezbollah libanais, un allié de la Syrie.
R.I. avec agences