Documentaire sur les descendants d’exilés algériens en Nouvelle Calédonie : Saïd Oulmi capture l’émotion du retour
Le cinéma documentaire algérien s’enrichit d’un projet particulièrement touchant qui révèle une page encore peu connue de l’histoire coloniale et de ses répercussions contemporaines. Le réalisateur et producteur Saïd Oulmi a été reçu lundi par le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, dans le cadre de la réalisation d’un documentaire sur le parcours émotionnel de descendants d’Algériens exilés en Nouvelle-Calédonie durant la période coloniale lors de leur retour sur la terre de leurs ancêtres. Cette rencontre institutionnelle souligne l’importance accordée par les autorités algériennes à la préservation de la mémoire collective et à la valorisation des liens indéfectibles qui unissent l’Algérie à ses enfants dispersés aux quatre coins du monde par les affres de l’histoire coloniale.
Le projet documentaire de Saïd Oulmi s’inscrit dans une démarche cinématographique profondément humaniste qui dépasse le simple témoignage historique pour explorer les dimensions intimes et universelles de l’exil, du déracinement et du retour aux origines. Durant l’entretien avec le ministre, le réalisateur a détaillé le parcours suivi par les membres de la communauté algérienne, descendants des exilés de Nouvelle-Calédonie, à travers différentes wilayas du pays lors de leur récent séjour en Algérie. Ces retrouvailles avec la patrie ancestrale ont été marquées par une profonde émotion et une gratitude sincère envers le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour l’attention particulière qu’il porte à la mémoire nationale et à la réconciliation avec ce passé douloureux.
L’un des moments les plus poignants de cette visite a été la découverte par la délégation de la fresque murale inaugurée en 2021, œuvre commémorative dédiée à la mémoire des Algériens déportés par le colonialisme français vers des contrées lointaines. Cette rencontre avec ce témoignage artistique de la souffrance de leurs aïeuls a profondément ému les visiteurs, créant un pont symbolique entre les générations et matérialisant de manière tangible le lien indissoluble qui les unit à l’Algérie malgré les décennies d’éloignement géographique. La fresque devient ainsi non seulement un mémorial mais aussi un catalyseur d’émotions et de reconnaissance identitaire pour ces descendants qui redécouvrent leurs racines.
Le documentaire de Saïd Oulmi promet de capturer ces instants d’une rare intensité émotionnelle où se mêlent histoire personnelle et collective, douleur du passé et joie des retrouvailles, questionnement identitaire et fierté retrouvée. Le réalisateur, reconnu pour sa sensibilité artistique et son approche respectueuse des sujets historiques, dispose d’un matériau cinématographique exceptionnel qui permettra au public algérien et international de comprendre les répercussions contemporaines des politiques coloniales de déportation et d’exil forcé. Son travail s’inscrit dans la lignée des œuvres cinématographiques qui contribuent à la reconstruction de la mémoire nationale et à la valorisation du patrimoine immatériel algérien.
L’accueil chaleureux réservé à cette délégation par les autorités locales et les services de la Direction générale de la sûreté nationale dans toutes les wilayas visitées témoigne de la volonté institutionnelle de faciliter ce travail de mémoire et de réconciliation.
Saïd Oulmi, par sa caméra sensible et respectueuse, offre une nouvelle lecture de l’histoire coloniale en donnant la parole à ceux qui en portent encore les stigmates générationnels tout en célébrant la résilience et la fidélité à l’identité algérienne malgré l’éloignement et les épreuves du temps.
Mohand S.