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Reprise des hostilités à Ghaza : L’Algérie exige le retour au cessez-le-feu

L’Algérie a fermement condamné vendredi la reprise de l’agression sioniste contre Ghaza, appelant au retour immédiat au cessez-le-feu et à la mise en œuvre de toutes les étapes de l’accord violé par l’entité sioniste. Intervenant lors de la réunion mensuelle du Conseil de sécurité sur « la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne », Amar Bendjama, représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, a dénoncé le retour des « images terrifiantes » des victimes à Ghaza, après la rupture du cessez-le-feu signé en janvier dernier. « Les Palestiniens à Ghaza sont effrayés, impuissants et détruits », a déclaré le diplomate, soulignant qu’en une seule nuit, l’occupation a causé plus de 400 martyrs palestiniens, dont 174 enfants, 89 femmes et 32 personnes âgées, ainsi que plus de 500 blessés. Ces chiffres s’ajoutent aux « plus de 17.000 enfants, 12.000 femmes et 2.000 personnes âgées tués depuis le 7 octobre 2023 ». Le diplomate algérien a également rappelé que l’agression a coûté la vie à un employé du Bureau des Nations unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS) et à cinq travailleurs de l’UNRWA, preuve que l’occupation considère les travailleurs humanitaires comme « cibles légitimes ». « La protection des civils, la facilitation de l’acheminement des aides humanitaires à Ghaza et le respect de principes tels que la distinction et la proportionnalité ne sont pas une option mais un engagement », a-t-il souligné, ajoutant qu’il « ne doit pas y avoir de double standard lorsqu’il s’agit de respect du droit international ». M. Bendjama a par ailleurs affirmé que les méthodes génocidaires de l’occupation ne se limitent pas à Ghaza, mais « sont employées à travers tous les territoires palestiniens occupés », avec pour objectif de « réduire à néant toute perspective d’un État palestinien et d’expulser le peuple palestinien de sa patrie ». Concernant la Cisjordanie, il a indiqué que l’occupation cherche à « imposer sa pleine souveraineté sur ce territoire » par « les massacres, les déplacements forcés, l’expropriation, l’implantation de colonies et la destruction ». Le diplomate a rappelé que près de 900 Palestiniens sont tombés en martyrs en Cisjordanie depuis le 7 octobre 2023, dont 180 enfants, tandis que 4.000 autres ont été blessés. Il a également évoqué les 40.000 Palestiniens déplacés de force au cours des deux derniers mois, les camps de réfugiés de Jénine et de Tulkarem étant désormais vidés de leurs habitants. Face à ces violations, M. Bendjama a affirmé que la poursuite de l’occupation dans les territoires palestiniens demeure la principale source de souffrance, soulignant qu' »on ne peut occuper un territoire, priver son peuple de ses droits, l’humilier, lui ôter la vie et espérer instaurer la sécurité ». « On ne peut instaurer une véritable sécurité que par les voies diplomatiques, notamment le dialogue et la reconnaissance des droits du peuple palestinien », a-t-il martelé, déplorant que l’occupation « impose une nouvelle réalité susceptible de compromettre l’établissement d’un État palestinien ». Depuis mardi, le bilan de la reprise des bombardements s’est considérablement alourdi. Selon les autorités palestiniennes de la santé, le nombre de martyrs dans la bande de Ghaza depuis le 7 octobre 2023 a atteint 49.747, avec 113.213 blessés. Rien que ces dernières 48 heures, les corps de 130 martyrs et 263 blessés sont arrivés dans les hôpitaux de Ghaza. Les frappes se poursuivent sans relâche. Ce samedi matin, les équipes médicales ont récupéré les corps de 9 Palestiniens, dont 5 enfants et une femme, tombés en martyrs dans une frappe aérienne sur le quartier d’Al-Tuffah, dans l’est de la ville de Ghaza. Parallèlement, les forces d’occupation ont émis de nouveaux ordres d’évacuation dans le nord de Ghaza, incluant les zones de Sultans, Karama et Al-Awda, accompagnés de menaces de bombardement. Elles ont également étendu leur agression par une invasion terrestre de la zone du « Carrefour des Martyrs », atteignant la rue Salah al-Din, qui relie le nord et le sud de l’enclave. La situation humanitaire, déjà catastrophique, continue de se détériorer. La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a alerté que « l’impact de la pénurie d’eau chronique à Ghaza est devenu de plus en plus grave » ces derniers jours, entraînant une hausse des maladies, particulièrement chez les enfants. Le Croissant-Rouge palestinien a reçu des centaines d’appels au cours des 48 dernières heures, alors que les médecins sont épuisés et que les fournitures médicales essentielles sont sur le point de manquer. Plus inquiétant encore, aucune aide humanitaire n’est parvenue à Ghaza depuis environ trois semaines en raison de la fermeture des points de passage par l’occupation. « Il s’agit de la plus longue période, depuis octobre 2023, durant laquelle aucun ravitaillement n’est entré à Ghaza », a déclaré Sam Rose, directeur de la planification de l’UNRWA. « Les progrès que nous avons réalisés en tant que système d’aide au cours des six semaines de cessez-le-feu sont en train de s’inverser », a-t-il mis en garde. L’OCHA estime que plus d’un million de personnes risquent d’être privées de colis alimentaires en mars si les approvisionnements ne sont pas autorisés d’urgence. La situation s’aggrave également au Liban, où l’armée sioniste a mené samedi plusieurs bombardements d’artillerie contre des villes du sud du pays, notamment Al-Khiyam, Haoula, Markeba et Kafr Kila. Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a mis en garde contre le risque d’une « nouvelle guerre » aux conséquences « désastreuses » pour le Liban. Un cessez-le-feu fragile est en vigueur depuis novembre 2024, mais les autorités libanaises ont déjà signalé près de 1100 violations par l’armée sioniste, causant la mort en martyr d’au moins 92 personnes et plus de 285 blessés. Face à cette escalade généralisée, la question posée par l’ambassadeur algérien au terme de son intervention reste plus que jamais d’actualité : « Quand allons-nous être à la hauteur de nos engagements et imposer le respect et la mise en œuvre de nos décisions collectives concernant l’établissement de l’État palestinien avec El-Qods comme capitale ? »

Lyes Saïdi

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