Ghaza: L’étau se resserre sur l’entité sioniste
L’étau diplomatique et judiciaire se resserre progressivement autour de l’entité sioniste, alors que son agression génocidaire contre la bande de Ghaza suscite des réactions de plus en plus fermes de la part de la communauté internationale. Les récents développements témoignent d’une mobilisation internationale sans précédent, où des parlementaires, des juristes et des institutions multilatérales manifestent une condamnation explicite des actions menées et appellent à un embargo sur les armes en direction de l’occupation israélienne.
Au Royaume-Uni, le député indépendant Richard Burgon a lancé un appel au gouvernement britannique à imposer une interdiction totale des ventes d’armes et à sanctionner l’entité sioniste. Sa critique est cinglante : les appels à un cessez-le-feu sont devenus « une sorte de rituel » dépourvus de toute efficacité réelle. Burgon souligne que Netanyahu ne répondra jamais à ces injonctions diplomatiques sans pression concrète, exigeant ainsi des actions tangibles. En septembre 2024, le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy avait déjà annoncé la suspension partielle des ventes d’armes, concernant environ 30 licences sur 350. Cependant, cette mesure avait été immédiatement critiquée par les organisations internationales de défense des droits humains comme étant largement insuffisante. Les appels à un embargo total se sont multipliés, soutenus par plus de 100.000 signatures d’une pétition populaire. En Espagne, le mouvement prend une dimension juridique encore plus significative. L’organisation « Juristes pour la Palestine », composée de juges, procureurs et avocats, a déposé une pétition au Parlement espagnol réclamant des sanctions concrètes. Leur porte-parole, Pilar Barrado, a déclaré que le génocide à Ghaza et les violations du droit international « ont atteint un niveau intolérable ». La pétition espagnole, soutenue par des formations politiques de gauche comme Sumar, Podemos et la Gauche républicaine de Catalogne, va bien au-delà d’un simple embargo. Elle exige des mandats d’arrêt contre Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant auprès de la Cour pénale internationale, la rupture des relations diplomatiques, commerciales et militaires, et une supervision onusienne de la reconstruction de Ghaza.
Le droit à l’autodétermination des Palestiniens réaffirmé
C’est dans ce contexte que l’Assemblée générale a adopté une résolution réaffirmant le droit à l’autodétermination des Palestiniens, votée par une écrasante majorité de 172 pays. Ce vote symbolique représente une position internationale claire contre les pratiques d’occupation et de colonisation, s’appuyant directement sur l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice, qui a qualifié l’occupation des terres palestiniennes d’illégale.
Les rapports officiels documentent l’ampleur des destructions avec une précision glaçante. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU a révélé que 95 écoles ont été attaquées entre octobre et décembre 2024, dont la majorité servaient d’abris pour les populations déplacées. Au nord de Ghaza, quatre écoles ont été touchées en seulement deux jours, les 14 et 15 décembre. Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a dénoncé le blocage systématique des missions humanitaires. Sur 40 tentatives d’acheminement d’aide dans le nord de Ghaza, 38 ont été refusées. Trois missions humanitaires prévoyant d’apporter nourriture et eau ont été systématiquement bloquées, empêchant l’assistance aux populations assiégées de Beit Lahiya, Beit Hanoun et Jabalya. Le bilan humain atteint des proportions catastrophiques. Selon les autorités palestiniennes, l’agression a causé 45.059 morts et 107.041 blessés, majoritairement des femmes et des enfants. Plus de 11.000 personnes restent portées disparues sous les décombres. L’armée d’occupation sioniste poursuit sa stratégie de destruction systémique, privant les populations de ressources vitales : eau, électricité, nourriture, médicaments et carburant. Au Liban, une nouvelle dimension s’ajoute à cette escalade. Depuis le 27 novembre, 248 violations du cessez-le-feu ont été documentées, causant 30 morts et 37 blessés. Ces violations surviennent dans différents districts, impliquant des raids de drones, des bombardements de maisons, la destruction de routes et des tirs d’artillerie. Pis encore, l’armée sioniste a mobilisé mercredi des chars dans la région de Marjeyoun au Liban-Sud et fait exploser plusieurs bâtiments de localités de la région de Tyr, ont rapporté les médias libanais. Dans le caza de Marjeyoun, dans l’est de la zone frontalière, des chars sionistes ont avancé sur la localité de Markaba, continué leur route en direction de celle de Bani Hayyan et tiré à l’arme automatique lourde sur des maisons. Commentant ce déploiement, le maire de Bani Hayyan, Yahya Jaber, a affirmé que les tanks étaient entrés dans le village à l’aube et continuaient depuis d’y « démolir à l’explosif et à la pelleteuse la mosquée et plusieurs maisons ». « Des tirs sont également entendus dans certains quartiers », a ajouté M. Jaber. Des bruits d’explosions ont en outre été entendus à Chihine (Tyr) et Yaroun (Bint Jbeil), tandis que des travaux de démolition à l’aide de bulldozers sont menés depuis la matinée à Naqoura (Tyr) par l’armée sioniste. Ces multiples fronts – diplomatique, juridique, humanitaire – convergent pour créer une pression internationale sans précédent. Les appels à des sanctions, à des embargos et à des poursuites judiciaires se multiplient.
Lyes Saïdi