Culture

La pièce « Thairoun » présentée au TNA: Un théâtral riche en émotions et en résonances historiques

Le Théâtre régional de Constantine Mohamed Taher Fergani a présenté samedi soir à Alger une remarquable production théâtrale intitulée « Thairoun » (Les Révoltés), rendant un vibrant hommage à la résistance algérienne contre la colonisation française. Cette pièce, jouée sur la scène du Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi en présence du ministre de la Culture et des Arts Zoheir Ballou, s’inscrit dans le cadre des festivités commémorant le 70ᵉ anniversaire du déclenchement de la Révolution de Novembre.

La mise en scène de Karim Boudechich, basée sur un texte de l’écrivain Djalel Khechab, retrace avec une précision historique saisissante la vie du martyr Arezki Oulbachir, figure emblématique de la résistance dans la région de Yakourène en Kabylie à la fin du XIXᵉ siècle. Ce héros incarne la lutte intrépide contre l’oppression coloniale, défendant avec une détermination inébranlable les ouvriers, les paysans et les plus vulnérables face aux injustices du système colonial. L’œuvre théâtrale reconstitue avec minutie le parcours tragique d’Arezki Oulbachir, personnage historique qui s’est dressé contre le colonisateur et ses lois oppressives. Arrêté le 14 mai 1895 avec un compagnon d’armes, il fut emprisonné puis exécuté sous les yeux de ses proches, incarnant le sacrifice ultime pour la dignité et la liberté de son peuple. La scénographie de Boukhari Hebbal permet une immersion totale dans l’atmosphère de l’époque, révélant les traditions et coutumes avec une authenticité saisissante. La distribution réunit un ensemble d’artistes talentueux qui donnent vie à cette fresque historique. Abdallah Hamlaoui incarne le sage de la communauté (tajmâat), Mohamed Zaoui assure le rôle du narrateur, tandis qu’Oussama Boudechich livre une interprétation poignante d’Arezki Oulbachir. Atika Belazma compose une mère empreinte de dignité et de résilience, et Ramzi Lebiouz apporte une dimension complexe au personnage de l’officier Michaux. Chaque acteur contribue à tisser un récit théâtral riche en émotions et en résonances historiques. Cette représentation s’inscrit dans un mouvement plus large de commémoration artistique du 70ᵉ anniversaire de la Révolution de Novembre. Les théâtres nationaux et régionaux multiplient les productions qui célèbrent la lutte du peuple algérien contre le colonialisme français, transformant la scène théâtrale en un espace de mémoire vivante et de transmission historique. « Thairoun » participe de cette dynamique mémorielle, rappelant aux nouvelles générations les sacrifices qui ont forgé l’indépendance nationale. L’accueil chaleureux du public et la présence de nombreux artistes témoignent de l’importance de ces représentations. Elles ne sont pas de simples reconstitutions historiques mais des actes de résilience culturelle, des moyens de perpétuer la mémoire des héros qui ont combattu l’oppression. Des représentations qui démontrent ainsi la capacité du théâtre à être un vecteur essentiel de transmission mémorielle et de conscience historique, transcendant les générations par la force du récit et de l’interprétation artistique.

Mohand Seghir

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