Banque mondiale: « L’Algérie est en train de progresser de façon positive »
Dans un contexte économique mondial encore incertain, l’Algérie se distingue par une trajectoire de développement remarquable, comme en témoigne l’analyse d’Ousmane Dione, vice-président de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA).
Lors d’un entretien accordé à la Chaine 3 de la Radio algérienne, le responsable de la Banque mondiale a dressé un tableau particulièrement positif de l’économie algérienne, soulignant ses performances et ses perspectives encourageantes. « La situation économique de l’Algérie est bonne et saine (…) il est important de féliciter les autorités algériennes par rapport aux résultats qu’elles sont en train d’enregistrer (…) Il faut quand même reconnaitre que depuis 2021, l’économie algérienne a enregistré une reprise vigoureuse », a-t-il déclaré. « L’Algérie est en train de progresser de façon tout à fait positive …il faudra la féliciter pour ces progrès et l’inciter à continuer à aller de l’avant », a-t-il soutenu. Chiffres à l’appui, M. Diaone a notamment cité « un taux de croissance de 3,9% à 4% par an, réalisé par l’économie algérienne après l’épidémie du Covid, une croissance aujourd’hui mieux stabilisée et qui continue à croitre ».
Cette dynamique économique, initialement portée par le secteur des hydrocarbures, commence à démontrer une capacité de diversification prometteuse. Ousmane Dione a notamment salué les efforts entrepris par les autorités algériennes pour développer des secteurs alternatifs, identifiant des « niches » économiques porteuses telles que l’agriculture, le tourisme, le numérique et l’écosystème des startups. La stabilité macroéconomique représente un autre point fort souligné par le représentant de la Banque mondiale. Le vice-président de la BM estime que « la phase inflationniste a été bien maitrisée » en Algérie, faisant remarquer que « les prix sur le marché algérien sont beaucoup plus abordables comparés aux prix mondiaux ». La hausse du déficit budgétaire est d’ailleurs engendrée, soutient-il, par « les différentes interventions de l’Etat destinées à soutenir et à préserver le pouvoir d’achat des Algériens ». Pour lui, cette politique sociale de l’Etat est « importante et intéressante dans le contexte mondial actuel où il n’y a pas beaucoup de pays qui peuvent se permettre d’investir autant pour soutenir le pouvoir d’achat de leurs populations ».
Les indicateurs financiers confirment cette dynamique positive. L’Algérie enregistre un solde courant positif depuis 2022, et ses réserves de change atteignent désormais l’équivalent de 16 mois d’importations, témoignant d’une solidité financière remarquable. Cette performance s’inscrit dans une stratégie d’ouverture et de compétitivité qui commence à attirer progressivement les investissements directs étrangers. Le secteur énergétique demeure un pilier central de cette transformation économique. Récemment revenu de Hassi Messaoud, Ousmane Dione a été particulièrement impressionné par la qualité technique des professionnels algériens et les investissements réalisés dans le domaine des hydrocarbures. Il a même évoqué un « Made in Algeria » fondamentalement important, soulignant la montée en compétence du pays dans ce secteur stratégique. La dimension géostratégique de l’Algérie constitue un autre atout majeur. Le vice-président de la Banque mondiale invite le pays à exploiter sa position géographique pour renforcer les échanges économiques, commerciaux et technologiques avec les autres nations africaines. Il voit l’Algérie comme un potentiel vecteur de progrès économique, capable de stimuler les investissements, de créer des emplois de qualité et de diffuser des technologies à l’échelle continentale. Pour l’Afrique, l’Algérie « pourrait être non seulement un vecteur de progrès économique mais aussi d’attrait des IDE , de création d’emplois de qualité, tout en assurant la mission de diffusion de la technologie à travers le continent africain », a-t-il prédit. M. Dione s’est notamment réjoui de « l’ouverture du marché, de la compétitivité, la stabilité macroéconomique, un cadre où les IDE se sentent de plus en plus à l’aise, le développement des infrastructures et le développement régulier de certain +secteurs niches+ comme l’agriculture, le tourisme, le digital et les startups ». Malgré ces performances remarquables, Ousmane Dione formule une recommandation importante : améliorer la communication et le marketing autour de ces succès. De nombreuses réalisations algériennes, comme les performances exceptionnelles en matière de dessalement de l’eau de mer, restent méconnues internationalement, alors qu’elles mériteraient d’être valorisées. Le rapport économique de la Banque mondiale pour l’automne 2024 confirme cette analyse optimiste. Il met en avant la « solide performance économique » de l’Algérie, soulignant une croissance robuste de 3,9% au premier semestre, diversifiée et soutenue notamment par un secteur agricole résilient. L’amélioration de la stabilité des prix, avec une inflation réduite à 4,3% sur les neuf premiers mois de 2024, constitue un autre signal positif.
Sabrina Aziouez