Économie

Sonarem : Plusieurs mégas-projets miniers annoncés

À l’occasion de la commémoration de la Journée nationale des Mines qui marque l’anniversaire de la nationalisation des mines le 6 mai 1966, le PDG du groupe minier Sonarem, Belkacem Soltani, a dévoilé d’importantes initiatives s’inscrivant dans la stratégie nationale de diversification économique. Lors de son intervention à l’émission « l’Invité du jour » de la chaîne 3 de la Radio algérienne, le responsable a présenté un ambitieux programme destiné à renforcer la position du pays dans le secteur minier et à contribuer aux objectifs présidentiels visant à faire de l’Algérie une économie émergente d’ici 2027. « Sonarem sera au rendez-vous pour diversifier sa production en vue de renforcer ses exportations », a-t-il assuré, soulignant l’engagement du groupe à participer activement à l’objectif national d’atteindre un PIB de 400 milliards de dollars.

Le projet phare de Gara Djebilet constitue l’une des priorités de Sonarem, comme l’a confirmé M. Soltani : « Nous importations 15 millions de tonnes de matière première pour fabriquer le fer et ses dérivés, soit l’équivalent de 1,4 milliard de dollars. Ce projet va réduire davantage cette facture et mettre, à long terme, et définitivement fin à ces importations ». Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant à développer « une industrie locale performante pour réduire de manière drastique les importations » d’engrais, de plomb et de zinc. Le PDG a également évoqué deux unités opérationnelles à Mascara et El-Khroub produisant chacune 120 000 tonnes par an de plomb et de zinc.

Face au constat que 90% des ressources minières sont actuellement exportées à l’état brut, Sonarem a élaboré un plan de développement ambitieux à l’horizon 2035 prévoyant la création de 1 000 unités. Ce plan repose sur « quatre éléments importants, à savoir le développement de l’activité minière, la valorisation des produits miniers avec la transformation en vue de réduire les importations, l’amélioration de l’organisation et les bonnes pratiques de la gouvernance, et enfin la mobilisation des ressources humaines, financières et logistiques », a détaillé M. Soltani.

Concernant l’or, M. Soltani a évoqué le gisement d’Amesmessa et précisé que Sonarem a « établi des cahiers des charges pour sélectionner un partenaire étranger qui va nous accompagner dans l’exploitation ». Il a indiqué que « Sonarem a pu collecter en 2024 plus de 400 kilos d’or sur les 60 000 tonnes de matières », et mentionné l’implication de plus de 350 micro-entreprises dans l’exploitation artisanale.

Enfin, la filière du marbre connaît également un développement important, l’Algérie disposant d’un « potentiel de 145 millions de mètres cube de marbre, dont 15%, soit 20 gisements, confiés à Sonarem ». Un partenariat avec l’Italie, pays pionnier dans ce domaine, est en préparation « pour nous accompagner dans l’extraction et la transformation de marbre », a conclu le PDG du groupe minier.

Dans le domaine des technologies d’avenir, Sonarem s’intéresse particulièrement à la fabrication de batteries électriques. M. Soltani a annoncé que le groupe « a eu l’honneur de recevoir le professeur Karim Zaghib pour discuter de la fabrication de la batterie électrique sur la base du lithium, le fer et le phosphate ». Les deux parties ont convenu de « fabriquer les parties liées au fer et au phosphate en attendant de confirmer le potentiel géologique de Sonarem concernant le lithium ». Une délégation de l’entreprise se trouve actuellement à Montréal, participant au Congrès international des mines sous l’encadrement du professeur Zaghib, avec qui Sonarem a signé un protocole d’accord pour l’accompagner dans ce projet stratégique. Sur recommandation de l’expert, Sonarem envisage de collaborer avec « les Allemands, les Japonais, les Canadiens et les Australiens pour produire les éléments et les modules pour fabriquer la batterie électrique ». La formation constitue un axe stratégique pour Sonarem, qui projette de lancer sa propre école. « Aujourd’hui mardi, nous avons une réunion au niveau du ministère de la Formation professionnelle pour instaurer des programmes spécifiques pour le secteur des mines », a révélé le responsable, précisant que le groupe mise sur « la gestion prévisionnelle des compétences » et prévoit de créer « avec les Italiens des écoles par métier, comme l’école de marbre ».

Sabrina Azouez

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