Djendjen est appelé à devenir un port de transbordement: Important programme d’extension des ports
Dans le cadre d’une journée d’étude consacrée hier aux enjeux et défis du dragage portuaire, le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhder Rakhroukh, a dévoilé une stratégie ambitieuse de développement et de modernisation des infrastructures portuaires. Cet événement, qui s’est tenu à l’École supérieure de management des travaux publics à Alger, s’inscrit dans une dynamique nationale visant à renforcer la compétitivité économique du pays et à préparer son repositionnement sur les marchés internationaux.
Le point focal de l’intervention ministre a été le programme d’extension des ports, considéré comme un axe stratégique majeur. Rakhroukh a notamment mis en lumière deux projets emblématiques. Le premier concerne le port d’Annaba, qui sera connecté à une nouvelle ligne ferroviaire minière permettant le transport et la commercialisation du phosphate depuis la région de Oued El Ahdjar dans la wilaya de Tébessa. Le second projet phare est l’expansion du port de Djendjen à Jijel, dont l’ambition est de devenir un hub régional de transbordement. « Ce port sera capable d’accueillir des navires de grande capacité, avec des quais atteignant 20 mètres de profondeur et une capacité projetée de 26 millions de tonnes de marchandises générales et 5 millions de conteneurs équivalents », a déclaré le ministre.
Parallèlement à ces projets d’extension, Rakhroukh a présenté un programme de dragage détaillé, répondant aux instructions présidentielles du Conseil des ministres du 8 décembre. Ce programme repose sur trois axes stratégiques : le renouvellement des équipements de dragage par un programme d’investissement dédié, la valorisation des compétences nationales via des formations spécialisées, et l’adoption d’une approche environnementale responsable. « Nous avons déjà réalisé 34 opérations de dragage dans différents ports, avec des travaux de protection contre l’ensablement dans 25 ports, représentant un volume de plus de six millions de mètres cubes de sable », a-t-il souligné. Les zones concernées par ces opérations de dragage sont nombreuses et stratégiques : les ports de pêche et de plaisance de La Madrague à Alger, de Boudis à Jijel, les plages de Palm Beach et Sidi Fredj, ainsi que les ports de Zemmouri, Beni Saf, Sidi Lakhdar, Salamandre, Marsa, Beni Haoua et l’ancien port d’El Kala. Le ministre a également annoncé le lancement imminent de travaux de dragage au port de Gouraya dans la wilaya de Tipaza. L’Algérie, qui dispose actuellement de 52 infrastructures portuaires – dont 11 ports commerciaux, 37 ports et abris de pêche, 2 ports pétroliers et 2 ports de plaisance – fait face au défi de l’ensablement, qui affecte périodiquement 11 de ces ports. « Le développement et l’entretien périodique de ces infrastructures sont essentiels pour préserver leur durabilité et leur capacité d’accueil », a rappelé Rakhroukh.
Cette stratégie s’inscrit dans une vision plus large de développement économique, visant à renforcer la compétitivité nationale et à faciliter les échanges commerciaux, notamment en Afrique. Le ministre a insisté sur l’importance de la coopération intersectorielle pour atteindre ces objectifs ambitieux.
Samir Benisid