Risques de noyade durant l’été : 112 décès recensés depuis juin
L’été 2025 s’annonce particulièrement meurtrier sur le littoral et dans les plans d’eau avec un bilan dramatique de 112 décès par noyade recensés depuis le 1er juin, selon les derniers chiffres communiqués par la Direction générale de la Protection civile. Cette hécatombe estivale, qui frappe chaque année l’Algérie, souligne une fois de plus l’urgence de renforcer la prévention et la sensibilisation des vacanciers. Le Commandant Nassim Bernaoui, sous-directeur des statistiques et de l’information à la Direction générale de la Protection civile, a dressé vendredi un bilan alarmant de la situation. Selon ses déclarations à l’APS, soixante-quinze personnes ont trouvé la mort par noyade au niveau des plages à travers le territoire national, tandis que trente-sept autres cas de décès ont été enregistrés dans divers plans d’eau depuis le début de la saison estivale. Ces chiffres traduisent une réalité préoccupante malgré les efforts déployés par les services de secours qui ont néanmoins réussi à sauver 16.593 personnes lors de 24.187 interventions effectuées sur plusieurs plages à l’échelle nationale. Parmi les soixante-quinze victimes, trente-six cas ont été enregistrés sur des plages interdites à la baignade, soulignant le non-respect flagrant des consignes de sécurité par de nombreux estivants. Parallèlement, trente-cinq décès ont été recensés sur des plages pourtant surveillées, ce qui interroge sur l’efficacité des dispositifs de surveillance mis en place et sur la nécessité de renforcer les équipes de maîtres-nageurs-sauveteurs. L’analyse temporelle des incidents révèle également des négligences comportementales inquiétantes. Dix-neuf cas de décès ont été enregistrés en dehors des heures de surveillance, période durant laquelle les baigneurs évoluent sans aucune assistance professionnelle. Plus préoccupant encore, cinq cas mortels ont été répertoriés lorsque la baignade était formellement interdite, matérialisée par le hissage du drapeau rouge, signal d’alarme que certains vacanciers continuent d’ignorer au péril de leur vie. La situation dans les plans d’eau intérieurs n’est guère plus rassurante avec trente-sept cas de décès par noyade recensés dans diverses installations. Cette tragique comptabilité se décline en quatorze décès dans des bassins, sept dans des piscines, huit dans des bassins d’irrigation, trois dans des retenues d’eau, quatre dans des barrages et un cas dans un oued. Face à cette hécatombe, le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire a intensifié ses efforts de sensibilisation. Soucieux de sensibiliser les citoyens à la nécessité d’éviter la baignade dans les plages interdites et les plans d’eau dangereux, le ministère a mis en place un panneau publicitaire percutant appelant les citoyens à préserver leur vie pour ne pas transformer leurs vacances en tragédie. Cette initiative s’inscrit dans une démarche plus globale de prévention qui devrait s’accompagner d’un renforcement des contrôles et d’une application plus stricte de la réglementation en vigueur. Les chiffres communiqués par la Protection civile illustrent paradoxalement l’efficacité relative du dispositif de surveillance puisque plus de 16.000 personnes ont pu être secourues grâce aux interventions des équipes de sauvetage. Cependant, ces succès ne peuvent occulter la gravité d’un bilan qui risque encore de s’alourdir avec la poursuite de la saison estivale et l’affluence massive attendue durant le mois d’août. Cette situation appelle à une prise de conscience collective et à une responsabilisation accrue des estivants qui doivent impérativement respecter les consignes de sécurité pour éviter que l’été ne se transforme en cauchemar pour de nombreuses familles algériennes.
Chokri Hafed