Lutte contre la désertification: Un organe multidisciplinaire pour la relance du barrage vert institué
Les pouvoirs publics se mobilisent contre un défi environnemental majeur : la désertification. Un nouveau décret exécutif, daté du 18 novembre dernier et publié dans la livraison la plus récent du Journal officiel, vient ainsi renforcer les mécanismes institutionnels de lutte contre ce phénomène qui menace gravement les écosystèmes et l’agriculture du pays. Le Décret exécutif n° 24-376 institue un organe de coordination, dont l’objectif principal est de centraliser et d’optimiser les efforts nationaux de lutte contre la désertification, l’ensablement et la relance du barrage vert. Le texte fixant la composition, l’organisation et le fonctionnement de l’organe de coordination de la lutte contre la désertification et de la relance du barrage vert s’inscrit dans une démarche globale de développement durable et de préservation des ressources naturelles. L’organe, placé sous la tutelle du ministre chargé des forêts, réunit un impressionnant panel de représentants issus de près de vingt ministères différents, démontrant ainsi la volonté gouvernementale de traiter cette problématique de manière transversale et collaborative. Des représentants de la défense nationale, des affaires étrangères, de l’intérieur, de la justice, des finances, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de nombreux autres secteurs sont désormais mobilisés sur cette mission stratégique. Les missions de cette nouvelle structure sont particulièrement larges et ambitieuses. En matière de lutte contre la désertification, l’organe est chargé d’élaborer et de mettre en œuvre une stratégie nationale, d’examiner et de valider un programme d’action national, et d’en assurer le suivi et l’évaluation périodique. Cette approche systémique permettra de développer des réponses adaptées et coordonnées face à un phénomène complexe. Concernant l’ensablement, autre défi majeur pour les régions arides, l’organe aura la responsabilité de coordonner les actions de prévention et de lutte contre les tempêtes de sable et de poussière. Il devra notamment valider un programme national spécifique, en assurer la mise en œuvre et évaluer régulièrement son efficacité. Un volet crucial du décret concerne la relance du barrage vert, projet emblématique de restauration écologique. L’organe devra examiner le plan d’action de réhabilitation, coordonner son extension et son développement, et proposer des mesures complémentaires pour garantir sa réussite. Cette mission revêt une importance capitale pour lutter contre l’avancée du désert et préserver les écosystèmes fragiles. Au-delà de ces missions opérationnelles, l’organe jouera également un rôle stratégique en identifiant les besoins de formation et de recherche, en évaluant les nécessités financières et techniques, et en formulant des avis sur les futures réglementations relatives à la lutte contre la désertification. La composition de cette structure reflète une approche collaborative et multidisciplinaire. Aux représentants ministériels s’ajoutent des experts de divers organismes nationaux : l’Agence spatiale algérienne, l’Office national des statistiques, la Direction générale des forêts, des instituts de recherche agronomique et forestière, et même des représentants d’associations spécialisées. Sur le plan organisationnel, l’organe se réunira au minimum une fois par an en session ordinaire, avec la possibilité de convoquer des sessions extraordinaires si nécessaire. Un comité scientifique et des comités locaux viendront compléter son dispositif, garantissant une approche à la fois stratégique et opérationnelle.
Ce décret remplace une précédente version datant de juillet 2020, témoignant de la volonté des autorités de faire évoluer en permanence leurs dispositifs de lutte contre les défis environnementaux. Il s’inscrit également dans la mise en œuvre de plusieurs engagements internationaux, notamment la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, ratifiée par l’Algérie en 1996.
Lyna Larbi