Transition énergétique: Sonatrach se place en pionnier de la décarbonation
L’Algérie s’impose comme un acteur incontournable du secteur énergétique régional et international, portée par une stratégie ambitieuse de développement du gaz naturel et de transition vers les énergies renouvelables. Cette dynamique s’illustre parfaitement lors de la 12e édition des Journées scientifiques et techniques de Sonatrach, qui rassemble à Oran près de 1.000 spécialistes et experts issus de 32 pays, confirmant le rayonnement international du groupe national des hydrocarbures.
Le secrétaire général de l’Organisation arabe de l’énergie, Jamal Issa Al Loughani, a salué « les efforts que déploie l’Algérie dans le développement de son industrie gazière, à travers sa stratégie visant à porter la production de gaz naturel à 200 milliards de M3/an à moyen terme ». Cette montée en puissance permettrait au pays de « couvrir la demande locale croissante et de conforter sa place sur le marché gazier mondial, à travers l’augmentation du volume de ses exportations ». Cette approche s’inscrit dans une vision stratégique où le gaz naturel est considéré comme « un carburant essentiel dans le système énergétique à l’avenir », de par ses avantages économiques et environnementaux.
Parallèlement à cette consolidation de son leadership gazier, l’Algérie développe une ambitieuse politique de transition énergétique. Le pays s’est fixé l’objectif d’intégrer les énergies renouvelables à hauteur de 30% dans son mix énergétique national d’ici 2035. Cette ambition se concrétise notamment par une stratégie nationale de l’hydrogène vert, positionnant l’Algérie « comme l’un des producteurs potentiels de l’hydrogène vert et de ses dérivés avec un coût concurrentiel par rapport aux autres producteurs potentiels à l’échelle mondiale ». Le projet s’articule autour du corridor sud « SoutH2 corridor » reliant l’Algérie à la Tunisie, l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne, ouvrant des perspectives d’approvisionnement du marché européen.
Sonatrach incarne cette transformation énergétique en se positionnant comme pionnier de la décarbonation. Youcef Khanfar, Directeur central des énergies vertes et renouvelables du groupe, affirme que « Sonatrach est l’une des premières entreprises pétrolières à avoir pris des décisions pour réduire son empreinte carbone » et que « nous avons franchi une étape importante dans ce domaine ». Cette démarche s’appuie sur « les capacités de recherche et développement, permettant une maîtrise efficace de l’empreinte carbone ». Le groupe développe concrètement « de nouveaux projets de haute technologie pour la production d’hydrogène vert », illustrés par le mémorandum d’entente signé avec la société américaine Hecate Energy Global Renewables et le complexe Tosyali de sidérurgie pour des études conjointes sur un projet intégré de production d’hydrogène vert destiné à l’industrie de l’acier.
Cette stratégie énergétique diversifiée s’inscrit dans un contexte international complexe. L’Organisation arabe de l’énergie anticipe trois scénarios d’évolution des prix pétroliers : un équilibre entre offre et demande maintenant les prix « entre 60 et 70 dollars/baril », une amélioration significative de la demande mondiale pouvant « pousser les prix à 75 dollars le baril, voire plus », ou un ralentissement économique conduisant « à une baisse des prix du pétrole brut en dessous de 50 dollars le baril ». Cette analyse souligne l’importance de la diversification énergétique pour l’Algérie, qui depuis son adhésion à l’Organisation en 1970, joue un rôle « actif et influent » dans les « nombreuses décisions cruciales ayant marqué l’histoire de l’Organisation ». Le pays a notamment contribué « à la création des compagnies arabes issues de l’Organisation, en y détenant des parts importantes », consolidant son statut d’acteur énergétique régional majeur capable d’influencer les équilibres mondiaux tout en préparant sa transition vers un modèle énergétique durable.
Sabrina Aziouez
