Ghaza : Barcelone rompt ses relations avec l’entité sioniste
La solidarité internationale avec le peuple palestinien s’intensifie alors que la crise humanitaire à Ghaza atteint des niveaux sans précédent. La municipalité de Barcelone a franchi un pas historique vendredi en rompant officiellement ses relations avec l’entité sioniste et en suspendant un accord de jumelage, dénonçant l’agression génocidaire menée contre Ghaza depuis octobre 2023. Le conseil municipal de Barcelone a voté la rupture des relations suite aux violations graves du droit international commises par l’entité sioniste. La motion, soutenue par le parti socialiste au pouvoir et des groupes d’extrême gauche, appelle à la fin de toutes les relations officielles jusqu’à ce que le respect du droit international et les droits fondamentaux du peuple palestinien soient rétablis. Le maire Jaume Collboni a justifié cette décision en déclarant que les souffrances et les morts à Ghaza au cours de la dernière année et demie rendent toute relation non viable. Barcelone a également demandé à l’organisateur de la foire commerciale Fira de ne pas accueillir de pavillons israéliens ou d’entreprises impliquées dans le commerce des armes.
Cette initiative s’inscrit dans un mouvement de reconnaissance croissant des droits palestiniens, un an après que l’Espagne, l’Irlande et la Norvège aient officiellement reconnu l’État palestinien. Simultanément, les Nations Unies tirent la sonnette d’alarme sur l’aggravation dramatique de la situation humanitaire dans l’enclave palestinienne.
Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, a averti que la crise humanitaire à Ghaza a atteint son point le plus critique depuis le début de l’agression. Les rapports du Bureau de la coordination des affaires humanitaires confirment que la situation n’a jamais été aussi grave en termes de besoins humanitaires et de souffrances. Le besoin d’aide humanitaire a atteint des niveaux sans précédent après plus de 80 jours de blocus presque complet sur les livraisons d’aide. Les quantités limitées autorisées à entrer sont terriblement insuffisantes pour soutenir les 2,1 millions de Palestiniens qui ont désespérément besoin d’assistance vitale.
La reprise de l’agression israélienne le 18 mars, après une interruption de deux mois consécutive à un accord de cessez-le-feu, a provoqué de nouveaux déplacements massifs. Environ 200 000 personnes ont été déplacées de force au cours des deux dernières semaines seulement, notamment suite à l’évacuation forcée de l’hôpital Al-Awda dans le nord de Ghaza. Depuis le 2 mars, Il’entité sioniste impose un blocus humanitaire étouffant empêchant l’entrée de toute aide humanitaire, menaçant la population de famine.
Les bombardements quotidiens continuent de faire des victimes civiles. Samedi, sept membres d’une même famille, dont Arafat Deeb, sa femme et leurs trois enfants, sont tombés martyrs lorsque des avions israéliens ont bombardé leur tente près de la mosquée Omar dans le quartier d’Al-Shanti. D’autres frappes à Khan Younes et Beit Lahia ont fait des victimes supplémentaires. Vendredi, cinq Palestiniens étaient déjà tombés martyrs dans des bombardements sur les quartiers d’Al-Daraj à Ghaza et d’Al-Amal à Khan Younes.
Le bilan total de l’agression s’est alourdi à 54.381 martyrs et 124.054 blessés depuis le 7 octobre 2023, selon les autorités sanitaires palestiniennes. Depuis la reprise des hostilités le 18 mars, 4.117 Palestiniens sont tombés martyrs et 12.013 autres ont été blessés. Au cours des dernières 24 heures seulement, les corps de 60 martyrs et 284 blessés sont arrivés dans les hôpitaux de Ghaza, témoignant de l’intensité continue des bombardements sur une population civile prise au piège.
L. Saïdi