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Conseil de la Nation : Nasri fixe les priorités

Le nouveau président du Conseil de la Nation, Azouz Nasri, a tracé mercredi les grandes orientations de la chambre haute du Parlement pour la nouvelle période parlementaire, plaçant le contrôle de l’action gouvernementale et l’efficacité législative au cœur des priorités institutionnelles.

Lors d’une séance plénière consacrée à l’installation des nouvelles instances, puis d’une réunion du bureau élargi, le responsable a défini une feuille de route ambitieuse visant à renforcer le rôle constitutionnel du Conseil dans l’architecture démocratique algérienne. Cette démarche s’inscrit dans le cadre du renouvellement par moitié des membres de la chambre haute, offrant l’opportunité d’impulser une nouvelle dynamique parlementaire adaptée aux défis contemporains du pays. Nasri a particulièrement insisté sur « l’importance d’accorder une attention particulière à la question du contrôle de l’action gouvernementale, qu’il s’agisse des questions orales ou de suivi sur le terrain », révélant ainsi la volonté de la chambre haute d’exercer pleinement ses prérogatives de surveillance de l’Exécutif. Le président du Conseil a également exprimé sa « ferme conviction que les organes et instances du Conseil œuvreront pour le renforcement de sa position, l’élévation du statut de ses membres et l’amélioration de leur rendement, en considérant l’expression responsable comme fondement, et la transparence et la clarté comme principes et finalités ». Le programme législatif annoncé révèle les priorités thématiques retenues par la nouvelle équipe dirigeante. Cinq textes majeurs ont été immédiatement soumis aux commissions spécialisées, témoignant d’un agenda dense qui doit permettre de rattraper le retard prix. La commission des affaires juridiques et administratives, des droits de l’Homme, de l’organisation locale, de l’aménagement du territoire et du découpage territorial se voit confier trois dossiers stratégiques : un nouveau code de procédure pénale, une modification de la loi organique relative au tribunal des conflits, et une révision de la législation sur les stupéfiants et substances psychotropes. Ces textes touchent aux fondements même du système judiciaire algérien et à la lutte contre les fléaux sociaux, illustrant la volonté du Conseil de s’attaquer aux questions de société les plus sensibles.

Parallèlement, la commission de l’éducation, de la formation, de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et des affaires religieuses examinera le projet de loi relatif aux Wakfs, dossier qui cristallise les enjeux liés à la gestion du patrimoine religieux et à la modernisation des institutions islamiques en Algérie. Enfin, la commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la solidarité nationale traitera la modification de la loi sur les assurances sociales, sujet crucial dans le contexte des réformes économiques en cours et des préoccupations sociales des citoyens algériens.

Nasri a aussi tenu à rendre hommage à ses prédécesseurs tout en marquant une rupture dans les méthodes de travail. Le président a salué « les efforts de l’ensemble des membres sortants, lesquels ont accompli leur devoir avec abnégation, loyauté et sens des responsabilités », grâce à « la sagesse et à la culture de l’Etat dont ils ont fait preuve ». Il a particulièrement honoré l’ancien président Salah Goudjil, qui « n’a jamais cessé d’insister sur la nécessité de faire preuve de sagesse et de culture de l’Etat, et de placer l’intérêt général avant tout ». Il a également donné instruction aux nouveaux responsables de « procéder, immédiatement, à l’installation des bureaux des commissions permanentes du Conseil de la nation et du contrôleur parlementaire, conformément au calendrier établi à cet effet ».

La recomposition institutionnelle accompagne cette nouvelle orientation. La création du groupe parlementaire du Front El-Moustakbal, dirigé par Issam Nechma, modifie l’équilibre politique de la chambre haute. Les autres formations politiques voient leurs responsabilités redistribuées avec Saed Arous à la tête du tiers présidentiel, Larbi Mouaz pour le FLN, Abderrahmane Guenchouba pour le RND et Lazhar Bettahar pour les indépendants. Les neuf commissions permanentes ont également vu leurs directions renouvelées, avec notamment Mohamed Rebah aux affaires juridiques, Noureddine Tadj aux finances, Nour El Hadj à la défense, Omar Dadi Aadoun aux affaires étrangères, Lakhdar Moulay Saadoun à l’agriculture, Nabil Khoualdia à l’éducation, Yahia Charef à l’équipement, Habib Douagui à la santé et Mohamed Boukrou à la culture. Le nouveau bureau compte également cinq vice-présidents : Rabah Beghali, Miloud Hanafi, Omar Khemayas, Mourad Lekhal et Abdelkrim Boughanem.

Hocine Fadheli

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