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L’Algérie renforce son arsenal de lutte contre la drogue : Une priorité de sécurité nationale

L’Algérie place la lutte contre le trafic de stupéfiants au cœur de ses priorités sécuritaires. Cette orientation stratégique a été réaffirmée jeudi lors de la cérémonie officielle de célébration de la Journée mondiale de lutte contre la drogue, organisée au Centre international des conférences « Abdelatif-Rahal » d’Alger. Le Premier ministre Nadir Larbaoui a mis en exergue « le grand intérêt que porte le président de la République à la lutte contre la drogue et son engagement ferme à mobiliser toutes les forces vives de la société pour combattre ce fléau avec efficacité et rigueur ». Cette mobilisation s’inscrit dans une prise de conscience aiguë des enjeux : « cet engagement du président de la République émane de sa pleine conscience des graves menaces que constitue la prolifération de ces poisons dans notre société ».

Le Premier ministre  a particulièrement insisté sur la dimension géopolitique du phénomène, dénonçant « les politiques systématiques de certaines parties qui font malheureusement du trafic de stupéfiants, une arme pour attenter à la sûreté des États en ciblant leur jeunesse ». Cette déclaration souligne la perception algérienne du trafic de drogue comme une menace hybride dépassant le simple cadre criminel. L’approche algérienne repose sur « le triptyque : prévention, traitement et dissuasion », qui constitue « les lignes directrices des hautes instructions données par le président de la République ». Cette méthode globale s’est concrétisée par l’adoption de la Stratégie nationale de lutte contre la drogue 2025-2029, approuvée par le Conseil des ministres le 20 avril dernier. Selon Tarek Kour, directeur général de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT), cette stratégie « constitue une feuille de route en matière de lutte contre le phénomène de la drogue, en vue de concrétiser la vision adoptée par l’Algérie pour protéger la société et préserver sa sécurité et sa stabilité ».

L’Algérie a considérablement durci son dispositif légal. La récente révision de la loi relative à la prévention contre la drogue introduit « le renforcement des dispositions relatives au traitement obligatoire, l’incrimination de nouveaux actes imposés par l’évolution du phénomène et le durcissement des peines pour certains crimes liés à ce fléau, notamment ceux commis dans le cadre de réseaux organisés ».

Le texte prévoit également « l’introduction de nouveaux mécanismes procéduraux pour le suivi des crimes résultant des drogues et des substances psychotropes, ainsi que la détection, la saisie et la confiscation des revenus financiers qui en découlent ». La stratégie algérienne s’articule autour de quatre piliers essentiels : l’investissement dans la prévention par la sensibilisation, particulièrement auprès des jeunes ; l’activation des cadres thérapeutiques et la réintégration des toxicomanes ; l’adoption d’une politique pénale globale adaptée aux évolutions criminelles ; et le renforcement de la coopération internationale.

Le Premier ministre a salué « le rôle important de l’Armée nationale populaire (ANP), de l’ensemble des corps de sécurité et des instances compétentes, dans la lutte contre les réseaux de trafic de drogue ». Cette reconnaissance officielle témoigne de l’implication de tous les services de l’État dans cette bataille. La lutte contre la drogue nécessite une « approche participative globale, où tous les rôles se complètent, notamment ceux incombant aux jeunes et à la société civile », selon M. Kour. Cette dimension participative s’est illustrée par le lancement du « Marathon de la jeunesse » depuis Tlemcen, rassemblant plus de 1500 jeunes de différentes wilayas.

Face aux « liens entre le trafic de drogue et les autres formes de criminalité organisée transfrontalière », l’Algérie mise sur « le renforcement de la coordination au niveau local » et « la coopération internationale ». Cette approche vise à « identifier les parties impliquées dans l’exploitation de ce fléau pour porter atteinte à la sûreté et à la stabilité des États ».

Salim Amokrane

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