Toutes les banques publiques concernées : Un nouveau mécanisme de financement agricole lancé
Ce mécanisme prévoit que les intérêts des prêts accordés seront pris en charge par le ministère, permettant ainsi aux agriculteurs et aux investisseurs de bénéficier d’un financement avantageux pour développer leurs activités.
Le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche a annoncé aujourd’hui le lancement d’un nouveau dispositif de financement destiné aux agriculteurs. Cette initiative vise à faciliter l’accès aux crédits et à alléger les contraintes financières pesant sur le secteur agricole. Ce programme repose sur une convention signée entre le ministère et l’Association des banques et établissements financiers (ABEF), garantissant un financement plus large des projets agricoles. Il sera appliqué par plusieurs banques publiques, dont la Banque d’Agriculture et de Développement Rural (BADR), le Banque Nationale d’Algérie (BNA), le Crédit Populaire d’Algérie (CPA), la Banque de Développement Local (BDL), la Caisse Nationale d’Épargne et de Prévoyance (CNEP-Banque) et la Banque Extérieure d’Algérie (BEA).
Ce mécanisme prévoit que les intérêts des prêts accordés seront pris en charge par le ministère, permettant ainsi aux agriculteurs et aux investisseurs de bénéficier d’un financement avantageux pour développer leurs activités. Le dispositif couvrira plusieurs domaines stratégiques, tels que la création et l’équipement d’exploitations agricoles et d’élevage, la modernisation des infrastructures existantes, la transformation et la valorisation des produits agricoles, le stockage et la conservation des denrées alimentaires essentielles ainsi que l’exportation des produits agricoles, ou toute autre activité agricole et les cultures industrielles. Le montant des crédits est plafonné à 100 millions de dinars pour les prêts individuels et à 200 millions de dinars pour les prêts fédéraux, ouvrant ainsi des perspectives élargies pour les porteurs de projets ambitieux.
Cette réforme s’inscrit dans une dynamique plus large visant à renforcer la souveraineté alimentaire de l’Algérie. Jusqu’ici, le financement du secteur reposait principalement sur la BADR, qui représentait plus de 95 % des crédits agricoles. En 2024, cette banque avait déjà accordé près de 26,11 milliards de dinars de crédits agricoles, dont 20,8 milliards pour la campagne labours-semailles 2024-2025, et 5,3 milliards pour le développement des cultures stratégiques. Cependant, l’objectif du gouvernement est désormais d’élargir l’implication des autres institutions bancaires afin de diversifier les sources de financement et d’accompagner l’essor du secteur agricole.
Ce dispositif s’inscrit également dans le cadre des orientations du président de la République, qui avait souligné, lors du 50e anniversaire de l’Union nationale des agriculteurs algériens (UNPA), la nécessité d’un soutien accru au secteur agricole. La signature des accords entre le ministère de l’Agriculture et les banques publiques, supervisée par le ministre des Finances Abdelkrim Bouzred et le ministre de l’Agriculture Youcef Cherfa en février dernier, marque une avancée majeure dans cette direction. Par ailleurs, certaines banques envisagent d’introduire de nouvelles solutions de financement adaptées aux besoins du secteur, notamment la finance islamique, afin de diversifier les options de crédit et de favoriser la croissance du secteur agricole. En facilitant l’accès aux financements, ces réformes devraient permettre une modernisation accrue des exploitations agricoles, une augmentation des rendements et une meilleure valorisation des productions locales, consolidant ainsi la souveraineté alimentaire de l’Algérie.
Sabrina Aziouez