Entrée en phase de débit expérimental de la station Fouka 2: Le programme de dessalement d’eau de mer s’accélère
Le groupe Sonatrach a annoncé, hier, dans un communiqué, l’entrée de la station de dessalement de l’eau de mer Fouka 2 (Tipasa) en phase de débit expérimental.
L’Algérie accélère sa stratégie de sécurisation hydrique avec le lancement des essais de la station de dessalement de Fouka 2, troisième projet mis en service en quelques jours, confirmant la détermination nationale à résoudre durablement les problèmes d’approvisionnement en eau potable. Le groupe Sonatrach a officiellement annoncé hier l’entrée en phase de débit expérimental de la station de Fouka 2, située dans la wilaya de Tipasa. Cela s’inscrit dans un programme ambitieux porté personnellement par le président Abdelmadjid Tebboune visant à renforcer la résilience hydrique du pays. Cette phase constitue « la première étape de mise en service de la station et de son entrée en phase d’essais techniques en vue d’acheminer les premières quantités d’eau dessalée vers le réseau de distribution », a précisé la même source, rappelant que cette station, une fois sa capacité de production maximale atteinte, contribuera à renforcer les capacités d’approvisionnement en eau potable au profit des habitants des wilayas de Tipasa, Alger et Blida. Cette nouvelle infrastructure représente un investissement stratégique majeur. Sa capacité de production de 300.000 m³ par jour permettra de répondre aux besoins de près de 3 millions d’habitants des wilayas de Tipasa, Alger et Blida. La station, réalisée sous la supervision de l’Algerian Energy Company (AEC), filiale de Sonatrach, illustre la capacité industrielle nationale à développer des projets complexes d’infrastructure. Le déploiement de Fouka 2 s’inscrit dans une dynamique plus large. Deux autres stations ont récemment franchi des étapes cruciales : celle de Cap Blanc à Oran et celle de Koudiat Eddraouch à El Tarf. À El Tarf, le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, a annoncé au début du mois en cours le début de la production de 60.000 m³ d’eau dessalée dès le 7 février, avec un objectif de 300.000 m³ par jour le 14 mars. Ces lancements s’inscrivent dans le programme présidentiel de sécurité hydrique, qui prévoit la réalisation de cinq stations principales de dessalement, chacune d’une capacité de 300.000 m³ par jour. L’objectif affiché est une mise en service progressive avant le mois sacré de Ramadhan, répondant ainsi aux préoccupations urgentes des populations. La stratégie de Sonatrach va au-delà de ces cinq stations initiales. Rachid Hachichi a révélé que six autres stations de dessalement sont programmées, dont les travaux débuteront immédiatement après la mise en service des cinq premières. Cette projection témoigne d’une vision à long terme pour sécuriser l’approvisionnement en eau du pays. Ce programme illustre également la montée en compétence technologique algérienne. Réalisée avec des capacités nationales, la station démontre l’expertise développée dans le domaine du dessalement, un enjeu crucial pour un pays confronté aux défis du changement climatique et de la raréfaction des ressources en eau. Les stations de dessalement représentent une réponse structurelle aux problématiques hydriques algériennes. Elles permettent de transformer une contrainte géographique – la proximité de la mer – en opportunité stratégique, en convertissant l’eau salée en ressource potable pour les populations. L’approche gouvernementale combine plusieurs dimensions : réponse technique, souveraineté technologique et préoccupation sociale. Chaque station est conçue pour desservir plusieurs wilayas, créant un maillage territorial qui renforce la résilience hydrique nationale.
Samir Benisid