Culture

Cinéma Djurdjura de Tizi-Ouzou : À la rencontre de Djouher Amhis, une mémoire vivante

C’est dans l’écrin de la salle de cinéma Djurdjura de Tizi-Ouzou que s’est déroulée jeudi dernier l’avant-première presse du documentaire « Et si on parlait de toi », en présence du réalisateur Ali Mouzaoui et de son équipe. Ce film de 52 minutes nous plonge dans l’univers fascinant de Djouher Amhis, pédagogue et auteure au parcours exceptionnel. À 97 ans, cette figure emblématique de la culture algérienne continue d’impressionner par sa vivacité d’esprit et son engagement indéfectible pour les droits des femmes. Le documentaire retrace son combat pour l’émancipation féminine, notamment à travers le droit au travail comme vecteur d’indépendance économique, ainsi que sa lutte contre les préjugés qui cantonnent trop souvent les femmes à un rôle secondaire dans la société. « C’est un film d’urgence, car Djouher Amhis, qui taquine le siècle est de ces personnages émouvants qui ont beaucoup de choses, indispensables à nos vies et à la construction d’une société moderne, à dire, et qu’il n’est pas permis de rater », a confié Ali Mouzaoui lors de cette projection spéciale. Le réalisateur n’hésite pas à comparer cette grande dame à Taouès Amrouche, la considérant comme « l’exemple le plus fascinant parmi les parcours féminins algériens ». Pour Mouzaoui, Djouher Amhis représente bien plus qu’une simple témoin de son époque. Elle incarne « une mémoire lucide et une conscience de l’orientation non seulement d’un destin mais aussi d’un pays, d’une société bousculée, déchirée, souvent à la croisée des chemins et en proie à des étirements divers ».

L’un des aspects les plus marquants du film est la manière dont la protagoniste aborde des sujets souvent tabous comme la finitude et la mort, qu’elle évoque avec une sérénité désarmante. « J’ai été agréablement surpris de la voir aborder ces problématiques qui ne sont pas souvent abordées et il était important d’aller vers la jeunesse avec ce genre de films », a révélé le réalisateur. Cette connexion avec les nouvelles générations semble d’ailleurs être au cœur du projet. « L’une des raisons qui m’ont incité à réaliser ce film et y aller avec, vers cette jeunesse éveillée, à laquelle elle reste attachée pour lui avoir donné 70 années de sa vie dans le secteur de l’enseignement », explique Mouzaoui. Une carrière d’enseignante qui témoigne d’un dévouement rare à la transmission du savoir et des valeurs. Le portrait que dresse Ali Mouzaoui est celui d’une femme discrète mais déterminée, véritable pionnière qui a ouvert la voie à plusieurs générations de femmes algériennes. Comme il le souligne avec poésie : « Par sa discrétion, elle est comme un guide de caravane qui déblaie la voie et invite à la suivre dans sa quête de libération. » Ce documentaire s’inscrit parfaitement dans la filmographie d’Ali Mouzaoui, connu pour son engagement à mettre en lumière des figures importantes de la culture algérienne. Avec « Et si on parlait de toi », il nous offre un témoignage précieux sur une femme exceptionnelle qui, malgré son âge avancé, continue d’incarner la modernité et l’espoir d’une société plus égalitaire. La sortie officielle du film est attendue avec impatience par le public, qui pourra découvrir à son tour le parcours inspirant de cette grande dame de la culture algérienne, Djouher Amhis, dont la vie et l’œuvre méritent amplement d’être célébrées et partagées avec le plus grand nombre.

admin

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Une réflexion sur “Cinéma Djurdjura de Tizi-Ouzou : À la rencontre de Djouher Amhis, une mémoire vivante

  • Malek Boudjemaa

    j’ai pris beaucoup de plaisir à visionner le court métrage. je le recommande, il est d’une beauté extraordinaire.

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