L’Algérie fait son retour au Comex de la CAF: Une nouvelle victoire pour la diplomatie sportive
L’Algérie fera officiellement son retour au jourd’hui au sein du Bureau Exécutif de la Confédération Africaine de Football (CAF), après une absence de huit longues années.
Walid Sadi, président de la Fédération Algérienne de Football (FAF) et ministre des Sports, sera élu par acclamation lors de la 14e Assemblée Générale Extraordinaire élective qui se tient actuellement au Caire, en Égypte, à l’hôtel Marriott. Ce retour tant attendu vient couronner les efforts diplomatiques déployés par Sadi depuis sa prise de fonction à la tête de la FAF il y a dix-huit mois, et représente une victoire significative pour la diplomatie sportive algérienne sur la scène continentale. Walid Sadi est arrivé dans la capitale égyptienne lundi, accompagné du Secrétaire Général de la FAF, Nadir Bouzenad. Le président de la FAF a immédiatement entamé une série de rencontres stratégiques avec ses homologues africains, participant activement aux différentes réunions préparatoires et aux activités organisées en marge de cette assemblée générale. Ces travaux préliminaires incluaient notamment les réunions des unions zonales de la CAF et un match amical rassemblant des officiels de l’instance continentale et des légendes du football africain.
La route vers ce retour au Comité Exécutif (Comex) de la CAF s’est considérablement éclaircie pour l’Algérie lorsque Walid Sadi s’est retrouvé être le seul candidat éligible pour représenter la région Nord du continent africain, suite au retrait du Tunisien Hussein Jenayeh. Cette situation favorable a permis à Sadi de s’assurer une place au sein du bureau exécutif par acclamation, dans le cadre du renouvellement partiel des membres de cette instance dirigeante du football africain.
Ce retour de l’Algérie au sein des instances dirigeantes de la CAF met fin à une absence qui durait depuis 2017, date de la fin du mandat de l’ancien président de la FAF, Mohamed Raouraoua. Pendant ces huit années, le football algérien, malgré ses succès sportifs, notamment avec le sacre continental de 2019, manquait cruellement de représentation dans les sphères décisionnelles du football africain, ce qui avait considérablement réduit son influence sur les grandes orientations de ce sport à l’échelle du continent.
L’élection de Walid Sadi intervient dans un contexte particulièrement favorable pour l’Algérie, puisqu’elle survient quelques jours seulement après une importante victoire juridique obtenue par la FAF dans l’affaire de la « fausse carte géographique du Maroc », communément appelée « l’affaire du maillot de Berkane ». Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) de Lausanne, saisi par la Fédération algérienne, a en effet rendu une décision favorable à l’Algérie, renforçant ainsi la position et la crédibilité de Walid Sadi à la veille de son entrée officielle au Comex.
Cette séquence de succès diplomatiques témoigne de l’efficacité de la stratégie mise en place par Sadi depuis sa nomination. En seulement dix-huit mois à la tête de la FAF, il est parvenu à redonner à l’Algérie une voix qui compte dans le concert des nations footballistiques africaines. Parallèlement à cette élection, l’Assemblée Générale Extraordinaire de la CAF procédera également à la réélection du Sud-africain Patrice Motsepe pour un second mandat à la présidence de l’instance continentale (2025-2029). Motsepe, qui avait succédé au Malgache Ahmad Ahmad en mars 2021, se présente comme candidat unique et devrait logiquement être reconduit par acclamation. Il conservera également ses fonctions de vice-président de la FIFA, assurant ainsi une certaine continuité dans la gouvernance du football africain.
Le programme de cette journée électorale prévoit le début des votes à partir de 10 heures, suivi d’une conférence de presse animée par le président réélu. Pour le football algérien, les enjeux de cette représentation au sein du Comex sont multiples. Au-delà de la reconnaissance symbolique, cette présence devrait permettre à l’Algérie de peser davantage sur les grandes décisions qui façonneront l’avenir du football continental : attributions des compétitions, répartitions des ressources, évolutions réglementaires, etc. Dans un contexte où le football africain cherche à se réformer pour gagner en compétitivité sur la scène mondiale, avoir une voix au chapitre constitue un atout considérable.
Le retour de l’Algérie au sein du Comité Exécutif de la CAF s’inscrit également dans une dynamique plus large visant à renforcer l’influence du pays dans toutes les instances sportives internationales. Cette stratégie, portée au plus haut niveau de l’État, reconnaît l’importance du sport comme vecteur de soft power et comme outil de rayonnement international.
Moncef Dahleb