Action Aid International dresse un tableau alarmant de la situation alimentaire à Ghaza
La faim comme arme de guerre
Ghaza subit depuis plus d’un an une agression génocidaire sioniste d’une rare violence. Le bilan, bien qu’il reste loin de rapporter le niveau réel des pertes humaines, est éloquent et ne cesse de s’alourdir avec désormais 45.227 martyrs et 107.573 blessés, majoritairement des femmes et des enfants. Ces chiffres, communiqués par les autorités palestiniennes de la santé, ne reflètent qu’une partie de la réalité, alors que de nombreuses victimes gisent encore sous les décombres, inaccessibles aux équipes de secours en raison des entraves imposées par les forces d’occupation. La barbarie de l’entité sioniste se poursuit sans relâche, comme en témoigne le bombardement d’une maison à Jabalia al-Nazla qui a causé la mort de dix Palestiniens, dont sept enfants, lors d’une frappe aérienne particulièrement meurtrière.
La situation humanitaire dans l’enclave palestinienne a atteint un niveau catastrophique sans précédent. L’ONG Action Aid International dresse un tableau alarmant de la situation alimentaire, soulignant que la faim est désormais utilisée comme une véritable arme de guerre par l’occupant. Reham Jafari, responsable de la communication de la fondation, affirme qu’il devient « de plus en plus difficile pour les gens d’obtenir suffisamment de nourriture pour survivre ». La pénurie de produits de première nécessité, notamment de pain, force les habitants à des situations désespérées. Seules quatre boulangeries gérées par le Programme alimentaire mondial restent opérationnelles dans toute la bande de Ghaza, contraignant la population à faire la queue dès trois heures du matin pour espérer obtenir une maigre ration. Dans la région de Deir Al-Balah, le prix d’un sac de farine de 25 kg a explosé pour atteindre environ 1000 shekels, rendant cet aliment de base inaccessible pour de nombreuses familles. La situation est particulièrement dramatique dans le nord de Ghaza, où le seuil de famine a déjà été dépassé selon Action Aid International. Les restaurants communautaires, qui représentaient le dernier espoir pour de nombreuses familles d’obtenir un repas quotidien, ont dû fermer leurs portes faute d’approvisionnement, notamment en farine. Cette situation désastreuse s’inscrit dans un contexte de violations systématiques du droit international humanitaire par l’occupant sioniste. L’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme a dans ce sens qualifié l’attaque contre la mosquée Al-Hassan de « crimes de guerre » et de « crime contre l’humanité ». Cette frappe, menée pendant la prière de l’aube, illustre le mépris total de l’occupant pour les principes fondamentaux du droit international humanitaire, notamment la distinction entre cibles civiles et militaires, la proportionnalité des attaques et l’obligation de prendre des précautions. L’organisation souligne que ces actes s’inscrivent dans le cadre d’une « campagne militaire généralisée et systématique » constitutive d’un génocide contre la population palestinienne de Ghaza. Face à cette situation, le représentant permanent de la Palestine auprès des Nations unies, l’ambassadeur Riyad Mansour, a insisté sur la nécessité pour la communauté internationale de mettre en œuvre les résolutions de l’ONU, notamment la résolution 2735 qui prévoit un cessez-le-feu immédiat et complet. Il souligne que « les dirigeants sionistes ont les mains souillées de sang » et que l’entité sioniste est « détestée et rejetée pour ses crimes inacceptables ». Malgré une solidarité internationale croissante avec la cause palestinienne, l’occupant continue de violer impunément les lois et normes internationales. L’Observatoire euro-méditerranéen rappelle que la prévention et la répression des crimes de guerre sont des obligations juridiques internationales qui incombent à tous les États sans exception. L’organisation appelle à une action immédiate de la Cour pénale internationale pour enquêter sur tous les crimes commis à Ghaza, y compris les massacres quotidiens perpétrés par l’armée sioniste, et demande que des mandats d’arrêt soient rapidement délivrés à l’encontre de tous les responsables de ces atrocités. La communauté internationale ne peut plus se contenter de condamnations verbales face à ce qui est clairement un génocide programmé contre le peuple palestinien.
Lyes Saïdi