Prix Nelson-Mandela 2025 : Brenda Reynolds et Kennedy Odede lauréats, la candidate marocaine exclue
Les Nations Unies ont officiellement décerné le Prix Nelson Mandela 2025 à deux personnalités reconnues pour leur engagement en faveur des droits humains, excluant ainsi la candidate marocaine dont la nomination avait provoqué une vague d’indignation sans précédent. Brenda Reynolds, travailleuse sociale autochtone du Canada, et Kennedy Odede, entrepreneur social du Kenya, ont été désignés lauréats de ce prestigieux prix créé en 2014 et décerné tous les cinq ans à deux personnes dont l’œuvre reflète l’héritage de leadership, d’humilité, de sens du service et d’unité transfrontalière de l’ancien président sud-africain.
La candidature de la Marocaine Amina Bouayach avait suscité une mobilisation internationale d’ampleur exceptionnelle. Des organisations sahraouies et des défenseurs marocains des droits humains, rejoints par de nombreuses ONG internationales de défense des droits de l’homme, ont envoyé des lettres, des pétitions et des déclarations de condamnation au jury de ce prix. Toutes ont qualifié la candidature marocaine de trahison des valeurs du grand militant sud-africain et d’insulte directe aux sacrifices des peuples qui vivent encore sous le joug colonial.
Cette campagne d’opposition a été menée par des victimes de violations des droits humains, sahraouies et rifaines, des journalistes et d’anciens prisonniers politiques qui ont exprimé leur profonde indignation à l’idée qu’une personnalité associée à la dissimulation des violations persistantes au Maroc puisse être candidate à un prix prestigieux destiné à honorer les défenseurs de la dignité humaine et de la liberté. Le Conseil national sahraoui et la Commission nationale sahraouie des droits de l’homme avaient qualifié la nomination de Bouayach d’insulte à Mandela et de légitimation de la répression au Sahara occidental et au Maroc. Des militants marocains ont également critiqué cette candidature, la qualifiant de distorsion de la crédibilité des Nations Unies et des idéaux de Mandela. La contestation s’est également manifestée en Espagne où l’Union progressiste espagnole des procureurs a dénoncé l’utilisation par le Maroc des Nations unies et de l’héritage de Mandela dans une campagne publicitaire pour blanchir l’image de l’occupation marocaine, affirmant que la conduite du Makhzen est un scandale majeur qui ne peut être toléré. Le parti espagnol de gauche Sumar a exprimé sa forte opposition à la candidature marocaine, la qualifiant d’infâme déshonneur à l’héritage de ce grand militant des droits de l’homme.
Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, remettra ce prestigieux prix aux deux lauréats le 18 juillet, à l’occasion de la Journée internationale Nelson-Mandela.
R.I.