Coupe du Monde 2026 (Qualifications Groupe G) : Les Verts face à deux rendez-vous cruciaux

Le contexte actuel place l’Algérie dans une position favorable mais nullement confortable.

Vladimir Petkovic, sélectionneur des Verts, a livré lundi au stade Nelson Mandela de Baraki ses impressions sur les deux prochaines échéances capitales de l’équipe nationale de football dans les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026. Alors que l’Algérie s’apprête à affronter successivement le Botswana et le Mozambique, le technicien bosno-suisse a partagé sa vision et ses attentes lors d’une conférence de presse particulièrement suivie par les médias nationaux et internationaux.

Le contexte actuel place l’Algérie dans une position favorable mais nullement confortable. Après quatre journées disputées, les Fennecs partagent la tête du groupe G avec le Mozambique, chacun comptabilisant 9 points. Trois longueurs derrière, un trio composé du Botswana, de la Guinée et de l’Ouganda reste à l’affût avec 6 points chacun. La Somalie, sans le moindre point, occupe la dernière place. Dans cette configuration où seul le premier du groupe se qualifiera directement pour le Mondial 2026, les deux prochaines rencontres revêtent une importance capitale pour l’équipe nationale. « Après les deux premières journées de ces éliminatoires où on a récolté de bons résultats, on a envie de continuer cette aventure sur la même lancée. Ces deux matchs (Botswana-Mozambique) sont certes importants et difficiles pour la qualification au prochain mondial, et on doit se donner à fond et jouer chaque match à 100% », a déclaré le sélectionneur national, Vladimir Petkovic, soulignant d’emblée la nécessité de maintenir le cap positif entamé depuis le début de cette campagne qualificative. Le premier défi attend les Verts le 21 mars à Francistown (14h00), face au Botswana. Une équipe que Petkovic ne sous-estime aucunement : « Je respecte beaucoup l’équipe du Botswana qui se prépare depuis plusieurs journées en vue de cette confrontation. Ce sera un match décisif pour eux car il pourra les mener au prochain mondial. De notre côté, il faut gagner ce premier match, ce qui nous facilitera la mission pour le deuxième », a-t-il ajouté, conscient de l’enjeu de cette première manche avant le choc face au Mozambique prévu le 25 mars à Tizi-Ouzou (22h00).

Les portes de la sélection restent ouvertes

Pour ces deux rendez-vous déterminants, Petkovic s’appuiera sur un groupe de 26 joueurs, marqué notamment par le retour de Youcef Belaïli, le meneur de jeu de l’Espérance de Tunis. Un choix que le sélectionneur justifie par la régularité retrouvée du joueur : « Je suis convaincu par la régularité de Belaïli qui non seulement a eu un bon rendement en club, mais qui a été constant dans son apport, sans jamais régresser ».  « Je l’ai toujours dit et je le réaffirme, les portes de la sélection nationale sont toujours ouvertes. Je considère que les joueurs n’ont aucun souci à se faire, chaque chose en son temps et en ce qui concerne les convocations en sélection, je considère que les joueurs n’ont aucun souci à se faire », a-t-il martelé, démontrant sa volonté de constituer une équipe sur des critères de mérite et de performance plutôt que sur des considérations de statut ou de réputation. Cette approche se reflète également dans le cas de Saïd Benrahma, dont Petkovic a vanté les mérites malgré son évolution actuelle en deuxième division saoudienne : « Je le trouve meilleur, et plus en forme que lorsqu’il était à l’Olympique Lyonnais. Je pense donc que Benrahma nous sera d’une grande utilité et c’est ce qui explique sa présence dans le groupe en prévision des deux prochains matchs »

Alors que certains auraient pu s’étonner de l’absence d’Adil Boulebina, actuel meilleur buteur du championnat algérien de Ligue 1 avec le Paradou AC, Petkovic a tenu à clarifier sa position : « Le joueur est intéressant, surtout qu’il n’a que 21 ans. Il s’est souvent montré décisif pour le Paradou, beaucoup aimeraient l’avoir sous la main. Mais je suis convaincu que c’est ce qu’il y a de mieux pour lui ». Une décision qui témoigne d’une vision à long terme du sélectionneur, soucieux de ne pas brûler les étapes dans le développement des jeunes talents. La liste des 26 joueurs convoqués a par ailleurs été enrichie par l’arrivée de Sohaib Nair, jeune défenseur de 22 ans évoluant à l’En-Avant Guingamp, qui honore sa première convocation en sélection nationale. Cette intégration illustre la volonté de Petkovic d’insuffler du sang neuf dans son groupe tout en maintenant un équilibre entre expérience et jeunesse. L’enjeu est de taille pour l’Algérie. Après avoir manqué les deux dernières éditions de la Coupe du Monde (2018 et 2022), les Verts aspirent à retrouver la scène mondiale en 2026, lors du Mondial co-organisé par les États-Unis, le Canada et le Mexique. Pour atteindre cet objectif, la voie la plus directe reste la première place du groupe. Toutefois, une seconde chance existe pour les quatre meilleurs deuxièmes des groupes africains, qui disputeront un barrage continental puis intercontinental. Face à cette équation complexe, Vladimir Petkovic semble avoir opté pour une approche pragmatique et progressive. « Il faut gagner ce premier match, ce qui nous facilitera la mission pour le deuxième », résume-t-il, préférant se concentrer sur les échéances immédiates plutôt que de se projeter trop loin dans la compétition. Le déplacement au Botswana s’annonce périlleux, d’autant que l’équipe locale jouera vraisemblablement son va-tout dans cette rencontre. Mais c’est peut-être le second match, face au Mozambique, co-leader du groupe, qui pourrait s’avérer décisif dans la course à la qualification. Une double confrontation qui dira beaucoup sur les ambitions réelles de cette équipe d’Algérie en reconstruction depuis l’arrivée de Petkovic.

Moncef Dahleb