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Complexe sidérurgique El Hadjar : Vers un partenariat stratégique avec le géant malaisien « Lion »

Le complexe sidérurgique El Hadjar d’Annaba s’oriente vers un nouveau chapitre de son histoire industrielle avec l’intérêt manifeste du conglomérat malaisien Lion Group pour un partenariat stratégique. Cette évolution marque un tournant potentiellement décisif pour cette infrastructure clé de l’industrie sidérurgique qui cherche à retrouver sa position de fleuron national après plusieurs années de difficultés.

Une réunion s’est tenue lundi au ministère de l’Industrie à Alger, réunissant des cadres du complexe, des représentants de la Société nationale de sidérurgie (SNS, anciennement Sider), ainsi que le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb. La délégation malaisienne était conduite par William Cheng, directeur exécutif du groupe Lion, venu évaluer l’avancement des discussions autour des propositions d’investissement de son entreprise en Algérie. Cette rencontre fait suite à une visite préliminaire effectuée par Lion Group à Annaba en décembre 2024, durant laquelle la délégation avait déjà évalué les opportunités locales dans les secteurs de la sidérurgie et de la métallurgie. Les discussions ont porté sur plusieurs domaines d’investissement potentiels, notamment les industries manufacturières et la sidérurgie, avec un accent particulier sur des projets productifs à valeur ajoutée qui pourraient répondre aux besoins tant du marché local qu’international. L’industrie de transformation du fer et de l’acier a été identifiée comme un axe prioritaire, domaine dans lequel le complexe El Hadjar possède déjà une expertise considérable et dispose d’infrastructures existantes. Lors de cette rencontre, le ministre Sifi Ghrib a souligné l’engagement du gouvernement algérien à créer un environnement favorable aux investissements dans le cadre d’un partenariat mutuellement bénéfique. Il a mis en avant les facilités accordées aux investisseurs étrangers, notamment la simplification des procédures administratives et l’amélioration générale du climat d’affaires en Algérie. Le ministre a particulièrement insisté sur l’importance d’intégrer les matières premières locales dans le processus industriel, une approche qu’il considère comme essentielle pour augmenter la valeur ajoutée et renforcer la souveraineté industrielle nationale. Un autre point crucial évoqué par le ministre concerne la préservation de la main-d’œuvre existante dans le cadre des projets proposés, considérant cet aspect comme un facteur déterminant pour le développement économique et social de la région d’Annaba. De son côté, William Nishang, président du groupe Lion, a exprimé l’intérêt de son entreprise à développer une expérience d’investissement réussie en Algérie, s’engageant à présenter des offres concrètes dans les plus brefs délais, en coordination avec les équipes techniques compétentes algériennes. Le groupe malaisien ambitionne de développer un projet industriel structurant d’envergure en s’appuyant sur les capacités existantes du complexe sidérurgique d’El Hadjar. Cette initiative pourrait représenter une opportunité significative pour le complexe sidérurgique d’El Hadjar, qui a connu des difficultés financières importantes ces dernières années malgré les investissements consentis par l’État. Le complexe a néanmoins réussi à maintenir son activité et à décrocher d’importants marchés avec des acteurs économiques majeurs comme Sonatrach, Naftal et Sonelgaz, lui permettant de réduire partiellement sa dépendance financière vis-à-vis de l’État. Cette évolution intervient après l’échec d’un précédent partenariat algéro-indien et suite à un plan de sauvetage mis en place par les pouvoirs publics, comprenant un investissement global de plus de 500 millions de dollars pour revitaliser le complexe. La présence du groupe Lion, un acteur important de l’industrie sidérurgique en Asie du Sud-Est, pourrait apporter l’expertise technique et les capitaux nécessaires pour permettre au complexe El Hadjar de se positionner favorablement face à ses concurrents nationaux comme Tosyali à Oran et Bellara à Jijel. L’intérêt du conglomérat malaisien s’inscrit dans une démarche plus large de diversification des partenariats économiques de l’Algérie et d’attraction d’investissements directs étrangers dans des secteurs stratégiques. Pour le complexe El Hadjar, cette coopération potentielle représente une opportunité de modernisation et d’expansion de ses capacités de production, tout en préservant son rôle historique dans le tissu industriel national.

Sofia Chahine

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