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RD Congo: Les affrontements reprennent dans l’Est

Les affrontements ont repris hier dans l’est de la République démocratique du Congo, après une brève accalmie de deux jours, marquant un nouveau revers dans les efforts de paix régionaux. Des combattants du M23 ont lancé une offensive à l’aube contre des positions des forces armées congolaises (FARDC) près de la localité d’Ihusi, située à environ 70 kilomètres de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, et à 40 kilomètres de l’aéroport stratégique de Kavumu. Des détonations d’armes lourdes ont été entendues dans la zone, poussant l’armée congolaise à mobiliser des renforts vers sa principale base militaire de Kavumu. Cette reprise des hostilités intervient dans un contexte particulièrement tendu, alors que les dirigeants d’Afrique australe et de l’Est, réunis samedi en Tanzanie, avaient appelé à un cessez-le-feu dans les cinq jours. Le sommet avait notamment vu la participation du président rwandais Paul Kagame, tandis que son homologue congolais Félix Tshisekedi y assistait par visioconférence. L’escalade des violences dans le Sud-Kivu fait suite à la prise de Goma, capitale de la province voisine du Nord-Kivu, par les rebelles du M23 fin janvier 2025. La situation humanitaire dans la région s’est considérablement détériorée, comme en témoigne l’alerte lancée par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) concernant le sort de 110.000 personnes déplacées ayant récemment quitté les sites de Goma. Ces civils se sont dirigés vers les villages des territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo, zones jusqu’ici épargnées par les combats. L’OCHA a exprimé sa vive préoccupation face à l’ultimatum de 72 heures imposé par le M23 aux personnes déplacées vivant dans les sites et centres collectifs de Goma, les sommant de retourner dans leurs villages d’origine. L’organisation onusienne insiste sur la nécessité que tout retour soit volontaire et s’effectue dans des conditions respectant les principes du droit humanitaire international, notamment en termes de sécurité, d’information et de dignité. La situation est d’autant plus alarmante que les partenaires humanitaires s’inquiètent du démantèlement non planifié des sites d’accueil pour les déplacés internes. La violence dans la région a également touché les travailleurs humanitaires, comme l’illustre la récente attaque brutale dans le village de Kabirangeriro, au Nord-Kivu, qui a coûté la vie à trois employés d’une ONG suisse. Cet incident a été fermement condamné par Bruno Lemarquis, Coordonnateur humanitaire des Nations Unies en RDC. Ce conflit, qui s’étend maintenant depuis plus de trois ans dans cette région riche en ressources naturelles, continue de déstabiliser l’est de la RDC malgré les efforts diplomatiques régionaux. La récente extension des combats vers le Sud-Kivu, après la chute de Goma, témoigne d’une dangereuse escalade qui menace la stabilité de l’ensemble de la région des Grands Lacs.

L.S.

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