Ahmed Attaf à Brazzaville: Les enjeux continentaux « exigent une grande vigilance »
Ahmed Attaf a souligné hier depuis Brazzaville que « lorsqu’il s’agit de causes africaines à défendre, les Africains sont toujours aux avant-postes », particulièrement dans une conjoncture internationale troublée où les enjeux continentaux « gagnent en acuité et exigent une grande vigilance ».
La tournée africaine du chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, s’est poursuivie avec des étapes significatives au Cameroun et au Congo, illustrant la volonté de l’Algérie de renforcer ses liens avec les pays du continent. Cette mission diplomatique de haute importance, menée en qualité d’envoyé spécial du président de la République Abdelmadjid Tebboune, s’inscrit dans le cadre d’une dynamique de renforcement des relations bilatérales et de consolidation de l’action africaine commune. À Yaoundé, deuxième étape de cette tournée qui l’a déjà mené lundi en République centrafricaine, le ministre d’État a été porteur d’un message du président Tebboune à son homologue camerounais Paul Biya. Les entretiens ont permis d’identifier plusieurs axes prioritaires de coopération, notamment dans les domaines économiques. M. Attaf a particulièrement mis l’accent sur la nécessité d’une « nouvelle dynamique » et d’une « substance plus grande » dans les relations bilatérales. Les secteurs des transports, de l’agrumiculture, de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle ont été identifiés comme prioritaires. Le ministre s’est notamment félicité de la formation de 2000 étudiants camerounais dans les universités algériennes, soulignant la dimension humaine de cette coopération. L’étape congolaise a débuté mardi soir à Brazzaville, s’inscrivant dans le cadre des « traditions de la communication régulière » entre les présidents Tebboune et Denis Sassou N’Guesso. Le chef de la diplomatie algérienne a été reçu par le président congolais, auquel il a remis une lettre du président Tebboune réaffirmant sa volonté de renforcer les relations bilatérales et de contribuer à l’efficacité de l’action africaine commune. Les entretiens avec son homologue Jean-Claude Gakosso ont permis d’examiner les moyens de maintenir la dynamique positive des relations bilatérales, particulièrement dans les domaines de la défense, de l’intérieur, de l’énergie, des mines, du transport aérien, du commerce et de l’enseignement supérieur.
La crise libyenne s’invite dans les débats
Un point notable de ces discussions a été le soutien exprimé par l’Algérie aux efforts du président Sassou N’Guesso dans la résolution de la crise libyenne, dans le cadre de sa présidence du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye. Cette tournée illustre la vision diplomatique de l’Algérie qui, comme l’a souligné M. Attaf lors de son étape camerounaise, considère que « lorsqu’il s’agit de causes africaines à défendre, les Africains sont toujours aux avant-postes », particulièrement dans une conjoncture internationale troublée où les enjeux continentaux « gagnent en acuité et exigent une grande vigilance ». « Et dans une conjoncture internationale particulièrement troublée, les causes africaines à défendre se multiplient, gagnent en acuité et exigent de notre part une grande vigilance, un plus grand engagement et surtout des énergies inépuisables parce que ces causes sont justes, légitimes et répondent à nos intérêts africains les plus fondamentaux », a souligné Attaf dans une déclaration à la presse à Brazaville. Sur le plan bilatérale, Attaf a estimé que la relation qui lie les deux pays « ont besoin d’une nouvelle dynamique, d’une substance plus grande, et la visite de mon frère le ministre des Affaires étrangères camerounais à Alger et mon séjour aujourd’hui à Yaoundé ont précisément pour objectif, avec la bénédiction de nos deux chefs d’Etat, de procéder à une relance de cette coopération dans toutes ses dimensions ». La relance souhaitée par les deux Etats passe par « l’actualisation, et la modernisation de son encadrement juridique (et) de son encadrement institutionnel, avec l’identification de priorités qui permettent une interaction algéro-camerounaise réaliste, pragmatique et ambitieuse », a-t-il précisé. Il est également question, note-t-il, de faciliter « la mise en contact de nos opérateurs économiques ». Le ministre a évoqué, par ailleurs, les secteurs économiques où les deux pays entendent renforcer leur coopération. « Le secteur des transports est en train de donner d’excellents résultats, à tel point que nous envisageons ensemble, Camerounais et Algériens, son extension à travers une desserte maritime, après la desserte aérienne. Il y a le domaine de l’agrumiculture qui a été identifié comme un autre secteur prioritaire (et) les domaines de l’enseignement supérieur et de l’enseignement professionnel », a indiqué M. Attaf.
Hocine Fadheli